J'aime passionnément, follement depuis toujours les livres, la lecture... et la littérature. Dès que je faiblis dangereusement, j'ai mon "auteur thérapeute" privilégié,
Albert Camus.
Le choc de lecture...qui a sûrement changé ma vie de lecteur et ma vie, en général a été la découverte de la "Peste",à 15 ans, en seconde; roman philosophique pour lequel , en dépit de ma timidité de l'époque, j'ai présenté un exposé dytirambique devant mes camarades !!
L'admiration pour cet autodidacte, écrivain-philosophe, humaniste, aux talents multiples, ne m'a jamais quittée !
Cet homme a été une véritable météroite...dans le paysage intellectuel, qui continue à irradier.
Camus reste une vrai "flambeau personnel": à la fois, le désespoir, le questionnement existentiel, et un amour effréné de la vie et des autres.
Des passages plus ingrats où Camus transcrit ses notes, ses idées pour ses textes futurs. Au demeurant, passages fastidieux mais , si on les lit plus attentivement, cela donne des indications précieuses sur l'évolution de l'écriture d'un texte, le mûrissement d'une oeuvre.
Toutes aussi précieuses les notes écrites au moment de la guerre.
"Novembre 1939
Avec quoi on fait la guerre :
1) avec ce que tout le monde connaît
2) avec le désespoir de ceux qui ne veulent pas la faire
3) avec l'amour-propre de ceux que rien ne force à partir et qui partent pour ne pas être
seuls
4) avec la faim de ceux qui s'engagent parce qu'ils n'ont plus de situation
5) avec beaucoup de sentiments nobles tels que:
a) la solidarité dans la souffrance
b) le mépris qui ne veut pas s'exprimer
c) l'absence de haine
Tout cela est bassement utilisé et tout cela conduit à la mort. (p. 177)
Je vais poursuivre la lecture de ces
carnets qui comportent trois volumes, au total.
Carnets très denses apportant des éléments bien précieux pour connaître encore mieux cet écrivain qui reste dans "mon Panthéon personnel" dans les toutes premières places !!
"Je n'ai qu'une chose à dire, à bien voir. C'est dans cette vie de pauvreté, parmi ces gens humbles ou vaniteux, que j'ai le plus sûrement touché ce qui me paraît le sens vrai de la vie. Les oeuvres d'art n'y suffiront jamais.
L'art n'est pas tout pour moi. Que du moins ce soit un moyen.
(...)
Je crois que le monde des pauvres est un des rares, sinon le seul qui soit replié sur lui-même, qui soit une île dans la société. A peu de frais, on peut y jouer les Robinson." (p. 16)