J'aime beaucoup
Albert Camus, mais je ne sais pas tout à fait si j'ai aimé lire "
Le Malentendu", non pas par son propos auquel j'adhère, ni par la plume de son auteur que j'aime beaucoup, mais plutôt par ce format immersif de la pièce de théâtre pour servir cette philosophie.
Issue du cycle de l'absurde, cette pièce raconte comment une mère et sa famille tuent leur fils/frère longtemps disparu, venu les retrouver sans pour autant souhaiter être tout de suite reconnu. Ce n'est qu'une fois le drame arrivé qu'elles se rendront compte de l'imposture. Un terrib
le malentendu donc qui est pourtant su et connu du spectateur-lecteur dès le début et auquel celui-ci assiste impuissant.
Plutôt que de peindre cette impuissance et l'absurdité de cet acte,
Albert Camus nous immerge dedans grâce à la force des personnages et notamment la tempêtueuse Martha qui ne cache pas son avidité et sa frustration, ainsi que le personnage de Maria qui subit complètement ces choix insensés.
Une lecture qui sort de la zone de confort mais qui demeure nécessaire pour s'imprégner de la philosophie camusienne. La vie est absurde, mais c'est la vie !