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Critique de sylviedoc


Voilà deux jours que j'ai terminé ce livre, et j'ai énormément de mal à en rédiger une critique, je suis même incapable de décider si j'ai aimé ou non. Et cependant tout à l'heure je vais me précipiter à la bibliothèque pour récupérer "Islanova", le volet complémentaire de cette saga (mais pas la suite, attention !).
C'est une intrigue foisonnante, qui se déroule sur deux époques ; la première partant de l'attentat du Bataclan en novembre 2015, où les deux personnages principaux se croiseront pour la première fois dans des circonstances dramatiques : Morgan Scali tente de rechercher sa femme Gaëlle dans la salle de concert, et Julian Stark, policier dépêché sur les lieux l'en empêche. Morgan voue une haine tenace à Julian, le tenant pour responsable de la mort de Gaëlle. La deuxième période court de mars à mai 2028, et relate une traque effrénée de Morgan Scali, devenu ennemi public numéro un, et éco-terroriste prêt à tout pour que le monde reconnaisse l'urgence de se mobiliser face à la pénurie d'eau potable en Afrique. 6000 enfants noirs y meurent chaque jour pour cette raison, et Morgan compte tuer 6000 enfants blancs par jour pour enfin réveiller les consciences. Et comme la propre fille de Julian, Charlie, est devenue une des plus actives exécutrices de cette "mission", Julian n'a plus que deux buts dans la vie : la retrouver et mettre fin à cette croisade meurtrière.
Ce qui m'a séduit dans l'histoire, c'est que l'évolution de Morgan est racontée de façon très plausible et convaincante. Comment cet homme, à priori animé des meilleures intentions, désireux de sauver les gorilles du Virunga pour donner vie aux projets de son épouse perdue, va peu à peu prendre conscience des enjeux financiers qui orchestrent les guérillas entres factions rebelles en RDC (Congo) et alentour, comment de grands consortiums alimentent les conflits pour servir leurs intérêts, et comprendre pourquoi tous ses généreux projets pour amener l'eau potable à ceux qui en manquent vont être réduits à néant l'un après l'autre. En l'espace de 10 ans, ses illusions vont s'évanouir, il va voir ses enfants prendre des chemins divergents et parfois opposés, et il va retrouver sur sa route son ennemi juré : Julian, qui a de son côté de bonnes raisons également de lui en vouloir. On en vient presque à approuver son action, et à se dire que si on avait réagi à temps, on n'en serait jamais arrivé là...
J'ai par contre moins apprécié la partie qui se déroule du point de vue de Julian, je l'ai trouvé brouillonne, partant dans tous les sens ; d'autant qu'à partir d'un certain moment on perd un peu les repères temporels parce que les deux périodes se rapprochent et les actions se déroulent tous azimuts. Alors il y a certes un "curseur" en tête de chaque chapitre, mais on change trop souvent de lieu, de personnage et d'événement pour suivre correctement. Peut-être aussi mon cerveau n'est-il plus assez performant ? En tout cas ce rythme frénétique m'a donné le tournis, et j'ai du à plusieurs reprises retourner en arrière pour me rafraîchir la mémoire. Et j'ai mis du temps à terminer le roman, il m'a fatiguée. A certains moments j'ai établi un parallèle avec "Congo requiem" de Jean-Christophe Grangé, pour la violence de certains passages au Congo et les multiples clans rivaux décrits dans l'un comme dans l'autre. Cependant j'ai quand même plus apprécié "Et le mal viendra", pour la psychologie de ses personnages, bien plus finement analysée et plus vraisemblable.
Un autre aspect m'a également dérangée : autant j'ai trouvé crédible l'utilisation des drones, autant le rôle de l'IA (intelligence artificielle) est beaucoup trop prépondérant par rapport à celui des humains, je ne pense pas que nous en sommes déjà à ce point de soumission (enfin j'espère, du moins !).
Une écriture nerveuse, mais qui colle bien à l'histoire, des personnages secondaires très nombreux, (un peu trop d'ailleurs) dont certains sont très attachants et d'autres épouvantables. des retournements de situation incessants, tout ceci m'a laissée pantoise et essoufflée, comme si je venais de gravir en courant les pentes du Virunga ! Je salue la virtuosité des deux auteurs, tout se tient, pas d'incohérences dans le récit malgré la multitude d'éléments, et je suis sûre que la plupart des lecteurs ont été à juste titre conquis. Quant à moi, il faut que je m'en remette...
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