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J'ai lu "L'Etat de siège" d'Albert Camus après avoir vu la pièce jouée par la troupe du théâtre de la ville à l'espace Pierre Cardin à Paris, dans une mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota. C'est une pièce impressionnante, une satire sur les pouvoirs construits sur la peur. A Cadix (mais cela pourrait se passer ailleurs) une comète s'abat sur la ville. le gouverneur décrète qu'il ne s'est rien passé et que tout contrevenant à sa décision sera puni par la loi. Dans cet immobilisme imposé, le fléau va surgir sous les traits de la Peste et de sa secrétaire, la mort. Camus et la peste ça fait déjà vu. Et bien, cette pièce est différente du roman "La peste" même s'il y a des similitudes de lieux, la ville au bord de la mer close en raison de la proclamation de l'état de siège (par l'épidémie, métaphore du totalitarisme dans la pièce de théâtre, et par les hommes pour éviter le développement de l'épidémie dans le roman) . La ville va sombrer dans la dictature car la Peste va faire régner la terreur : suspension de toutes les libertés, réglementations oppressives et contradictoires, la Peste contamine les sujets au hasard. Jusqu'à ce que la révolte s'organise, menée par un jeune homme : Diego. En échange de sa vie, le héros verra sa bien-aimée lui survivre et la ville sera sauvée. Un appel au courage face aux pouvoirs de la peur. Car Diego a compris que le pouvoir en place puise sa force dans la peur qu'il inspire, annihilant toute sa force solitaire à la puissance déployée. Malgré ses contours changeants, parfois fantastique, parfois allégorique, qui ne facilitent pas la lecture du texte, c'est une pièce qui a un écho encore aujourd'hui face à toutes les tyrannies. Lu en mars 2018 + Lire la suite |