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Citations sur Masse et puissance (17)

Mais quand le temps de paix est passé, la guerre sainte reprend ses droits. "Mahomet, dit un des meilleurs connaisseurs de l'Islam, est le prophète de la lutte et de la guerre... Ce qu'il a commencé par faire dans son milieu arabe, c'est le testament qu'il laisse ensuite à l'avenir de sa communauté : guerre aux infidèles, extension non pas tellement de la foi que de sa sphère d'influence, qui est la sphère même de la puissance d'Allah. Ce qui compte pour les guerriers de l'Islam n'est pas tellement la conversion que la soumission des incroyants."
Le Coran, le livre du prophète inspiré par Dieu, ne laisse aucun doute là-dessus. "Quand les mois saints sont passés, tuez les incroyants où que vous les trouviez ; saisissez-vous d'eux, refoulez-les et tendez-leur toutes les embuscades que vous pourrez."
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Il n'est pas de direction qui impressionne l'homme davantage que celle de la chute; toutes les autres ont en comparaison quelque chose de dérivé, de secondaire. La chute est ce que l'on redoute le plus dès l'enfance, et la première chose contre laquelle on soit armé dans la vie. On apprend à s'en garder ; à partir d'un certain âge, toute défaillance en ce domaine est ridicule ou dangereuse. La pluie, au contraire de l'homme, est ce qui doit tomber. Rien ne tombe aussi fréquemment et diversement que la pluie.
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Il n'est pas douteux que beaucoup d'interdits ne sont portés que pour étayer la puissance de ceux qui peuvent en châtier et en pardonner la transgression.
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Cet exemple de l'architecture moderne suffit à montrer combien il serait difficile d'y séparer le poli de l'ordre. Leur histoire commune est ancienne, aussi ancienne que les dents. La régularité d'une rangée de dents de devant, leur implantation à intervalles précis, ont servi de modèle à beaucoup d'arrangements. Il se peut qu'en proviennent directement certains groupes ordonnés de tous genres, qui nous semblent aujourd'hui aller de soi. La disposition des sections de troupes, dans l'ordonnance artificielle inventée par l'homme, est mise par la légende en relation avec les dents. Les soldats de Cadmus qui surgissaient du sol étaient les dents de dragon qui y avaient été semées.
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De tous les malheurs dont l’humanité a été affligée de tous temps, les grandes épidémies ont laissé un souvenir particulièrement vivace. Elles éclatent avec la soudaineté de catastrophes naturelles, mais alors qu’un tremblement de terre s’achève après quelques brèves secousses, l’épidémie a une durée qui peut s’étendre sur des mois ou même une année. Le tremblement de terre atteint d’un seul coup le sommet de l’horreur, ses victimes périssent toutes à la fois. Une épidémie de peste agit au contraire par sommation, au début quelques-uns seulement sont pris, puis les cas augmentent ; on voit des morts partout, bientôt on en voit rassemblés plus que des vivants. Il se peut que le résultat de l’épidémie soit finalement identique à celui d’un tremblement de terre. Mais les gens sont témoins de la grande mort, elle se joue et s’accroît sous leurs yeux. C’est comme s’ils participaient à une bataille qui dure plus longtemps que toutes les batailles connues. Mais l’ennemi est dissimulé, on ne peut le voir ni le rencontrer nulle part. On se contente d’attendre d’en être touché. L’adversaire mène seul le combat. Il frappe qui il veut. Il en frappe tellement que l’on en vient fatalement à redouter qu’il ne frappe tout le monde.
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Au fur et à mesure que s'accroît la rigidité de son système, le monde s'appauvrit en figures reconnues, il n'en reste plus que ce qui entre dans le jeu de son délire.
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Certains peuples imaginent leurs morts, ou un certain nombre d'entre eux, comme des armées au combat. Chez les Celtes des hautes plateaux d'Ecosse, l'armée des morts est désignée d'un mot spécial, SLUAGH. Ce mot est rendu en anglais par SPIRITMULTITUDE, multitude d'esprits. L'armée des esprits va et vient en volant par grandes nuées, comme étourneaux sur le visage de la terre. Ils reviennent toujours sur les lieux de leurs péchés terrestres. De leurs infaillibles flèches empoisonnées, ils tuent chats, chiens, moutons et bestiaux des hommes. Ils livrent des batailles dans les airs comme les hommes sur la terre. On peut les entendre par les claires nuits de gel et voir leurs armées s'avancer l'une contre l'autre et se retirer, se retirer et s'avancer de nouveau. Après une bataille, rochers et pierres sont rougis par leur sang. Le mot GAIRM signifie cri, appel, et SLUAGH-GAIRM était le cri de bataille des morts. Le mot "slogan" vient de là : les cris de ralliement de nos masses modernes tirent leur nom des armées des morts de la haute Ecosse.
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Les souverains qui veulent déchaîner une guerre savent très bien qu'il leur faut ou bien se procurer ou bien inventer un premier mort.
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La pluie

En tous lieux, et surtout là où elle est rare, c'est, avant qu'elle tombe, l'unité de la pluie que l'on perçoit. Elle s'approche sous forme de nuage et commence par couvrir le ciel, qui s'assombrit avant qu'il ne pleuve ; tout se voile de grisaille. On a peut-être une conscience plus globale de l'instant où la pluie semble assurée que du phénomène lui-même. Car on la désire souvent très intensément, ce peut-être une question de vie ou de mort que la pluie tombe. Il n'est pas toujours facile de l'obtenir, et l'on recourt alors aux incantations ; il existe des méthodes nombreuses et fort diverses de l'attirer.
La pluie tombe en gouttes nombreuses. On les voit et l'on voit surtout leur direction. On dit dans toutes les langues qu'elle tombe. On voit la pluie en nombreuses raies parallèles, le grand nombre de gouttes qui tombent accentue leur unité de direction. Il n'est pas de direction qui impressionne l'homme davantage que celle de la chute ; toutes les autres ont en comparaison quelque chose de dérivé, de secondaire. La chute est ce que l'on redoute le plus dès l'enfance, et la première chose contre laquelle on soit armé dans la vie. On apprend à s'en garder ; à partir d'un certain âge, toute défaillance en ce domaine est ridicule ou dangereuse. La pluie, au contraire de l'homme, est ce qui doit tomber. Rien ne tombe aussi fréquemment et diversement que la pluie.
Il est possible que le nombre des gouttes enlève quelque chose de sa pesanteur et de sa dureté à la chute. On les entend frapper le sol, c'est un bruit agréable. On les sent sur sa peau, c'est un contacte agréable. Peut-être n'est-il pas sans importance que trois sens au mois participent à l'expérience de la pluie : la vue, l'ouï et le toucher. Tous ces sens la perçoivent comme multiplicité. Il est facile de s'en protéger. Il est rare qu'elle soit vraiment menaçante, et la plupart du temps elle enveloppe l'homme d'une bienfaisante épaisseur.
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La victoire, dans laquelle on sent la diminution capitale, sinon l'anéantissement, de l'ennemi, ôte de son poids à la lamentation de ses propres morts. On les a envoyés en avant-garde au pays des morts, et ils y ont entraîné bien davantage d'ennemis. Ils ont ainsi délivré chacun de la peur sans laquelle personne ne serait parti à la guerre.
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