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EAN : 9782904227394
80 pages
Les Editions Desjonquères (06/11/1992)
4/5   2 notes
Résumé :
« Bien que l’égalité, dans son degré le plus extrême, se confonde avec la liberté », dans la réalité — disait Tocqueville — « le goût que les hommes ont pour la liberté et celui qu’ils ressentent pour l’égalité sont deux choses inégales » ; « la liberté donne, de temps en temps, à un certain nombre de citoyens de sublimes plaisirs ; l’égalité fournit chaque jour une multitude de petites jouissances à chaque homme ». C’est justement le tableau que l’auteur anonyme de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet essai édite et commente la Constitution des Athéniens, texte d'un pseudo–Xénophon exilé d'Athènes dans les premières années de la guerre du Péloponnèse. Peut-être était-ce Critias ?

Écrit vers -429, il s'agit sans doute de la plus ancienne critique raisonnable de la démocratie. Rédigé en perspective de son renversement, le discours expose qu'à Athènes la démocratie fonctionne en parfaite cohérence avec ses présupposés. le système ne peut être entamé marginalement, c'est un tout : ou on le rejette, ou l'accepte – mais en entier. Demokratia est la suprématie d'une partie et non la participation égale de tous indistinctement à la vie publique de la cité (exprimée par le terme isonomia). Elle naît d'une rupture violente, lorsque les pauvres ont remporté la victoire sur les riches – à cette époque, les notions de pauvreté et de richesse étaient plus clairement immédiates qu'aujourd'hui. La démocratie est donc la domination d'un groupe social, le demos, les pauvres, selon Aristote ceux qui doivent travailler pour vivre.
Lien : https://argoul.com/2018/02/2..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
AVANT-PROPOS
PAR
LUCIANO CANFORA





Il n’est pas possible de rendre compte de façon sommaire et satisfaisante des hypothèses suscitées par cet opuscule, parvenu jusqu’à nous parmi les œuvres de Xénophon sous le titre d’Athenaiôn Politeia, mais qui n’a certainement pas été écrit par lui. Il s’agit en réalité de la plus ancienne prose attique subsistante : la première voix à s’être exprimée dans la langue de Thucydide et de Platon est une critique sévère et lucide du système politique — la démocratie directe — qui fut caractéristique d’Athènes.

Alors que, dans les trente dernières années, la propension à donner un nom à cet auteur semble définitivement éteinte (la dernière tentative pour attribuer l’opuscule à Thucydide fut celle de Nestle en 1943), la question de la chronologie a été souvent reposée. On est passé d’un consensus général pour une datation correspondant aux premières années de la guerre du Péloponnèse (avec une préférence pour la période qui va de la mort de Périclès, 429 avant J.-C., à la représentation des Cavaliers d’Aristophane, 424) à des hypothèses plus archaïsantes, avec une préférence pour les années 40 du Ve siècle (Mazzarino) ; la tendance qui voudrait rapprocher l’époque de composition de cet opuscule de 411, l’année du sanglant coup d’état oligarchique à Athènes, reste isolée. La date la plus probable me semble être la période 429-424 avant J.-C. pour les raisons suivantes : 1) le tableau du personnel politique typique de la démocratie athénienne tracé par l’auteur paraît impliquer clairement que Périclès, figure imposante de dominateur de l’État « au-dessus » des partis, est mort ; 2) toute la partie de l’opuscule qui décrit comment les Athéniens se comportent en cas de guerre, montre justement qu’Athènes est en guerre lorsque l’auteur écrit, et qu’elle est aux prises avec une guerre qui a toutes les caractéristiques de la phase initiale de la guerre du Péloponnèse (dévastation de la campagne attique par les Spartiates, gêne des paysans, indifférence des marins).

Que l’opuscule soit en réalité un dialogue dont la subdivision des répliques s’était perdue dans la tradition (comme cela fut le cas, du reste, pour tant de textes scéniques athéniens), est une hypothèse formulée il y a plus d’un siècle par le philologue hollandais Carel Gabriel Cobet, qui signala les points du texte qui ne deviennent compréhensibles que si l’on pense à un dialogue. Cette hypothèse du dialogue a été reprise dernièrement par un savant américain, William Forrest, qui a observé que, tout au long de l’opuscule, chaque opinion est précédée de l’avis contraire, et qui en a déduit que nous sommes donc en face d’un débat entre un Athénien et un Spartiate, ou — comme le pensait Cobet — entre deux Athéniens d’opinions différentes. Dans cette traduction, on a tenté pour la première fois de reconstruire le dialogue de façon complète. La méconnaissance de la nature dialoguée de cet opuscule a aussi eu des répercussions sur sa présentation éditoriale. On a préféré en général conjecturer, tailler généreusement, bouleverser l’ordre habituel du texte, parce que celui-ci, tel qu’il était, semblait difficile, décousu, contradictoire : en réalité, tout s’éclaire si l’on admet qu’il y a deux locuteurs et que l’un contredit l’autre. J’ai désigné les interlocuteurs par les sigles A et B.
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partout sur terre les meilleurs sont les ennemis de la démocratie : car c’est chez les meilleurs qu’il y a le moins de licence et d’injustice et le plus d’inclination au bien ; mais c’est chez le peuple qu’on trouve le plus d’ignorance, de désordre, de méchanceté : la pauvreté les pousse à l’ignominie, ainsi que le manque d’éducation et l’ignorance qui, chez certains, naît de l’indigence .... p.22
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si c’est un bon gouvernement que tu cherches, tu verras d’abord les plus habiles établir les lois ; puis les honnêtes gens châtieront les méchants et les honnêtes gens prendront les décisions politiques et ne permettront pas que les fous siègent au Conseil ou prennent la parole à l’assemblée. Ainsi, à la suite de ces sages mesures, le peuple ne tarderait pas à tomber dans la servitude .. P. 24.
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