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C' est très jeune que Camus a commencé à écrire car il a découvert que la
littérature pouvait parler de tout .Il a composé des essais , directement liés à
son expérience de la vie et du "quartier pauvre" où il a vécu son enfance .
Pendant deux ans , Camus tâtonne, rédige, corrige , pour finalement laisser
tomber le projet d' écrire " La mort heureuse" et se lancer dans l' écriture de
son célèbre roman : "L' Etranger" .
le succès est immédiat et l' auteur est propulsé au-devant des romanciers
célèbres qui l' encensent . Cette notoriété s' amplifie encore avec la parution d' un autre chef-d'oeuvre : " La Peste" .
" La mort heureuse " raconte l' histoire d' un homme qui veut à tout prix
être heureux et pour réaliser " son rêve ou son projet " , il va jusqu' à tuer
un homme riche pour le voler c' est-à-dire il commet " un crime crapuleux" .
Mais Mersault, le principal protagoniste de " La mort heureuse" , malade, ne profite pas longtemps d' un bonheur insouciant : il doit affronter la
redoutable question de savoir si l' on peut mourir à la fois lucide et heureux .Et là se pose un problème philosophique et un grand dilemme .
Dans ce roman on remarque tous les thèmes qu' évoquent souvent Camus
dans son oeuvre : la mort, la vie, la santé, le bonheur, la richesse, la
pauvreté, la maladie, le destin, la force, la faiblesse,...
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Précédant "L'étranger" dans sa rédaction, non publié par Camus lui même, et articulé autour du même personnage principal, orthographié ici Mersault on retrouve les sensations du célèbre roman. C'est selon l'auteur, un roman raté. Pour nous, c'est cependant tellement beau, cette écriture, ce cadre...
Mersault, employé au port d'Alger, rencontre un riche infirme par l'intermédiaire de sa maîtresse Marthe. Ce dernier demande à Mersault de le supprimer dans des circonstances lui assurant l'impunité. En échange, il deviendra riche, ouvrant ainsi l'un des accès au bonheur.
Les deux parties du livre, la mort naturelle et la mort consciente faisant écho à l'essai "l'envers et l'endroit" publié en 1937 dont Camus dit que c'est " la source secrète de toute sa pensée".
Lyrisme, détachement du narrateur, on retrouve dans ce roman les fondamentaux de l'auteur.
Quête du bonheur sans amour, « le prix de la liberté, c'est la solitude. »
A lire forcément.
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Sensiblement convaincante, l'histoire racontée par Albert Camus laisse pourtant tout le temps à distance. Meursault est un homme compliqué plus que complexe qui rêve, comme d'un idéal de romantisme, de faire sienne la doctrine du « Carpe Diem ». Il aimerait être sans attaches ni ambitions, parce qu'il espère que le seul moyen d'être heureux consiste à être dénué de tout ce qui fait une existence conventionnelle. Et pourtant, s'il parvient à quitter sa famille et ses amours, ses tâches professionnelles et ses occupations quotidiennes, il n'arrive jamais à prendre du recul quant à lui-même, dans le sens où il est contraint de vivre malgré tout.


La description de cette souffrance intellectuelle et psychologique semble authentique et pourtant, du début à la fin de la Mort heureuse, Albert Camus donne l'impression de nous raconter l'histoire d'un homme malheureux parce qu'il n'arrive pas à vivre l'instant présent, et pire encore : dont la seule satisfaction est d'être malheureux parce qu'il n'arrive pas à être heureux ; voire se contemplant être heureux d'être malheureux parce qu'il ne peut pas l'être… assez agaçant. La forme du roman n'est sans doute pas adaptée pour ce thème. Trop démonstratif, Albert Camus aurait peut-être mieux fait de s'exprimer directement plutôt que de passer par l'intermédiaire d'un personnage chancelant, théorisé jusqu'à l'abstraction même dans ses sentiments les plus intimes.
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Patrice Mersault est en quête du bonheur. La mort heureuse est un bon moyen de puiser les origines de la future oeuvre magistrale de Camus. Ainsi dans ce récit publié à titre posthume, on trouve les origines de l'Etranger, mais aussi le personnage Bernard, un certain docteur. Ce Bernard on le retrouve toujours docteur dans le grand récit de Camus : La Peste.
Ce livre est une bonne reflexion sur les moyens d'accèder au bonheur, l'auteur abordant différents thèmes autour de cette quête : la place de l'amour dans la conception du bonheur, la place de la nature, de la solitude, du voyage, des rituels simples et quotidiens.
J'ai preféré la première partie avec Zagreus où beaucoup d'éléments de l'Etranger sont dèjà présent, notamment le descriptif d'un dimanche depuis le balcon de Mersault, un passage que je trouve toujours poétique. On retrouve un meutre, le restaurant de Céleste...
La seconde partie, "la mort consciente" me semble par moment plus brouillonne, plus bavarde, le style beaucoup moins précis, simple, efficace.
Néanmoins la reflexion de fond pour savoir si l'être humain pour être heureux doit se couper du monde est intéressante.

Au final, une publication qui est evidemment pas la meilleure de Camus, rien de plus normal ce n'était que ses "carnets de travail", mais demeure intéressante dès lors qu'on la considère comme un complément de son oeuvre.
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Premier projet romanesque datant de 1937 "La mort heureuse" a été abandonné par le jeune Albert Camus au profit de "L'étranger" dont les noms des personnages principaux sont proches : le Patrice Mersault de ce roman laissera la place à Meursault.
Publié à titre posthume en 197, il raconte l'histoire d'un modeste employé qui cherche à être heureux quitte à tuer, ce qui en fait un roman philosophique même si le titre peut sembler contradictoire. Dans "La mort heureuse" il y a d'abord la mort avec le meurtre commandé par un homme handicapé qui ne peut pas se suicider et qui permet à Patrice Mersault de s'enrichir. Mais il y a aussi sa propre mort dont il prend conscience quand son médecin lui annonce qu'il est gravement malade. Il va donc décider d'être lui-même, de faire des choix qui peuvent aller jusqu'à justifier le fait de ne pas choisir entre deux femmes.
On retrouve les thèmes et les lieux favoris d'Albert Camus à travers Patrice Mersault qui voyage en Europe entre Prague et Gênes, pour revenir à Alger dans "la maison devant le monde" ou, plus à l'ouest, à Tipasa, dans la cité romaine en ruines d'où l'on peut voir les paysages lumineux d'Algérie comme la mer bleu acier.
L'oeuvre humaniste d'Albert Camus est indissociable de la nature qu'il décrit dans une prose poétique parfaite. Mais si la nature est présente dans ce roman, Patrice Mersault aime trop la vie pour s'en satisfaire. Pour cet idéaliste, la vie doit être brûlante et effrénée d'où l'importance de l'amour des femmes qui ont beaucoup de places dans sa vie.
Pour un premier roman, je suis éblouie par le style même si la construction du texte est parfois critiquée y compris par l'auteur.


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Ecrit en 1938, abandonné, puis publié en 1971 bien après la mort d'Albert Camus (essayiste,philosophe,écrivain engagé,prix Nobel de littérature en 1957) La mort heureuse est en quelque sorte l'antichambre de L'étranger, le support, l'ébauche de son oeuvre future.
On retrouve d'ailleurs dans ce roman de nombreux passages retranscrits dans L'étranger.
Mais bien que le personnage de Meursault qui perd sa mère puis devient criminel reste identique, l'histoire différe complètement.
Le meurtre est celui d'un riche infirme Zagreus qu'il vole. Il le maquille en suicide avant de fuir à travers l'Europe,de revenir en Algérie, d'épouser Lucienne puis de mourir emporté par la maladie.
Ouvrage de transition, La mort heureuse comprend deux parties: la mort naturelle et la mort consciente. Pourquoi ce titre? C'est dans la joie de la solitude,du silence dans ce "bout du monde" que représente le Chenoua, à travers les odeurs d'air,de terre et de mer, qu'il passera ses derniers instants en regardant "les lèvres gonflées de Lucienne et,derrière elle le sourire de la terre".
La vie,la mort,l'infirmité,le bonheur,l'amour,tels sont les thèmes de la mort heureuse qui s'apparente plus à un roman que le reste de son oeuvre.
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Touchant.
C'est le mot qui m'est très souvent venu pendant et après la lecture lorsque je cherchai à exprimer mon ressenti par rapport à ce premier roman d'Albert Camus. J'avais déjà été ébloui par la plume de cet auteur dans La Chute et surtout L'étranger lorsque j'ai eu l'envie de découvrir les débuts de Camus avec ce que l'on qualifie souvent de "première version de L'Étranger", très imparfaite de l'aveu même de son auteur.
Et c'est dans ses imperfections que ce livre est si touchant. Camus ne sait pas précisément où il va, semble parfois un peu perdu dans son propre roman (qui était, contrairement à ce que l'on peut croire, bien achevé) et à défaut d'avoir trouvé son style, essaye de faire du style : d'où des envolées lyriques qui paraissent bien souvent exagérées et pseudo-poétiques, ainsi que des réflexions philosophiques parfois un peu douteuses, comme si le Camus de la Mort Heureuse comprenait le chemin que son écriture devait prendre (et prendra) mais ne l'avait pas encore trouvée. L'histoire en elle-même, proche sur le fond mais très différente de l'Etranger sur la forme, n'est pas passionnante et souffre de quelques lourdeurs. Mais lorsque je lis du Camus, ce n'est pas mon critère principal de jugement.
Alors oui, le meilleur est à venir pour Albert Camus, et ce premier roman n'est pas encore celui d'un grand écrivain. Mais il mérite largement d'être lu, comme un appel à la persévérance, au dépassement de l'imitation que tous les apprentis écrivains commencent par effectuer, et que peu (il sera de ceux là, et c'est peu dire) parviennent à dépasser. Les ficelles sont assez grosses, mais le roman reste globalement agréable, et jouit de quelques belles scènes, et notamment de quelques très belles phrases et passages qui comptent parmi les meilleurs de Camus, et que je retiens particulièrement.
Ce roman m'a profondément marqué car unique en son genre, parfait témoignage du fait que le talent a quelque chose d'inné mais qu'il peut se sublimer par le travail et l'effort. Peu après ce premier essai, Camus commencera une deuxième version qui demeure comme un des plus grands chefs d'oeuvre de ce siècle.
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Après avoir lu l'Etranger d'Albert Camus il y a 2 ou 3 ans, je termine également La mort heureuse que j'avais hâte de découvrir. Un roman simple et qui nous transporte, parfois peut-être un peu maladroit dû sûrement au faite que le texte était un brouillon à la base, mais la qualité de la plume de Camus est bien présente. J'ai passé un bon moment en compagnie du personnage étrange et soltaire qu'est Mersault.

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Il y a de similitudes entre @la mort heureuse et @l'étranger, d'abord le protagoniste principal qui s'appelle Meursault dans les deux ouvrages, le fait qu'ils soient tous les deux des meurtriers et surtout que l'un et l'autre soient incapables d'exprimer leurs sentiments.

@la mort heureuse est un brouillon de @l'étranger, du moins c'est comme cela qu'il était considéré par @Camus puisqu'il a abandonné le premier pour commencer à écrire le second. @la mort heureuse fut publiée à titre posthume.

Une oeuvre considérée comme mineure mais dans laquelle la plume est déjà impressionnante. Des phrases d'une grande beauté et la place laissée au lecteur pour réfléchir au sens de la vie et la quête du bonheur confirme, s'il était besoin, que @Camus est un très grand écrivain.

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Camus nous livre des conseils sur l’art de mourir qui ne peuvent se concevoir sans avoir appris à vivre.

Ce roman se décompose en deux parties.
La première s’intitule « Mort Naturelle ». Cette partie est assez déroutante, assez noire. Camus semble suggérer que la vie est absurde et dénuée de sens. La plume, à l’usuelle, révoltée de Camus parait dévoiler un Camus plus passif. Toutefois, l’écriture reste pour le moins intéressante puisqu’elle soulève de nombreuses questions philosophiques liées à la recherche du bonheur comme but ultime de la vie humaine ; le droit à choisir son moment pour mourir…
En effet, ce roman touche à des questions sensibles qui nous intéressent aujourd’hui et continueront d’intéresser les générations futures notamment la question de l’euthanasie. Il exprime subtilement et brillamment son avis sans que l’on puisse le lui reprocher.
Il peut paraitre osé de parler aussi crûment de la mort en prétendant la faire accepter au mieux ; et pourtant l’atmosphère du livre est légère comme si la mort n’était qu’une étape de la vie.

La deuxième partie est intitulée « Mort Consciente ». Le début reste toujours aussi pessimiste. Mais, petit à petit, le personnage apprend à vivre. Fort de son expérience et notamment de ses rencontres, Mersault nous donne des conseils pour être heureux. Il semble difficile à croire, puis, nous sommes emportés comme si son bonheur avait été approuvé par Camus lui-même.
Pourtant, les mots de Camus se font plus rares. Les descriptions prennent de plus en plus d’envergures comme s’il avait fini son devoir d’enseignement. Le lecteur semble être légitimé à donner des conseils de vie à Mersault ; mais en les criant, c’est à lui-même qu’il les donne.


Finalement, ce roman est construit de telle sorte que nous sortons petit à petit des abîmes d’un pessimiste saisissant pour atteindre une philosophie plus positive. En effet, si la première partie est si noire, c’est que le personnage n’a pas fait le choix du bonheur ; aussi lorsqu’il décide de vivre, le livre revêt un tout autre aspect. La rupture est brutale mais démontre que si, dans un premier temps, Camus aborde la mort aussi négativement ; c’est pour mieux faire un éloge de la vie ensuite. En effet, la manière qu’a Camus d’aborder la mort, est, paradoxalement un appel au bonheur et à la joie.


Lien : http://littecritiques.blogsp..
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