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"C'est con la vie, hein John?"

Non, je ne vais pas parler de "La ligne verte", un des classiques de Stephen King.

J'ai lu un autre "classique" parmi les classiques, "La peste" d'Albert Camus.
Et je me disais que Tarrou, Rambert ou le docteur Rieux, ils auraient bien pu la prononcer cette phrase.

Nous sommes le 18 mars et j'ai lu hier dans les actualités que le 17 mars 2020, Madame Sophie Wilmès, première ministre à l'époque s'exprimait à la télévision en disant ceci: "Les citoyens sont tenus de rester chez eux afin d'éviter un maximum de contacts."

C'est particulier de lire les billets et avis sur "La peste" qui ont été écrits après mars 2020.
Dans l'ensemble, ils font le parallèle entre le roman et cette pneumonie planétaire qui nous est tombée dessus sans crier gare.

Cependant, il serait dommage de réduire "la peste" de Camus à cela.

J'ai découvert Camus quand j'étais ado et fan de The Cure et Robert Smith. En 1979, 1980, j'avais quinze ans et nous chantions "I'm alive, I'm dead, I'm a stranger. Killing an Arab."
Et lire "l'étranger" a quinze ans, c'était bien trop tôt pour moi. Je n'avais rien compris. Pas plus d'ailleurs quand Camus figurait dans le programme des lectures scolaires obligatoires. "L'étranger", "la chute", "la peste", toujours rien compris.
Mais c'est complexe Camus. Alors je me suis fait aider en associant ma lecture à l'analyse de Pol Gaillard dans la collection Profil d'une oeuvre. Celle qu'on achetait en dernier recours parce que le livre, on l'avait pas lu.

Et c'est donc parce que j'avais entendu parler de la série qui vient de passer à la télé que je me suis dit que ce serait bien de retenter cette lecture avant de regarder la série.

Alors, qu'est-ce que j'en retiens de cette Peste?
Que ce qui doit rester le principe premier des hommes, c'est la volonté d'être heureux sur cette terre, c'est la conquête de la joie et de l'amour. Même et surtout face à l'adversité et l'absurdité de la vie.

Puisque c'est un peu ça "la peste", un symbole de la condition humaine. "La peste" nous oblige à méditer sur notre propre fin et sur la fin de l'homme.

MEMENTO MORI
Souviens-toi que tu vas mourir, formule qui exprime la vanité, l'absurdité de la vie.

"Je fus ce que tu es, tu seras ce que je suis" nous chante la mort.
Ben oui, la vie ça finit toujours mal.
Nous sommes tous des condamnés à mort et il n'y a pas de recours en appel, l'exécution a toujours lieu.
Le plus important des problèmes humains, puisque de toute façon il nous faut vivre - et mourir - , il nous faut de toute nécessité chercher comment conduire notre vie, lutter contre la mort, l'assumer quand le moment sera venu, il nous faut chercher et conquérir tous nos pouvoirs, nous défier de tous les fléaux...
N'est-il pas étonnant le terme "mort naturelle"? Il nous faut des "morts spéciales" pour nous bouleverser.

Enfin, l'autre message que j'en retiens, c'est résistons et refusons la soumission. Puisque "La Peste" doit servir à TOUTES les résistances contre TOUTES les tyrannies. Les allusions à la "peste brune" et les Nazis sont à peine voilées et admises par l'auteur lui-même.

Et alors que j'arrivais à la fin de ma lecture, je repensais au capitaine Achab face à "Moby Dick" dans le roman d'Herman Melville.

La ville d'Oran et ces gens qui luttent aux côtés du docteur Rieux, ce sont peut-être aussi les marins du Pequod.
Et le narrateur, le docteur Rieux, Ismaël...

C'est un grand, un très grand bouquin.


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J'arrive après tant de critiques qu'il me sera difficile d'ajouter quelque chose de nouveau. Néanmoins, je ressens à la lecture de cette oeuvre une sorte d'appel.
Comme une invitation à la clarté, "la meilleure façon de lutter contre la peste est l'honnêteté" ou, à la fraternité, "la seule façon de mettre les gens ensemble c'est encore de leur envoyer la peste". Ceci face à un danger qui nous menace, tous.
Ici il est question de la peste, encore tout près de nous c'était le Covid. Pareil danger pourrait revenir. Et dans ce cas, je relirai la peste pour me rappeler que malgré le fléau, "il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser".
Merci Albert Camus.
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Roman très contemporain, malgré la date de publication. Années 40, Algérie. La peste se déclare. Mise en quarantaine. Peur. Crainte. Très d'actualité. Mettre des mots, sur des maux. Camus le fait bien. Bien que certains passages soient ardus à lire, et nous laisse quelques fois spectateurs de l'histoire plutôt qu'être partie prenante. Une très bonne lecture.
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Autant j'ai beaucoup aimé «L'Etranger» autant je n'ai pas vraiment accroché à «La Peste». Bien sûr, on voit clairement que la peste n'est qu'un prétexte, un support pour traiter des thèmes chers à Camus, cependant, malgré son écriture très poétique, je n'ai pas réussi à adhérer complètement. Pour ma part, même si je partage pleinement les pensées de Camus, il me semble pourtant que ce ne sont que des illusions. En tout cas, même s'il me paraît trop idéaliste, ce livre mérite d'être lu au moins pour la beauté de son écriture et pour ce qu'il laisse transparaître de bonté et d'espoir.
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La perfection existe-t-elle? à la lecture de la peste, des frissons m'ont parcourue. Comment est-il possible de concilier une écriture aussi habile (les justes mots à leur juste place, ces phrases qui résonnent) à un scénario aussi fort.
Je ne parle même pas de la résonnance du texte dans le contexte des années 2020-2021.
Un chef d'oeuvre absolu, à avoir lu impérativement dans sa vie!
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Relu... et encore plus aimé !

Que c'est beau !
Que c'est bien écrit !
Que c'est juste !

Je ne dirais rien de plus, car il me faudrait des heures pour exprimer l'émotion que je ressens à la lecture des pages de la Peste de Camus.
Et le relire en cette fin de pandémie apporte encore une éclairage diffèrent.

C'est ça le génie !
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Impossible de critiquer un classique. J'ai lu Camus en terminale dans une école catholique ouverte à tous courants. Je me souviens d'une écriture puissante, des conversations profondes entre le docteur Rieux et le journaliste Rambert. Puis, je lus L'étranger, Caligula et trouvé par hasard dans une brocante, lors de vacances en Provence, l'été, de courts textes scintillants sur les soleils algérien, grec et provençal. Plus de 35.000 lecteurs sur Babelio. Que dire encore ? Lire et relire le grand homme.
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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Ce roman manquait à ma culture ! Le lire en temps de pandémie accroît sa pertinence mais je dois dire qu'en temps de canicule, la lecture est un peu lourde... Camus ne fait pas dans la dentelle et on a droit à tous les comportements que l'on sait déjà : opportunisme, fuite, don de soi, collectivisme, égocentrisme, grandeur, mais aussi la grande tendresse de Camus pour l'humain. L'auteur livre ici une réflexion soutenue et les derniers chapitres sont magnifiques d'humanité et valent à eux seuls le détour vers les épisodes plus noirs de l'oeuvre. Un moment de lecture intense pour moi.
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N'ayant pas vraiment apprécié L'Etranger, je dois avouer que je n'avais pas l'intention de lire La Peste... Et puis est arrivé ce fichu virus, tout le monde parlait de ce texte que je n'avais jamais lu... alors je me suis lancée. Je l'aurais certainement appréhendé différemment dans un autre contexte, mais je dois dire que c'est bien emmené, les réactions des personnages principaux, des habitants, celles des autorités... tout y est, et la fin est éloquente...
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Plaisir de la relecture d'un livre qui m'avait tant marquée...et La peste est toujours un roman aussi extraordinaire en y revenant! Dans Oran, la peste s'est installée et les hommes confrontés à ce fléau se révèlent, dépouillés peu à peu de leurs artifices. L'absurde et le sublime se côtoient, et puis la terrible indifférence, car il est dans la nature humaine de finalement s'adapter à tout, mais lorsque ce devrait nous être impossible au nom même de notre humanité.
Ce n'est pas un roman comme les autres que celui-ci et si la trame linéaire semble parfois l'affirmer, il y a tant de talent chez Camus que peu à peu le reste vous prend à la gorge et refuse de lâcher!
C'est une critique très courte mais parfois sur nos livres préférés, justement on ne sait quoi dire: aucun mot ne paraît assez bien choisi.
Lisez-le, tout simplement.
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