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Critique de Bibliotekana


Tout d'abord merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions T. Marchaisse pour l'envoi du livre.
Ce livre est une vraie découverte, car je ne connaissais ni l'éditeur ni les auteurs… Après recherche, le fondateur, Normalien, docteur ès Lettres, a coordonné les grandes collections de Sciences Humaines… ; les deux directeurs de publications sont essayistes… Les 44 contributeurs sont également tous ancrés dans la littérature (écrivain, critique littéraire, prof de lettres, philosophe,…). le ton est donné !
Le but de ce livre est de recenser les lacunes lexicales de la langue française. On a tous un jour ou l'autre cherché un mot pour exprimer un ressenti qu'on n'a pas réussi à formuler avec justesse avec les mots existants.
Cependant, ce n'est pas à proprement parlé un dictionnaire, mais plutôt des réflexions autour de mots manquants. Chaque article / chapitre commence par un triangle de mots, afin de délimiter la zone lexicale du terme manquant, terme qui n'est pas toujours trouvé, certains auteurs en inventant un, mais d'autres tentant de s'en approcher en expliquant leur ressenti. le tout est assez inégal, car si les directeurs de publication ont « commandé » un texte aux 44 personnalités littéraires, le rendu est très hétérogène. Certains sont assez légers, drôles (je pense à celui de Véronique Ovaldé sur le mot « écrivain » au féminin, ou celui de Philippe Renonçay qui me fait penser à une nouvelle) et d'autres au contraire m'ont été très difficiles d'accès, de niveau universitaire et philologique. Un exemple dans le texte de Michel Deguy : « Les mots, les « vocables », ne sont pas des désignateurs rigides pour des relations biunivoques. Choses et mots, grandes choses grands mots (ils peuvent l'être tous) co-naissent. le monde se lève en langue […] ; même si, peu à peu, localement, les nomenclatures et perceptions utiles se répartissent en deux colonnes comme une juxta linéaire, privant peu à peu l'existence de son tremblement d'être. L'admirable faculté de poésie ne s'attache ni aux mots ni aux perceptibles isolés comme « objets », ni aux Sa, ni aux Sés, ni au signe, mais aux choses, grandes entités/vocables. » Ou encore quelques lignes plus loin : « le jeu ne s'ouvre, amplifié, que par un « contexte » : ouvrant, forçant, l'usage commun d'une langue, ce qui permet de s'y avancer ensemble, êtres parlants (Milner) dans le rapport aux choses. Pas du tout pour le « dérèglement de tous les sens » - selon la vogue doxale d'un rimbaldisme simplifié – mais pour l'augmentation à chaque fois « régularisable » (« long et raisonné ») de toute signification. Jeu inventif à somme indéfinie. » J'ai complètement lâché ce chapitre…
Au final, un essai intéressant qui invite à réfléchir sur notre langue et ses évolutions, sur les ressentis de chacun et sa position face aux mots (j'avoue que je me suis mise moi-même à chercher des termes qui me manquaient, et à divaguer entre deux textes). Mais pour moi, cet ouvrage s'adresse quand même à un public universitaire ou public averti amoureux de philologie, sous peine de passer à côté de certaines références et expressions.
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