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Critique de fanfanouche24


J'enrage... je viens de rédiger une note de lecture qui s'est évaporée...par une mauvaise manipulation.

Je recommence... car cette correspondance de Louis Guilloux et Albert Camus est pleine de pépites.et je voudrais en rendre compte , un minimum... Elle. met en scène l'amitié de deux grands de la littérature... Un Camus, cadet brillant, qui peste avec affection contre les manuscrits trop épais de son ami, Louis Guilloux, tout en étant très admiratif de son écriture. Cette correspondance est très attachante et instructive... car on assiste à l'évolution d'une amitié entre deux grands écrivains, leur complicité amicale et intellectuelle, leur affection, leur soutien réciproque au fil du temps... et un Camus, solaire, généreux, qui se bat pour trouver des moyens de faire rétribuer Guilloux pour des collaborations diverses, afin de l'aider dans ses soucis pour faire soigner sa fille malade.. et améliorer son quotidien. On voit un Camus, présent sur tous les fronts, en amitié, dans l'élaboration de ses textes, dans ses responsabilités à Combat, etc.

Je choisis deux passages... pour donner le ton de cette correspondance passionnante, qui nous montre aussi la genèse des oeuvres de chacun de ses deux écrivains, ainsi que leur affection , estime réciproques, ainsi qu'une anticipation de la valeur artistique et morale de leurs écrits :

Louis Guilloux à Albert Camus- Saint Brieuc, juillet 1947

Mon vieux Camus, (...) Je relis -La Peste-, lentement- pour la troisième fois, c'est un très grand livre, et qui grandira. Je me réjouis du succès qu'il obtient-mais le vrai succès sera dans la durée, et par l'enseignement par la beauté. (...) ce livre restera comme une des grandes oeuvres de ce temps, j'en suis sûr. le relisant, je suis de plus en plus frappé d'une chose: la pudeur. Je crois cette vertu essentielle en grand art. (p.100)

Albert Camus à Louis Guilloux-
17 septembre [1947]
Mon vieux Louis,
C'était à moi de t'écrire et je n'ai cessé de vouloir le faire pour te remercier de ces journées de Saint-Brieuc. tu sais, j'ai constaté que je n'avais pas beaucoup d'amis. Des tas de gens m'entourent, mais ils demandent toujours et je n'en reçois rien. Là-bas, au contraire, entre Grenier et toi, cette complicité de l'intelligence, ces appels constants, une excitation joyeuse...Oui je crois que j'ai été heureux avec vous. (p.102)
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