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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Touchant.
C'est le mot qui m'est très souvent venu pendant et après la lecture lorsque je cherchai à exprimer mon ressenti par rapport à ce premier roman d'Albert Camus. J'avais déjà été ébloui par la plume de cet auteur dans La Chute et surtout L'étranger lorsque j'ai eu l'envie de découvrir les débuts de Camus avec ce que l'on qualifie souvent de "première version de L'Étranger", très imparfaite de l'aveu même de son auteur.
Et c'est dans ses imperfections que ce livre est si touchant. Camus ne sait pas précisément où il va, semble parfois un peu perdu dans son propre roman (qui était, contrairement à ce que l'on peut croire, bien achevé) et à défaut d'avoir trouvé son style, essaye de faire du style : d'où des envolées lyriques qui paraissent bien souvent exagérées et pseudo-poétiques, ainsi que des réflexions philosophiques parfois un peu douteuses, comme si le Camus de la Mort Heureuse comprenait le chemin que son écriture devait prendre (et prendra) mais ne l'avait pas encore trouvée. L'histoire en elle-même, proche sur le fond mais très différente de l'Etranger sur la forme, n'est pas passionnante et souffre de quelques lourdeurs. Mais lorsque je lis du Camus, ce n'est pas mon critère principal de jugement.
Alors oui, le meilleur est à venir pour Albert Camus, et ce premier roman n'est pas encore celui d'un grand écrivain. Mais il mérite largement d'être lu, comme un appel à la persévérance, au dépassement de l'imitation que tous les apprentis écrivains commencent par effectuer, et que peu (il sera de ceux là, et c'est peu dire) parviennent à dépasser. Les ficelles sont assez grosses, mais le roman reste globalement agréable, et jouit de quelques belles scènes, et notamment de quelques très belles phrases et passages qui comptent parmi les meilleurs de Camus, et que je retiens particulièrement.
Ce roman m'a profondément marqué car unique en son genre, parfait témoignage du fait que le talent a quelque chose d'inné mais qu'il peut se sublimer par le travail et l'effort. Peu après ce premier essai, Camus commencera une deuxième version qui demeure comme un des plus grands chefs d'oeuvre de ce siècle.
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Publié après la mort d'Albert Camus, tiré d'après ses carnets, ce roman est un peu le brouillon de "l'étranger" que j'avais adoré. Ici, le personnage principal est à la recherche du bonheur mais sans argent il pense qu'il ne le trouvera pas. les deux parties qui forment ce roman ne se ressemblent pas et j'ai préféré la première à la deuxième. Cette seconde partie est plus centrée sur la maladie (condamné) et le contact avec la nature dont les descriptions sont merveilleuses ; alors que la première partie décrit beaucoup plus le personnage lui-même, son rapport aux femmes, sa pauvreté.... Par cet écrit loin d'être parfait, on aperçoit le chef d'oeuvre à venir...
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Un livre qui n’aurait pas dû être publié si on avait respecté la volonté de l’auteur (comme quoi les écrivains feraient bien de trier et de bruler leurs brouillons comme l’a fait Marguerite Yourcenar). Il y a beaucoup de maladresses et d’incohérences dans ce manuscrit. De plus, le personnage n’a rien de sympathique. Tuer un handicapé sans défense, qui, en plus, lui a donné sa confiance et son amitié c’est pour le moins contestable et répugnant. Même s’il invoque des déterminismes économiques. En effet, l’argent est au centre de sa motivation. Le lecteur a bien du mal à s’identifier à ce triste sire et cela décrédibilise son propos ; sa recherche de la solitude ressemble à s’y méprendre à une manœuvre détournée pour faire taire sa mauvaise conscience ou s’enfoncer dans le déni. Faire fi de l’autre dans la quête d’un bonheur qui serait une sorte de communion fusionnelle avec la nature ne nous parle pas non plus vraiment. Je saisis mieux la remarque de Bernard qui répond à Mersault quand il le traite d’idéaliste : p 153 : « c’est que, voyez-vous, dit Bernard, le contraire d’un idéaliste c’est trop souvent un homme sans amour. »
C’est peut-être une clef pour comprendre ou interpréter l’attitude de « l’étranger » qui devient Meursault (ce qui évoque clairement le saut dans la mort), car la solitude poussée à un certain degré n’a plus vraiment rien d’attrayant et conduit à la mort : la sienne autant que celle de l’Autre sanctionnée par la justice.
J’ai été surprise de la répétition et de l’abondance de l’adjectif « gras » qui revient un nombre incalculable de fois et s’applique tour à tour au pavé, à la mélodie, aux lèvres, à la terre et même au vol des oiseaux et aux fleurs. À la fin, juste avant sa mort, Mersault se fait un thé qui est gras et écœurant, car il a oublié de laver la tasse...
Il me semble que ce n’est pas le fruit du hasard et que cela suggère un certain dégout, une opacité du réel et c’est comme si le personnage était condamné à glisser sur les éléments qui n’offrent pas de prise...
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Considéré comme son premier roman. Il a commencé à prendre des notes dans le courant de 1936, mais le livre parut à titre posthume. Comme dans beaucoup de premiers romans, l'auteur y met toute son expérience, comme s'il n'écrirait plus jamais. Beaucoup de références autobiographiques, on retrouve le cadre de Belcourt, quartier populaire, la bataille de la Marne – la tuberculose – le voisin tonnelier sourd et à demi muet- l'évocation de « la Maison devant le Monde » .

Un bref résumé : Patrice Mersault, employé pauvre, fait la connaissance d'un riche infirme, Zagreus, présenté par Marthe, leur maîtresse commune. Mersault tue Zagreus dans des circonstances qui lui assurent l'impunité et s'empare de sa forturne. Il part en voyage, visite Prague et revient à Alger par Gênes. Là, il vit heureux. Il va s'installer seul dans le Chenoua dans une maison face à la mer. Il y tombe malade et meurt. Il a appris que le bonheur est volonté, et il meurt heureux.

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