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sur 267 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mariquita petit village en Colombie où la vie des habitants est tranquille et sans histoire jusqu'au 15 novembre 1992 où tout est chamboulé. Les guerilleros débarquent. Ils volent tout ce qu'ils peuvent et emmènent les hommes pour en faire des combattants dans leur armée qu'ils nomment armée du peuple.
Mariquita est, après cela, un village de femmes, le seul homme est le Padre Rafael, le seul garçon, Julio, que sa mère a réussi à habiller en fille avant que les guerilleros n'entrent dans les maisons – Julio devient donc Julia. Ensuite, viendront Santiago et Pablo qui travaillaient dans une exploitation de café extérieure au village.
Toute une nouvelle organisation va se mettre en place qui commencera par l'élection d'un maire féminin.
L'auteur nous raconte l'histoire de cette bourgade, histoire baroque, fantaisiste, tragico-burlesque, pleine de surprises et d'imbroglios.
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Un jour, les guérilleros sont venus dans le village de Mariquita perdu au fin fond de la Colombie, ils ont pris tous les hommes et depuis : "Son Mariquita chéri s'était mué en un village de veuves dans un pays d'hommes.".
Il ne reste que les femmes, quelques enfants et le prêtre : "Un village habité par des femmes courageuses vivant en autarcie, qui travaillaient la terre du lever au coucher du soleil, et qui ne baisseraient jamais les bras, pas même dans les situations les plus épouvantables. Un village laissé à l'écart par les maladies et les tragédies, oublié par la mort.".
Il va leur falloir apprendre à vivre dans cette nouvelle communauté, à s'organiser, à apprivoiser leurs pulsions sexuelles car forcément, cette absence d'hommes va finir par peser sur toutes ces femmes.
Ainsi, les soeurs Morales vont mettre en place un bordel ambulant tandis que les filles du bordel de Mariquita vont finir par déserter ce village, le prêtre va se proposer comme géniteur pour repeupler Mariquita et permettre à une nouvelle génération de voir le jour, pour qu'au final toutes ces femmes finissent par se découvrir des affinités entre elles, et tant pis pour la génération future de Mariquita.
Les femmes vont réfléchir sur les hommes et sur leurs rapports avec ces derniers : "Finalement, les douze jeunes filles en arrivèrent à la conclusion que Dieu leur avait donné deux yeux pour mieux regarder les hommes, deux oreilles pour mieux entendre ce que les hommes auraient à dire, deux bras pour les embrasser et deux jambes pour les enlacer mais un seul coeur à offrir. Les hommes, quant à eux, aimaient avec leurs testicules, et Dieu leur en avait donné deux.", devoir apprendre à composer, créer une nouvelle communauté avec de nouvelles règles.

Dans son récit fantaisiste, James Cañón repousse les limites du possible en proposant le quotidien sur plusieurs années de cette bourgade de Colombie.
Il donne vie à une communauté de femmes peuplée de caractères aussi divers que variés avec comme personnage moteur celui de Rosalba, auto-proclamée maire de Mariquita.
Des erreurs, elle va en commettre énormément, elle ne va presque d'ailleurs faire que ça, prendre de mauvaises décisions, faire des listes et des listes de priorités pour ne jamais rien commencer, se laisser manipuler par le prêtre.
Au final, c'est le personnage qui évolue le plus et qui apprend sans doute le plus de ses erreurs, même si dans une certaine mesure elle continue à se montrer tyrannique sur certains aspects.
Dans une forme de communisme, elle proposera à la communauté de mettre tous leurs biens en commun, que chacun travaille à la production de quelque chose, et dans l'esprit de la Révolution Française elle va imposer une nouvelle mesure du temps, un nouveau calendrier.
C'est le personnage qui représente l'aspect politique du livre.
A contrario, Julia est celui qui condense l'essentiel de la féminité.
Chaque femme, chaque portrait peint par l'auteur touchent le lecteur.
Elles ont toutes un petit quelque chose qui plaît, qui intéresse, qui amuse, il n'y a pas une histoire identique, il y a une multitude d'histoires qui finissent par se télescoper pour faire un tout.

L'autre aspect particulièrement développé par l'auteur, c'est le féminisme.
Il présente dans son histoire des femmes plus débrouillardes que les hommes, qui prennent des décisions, savent s'imposer et finissent par très bien se passer des hommes dans leur vie quotidienne, à commencer par le prêtre, véritable serpent tenté par la chair et qui finit par sombrer dans une folie meurtrière : "Mais votre Dieu n'habite pas dans ce village, padre [...] Il nous a lâchées, et vous êtes vraiment têtu pour continuer à croire en lui.".
Pourtant, il n'abandonne pas complètement les hommes puisque l'auteur ponctue chaque chapitre par le témoignage d'un homme, guérillero, militaire ou paramilitaire.
L'amour ne leur est pas non plus interdit, comme le démontre la très belle histoire entre Santiago et Pablo, sans doute celle qui m'a le plus émue.

Enfin, cette histoire s'illustre par un côté fantaisiste et c'est sans doute sur ce point que j'aurai quelques remarques à faire.
C'est un aspect que j'ai aimé mais je trouve que l'auteur aurait pu aller beaucoup plus loin dans cette fantaisie et qu'il s'est trop retenu, ce qui fait qu'au final je ne sais trop comment classer son roman.
Par exemple, lorsque les jeunes garçons atteignent l'âge du duel qui devra les départager entre celui qui choisira sa femme et ceux qui seront utilisés comme mâles reproducteurs ils se réveillent tous en croyant qu'ils sont en train de se transformer en femme : l'un a des seins, l'autre ses règles; au final, j'ai compris que ce n'était que le reflet de leurs peurs mais j'aurai préféré y voir une réelle audace de l'auteur, une vraie transformation en fille pour que ces garçons s'adaptent en quelque sorte à la nouvelle Mariquita, comme le personnage de Julia anciennement Julio.
Là, l'auteur se contente de le fantasmer et de passer assez vite à autre chose, comme s'il était peu sûr de lui sur un terrain inconnu.

Roman féministe, loufoque, avec des situations cocasses et des moments plus tristes, "Dans la ville des veuves intrépides" est un premier roman qui ne se démarque pas par une originalité hors du commun mais il y a tout de même quelque chose dans la plume de James Cañón qui interpelle le lecteur et ne le laisse pas insensible à cette histoire de femmes qui réinventent le temps et la vie du petit village de Mariquita en plein coeur de la Colombie.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Une histoire très originale qui célèbre la féminité et la vie communautaire. C'est un livre qui développe un idéal de société. Utopique sans doute mais qui fait vraiment du bien à lire.
Tolérance, amour, écoute, vie en harmonie avec la nature, voilà ce que proposent les veuves de MARIQUITA.
Guerre civile en COLOMBIE avec des chroniques de la terre des hommes : témoignages sur la guerre qui dure depuis plus de 40 ans.
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Lu pour le Club des Lectrices. Nous voulions sortir un peu de nos lectures franco-anglo-américo-centrées, et nous avions donc pour consigne de proposer un roman africain ou latino-américain. Devant l'impossibilité de nous décider, ce roman a brusquement été proposé. Aucune de nous ne connaissait le titre ni l'auteur mais le sujet nous a intrigué. Rajoutez à cela qu'il était désigné comme le digne héritier de Gabriel Garcia Marquez et de Vargas Llosa, et hop c'était emballé !

Et j'avoue que je ne suis pas déçue … sans être un coup de coeur, ce texte est un beau moment de littérature …

Un beau jour de 1992, dans un petit village colombien, les guérilleros débarquent pour réclamer des armes et de la nourriture. Devant le manque de coopération des habitants, les soldats se radicalisent et embauchent tous les hommes de plus de 12 ans. Immédiatement, les femmes savent qu'elles ne les reverront pas et se mettent en deuil … Mais rapidement les problèmes se posent : comment assurer la marche du village, sa subsistance ? Et puis surtout comment combler le vide émotionnel et organisationnel créé par l'absence des hommes ?

« Son Mariquita chéri s'était mué en un village de veuves dans un pays d'hommes. »

Très vite, les situations deviennent cocasses, aussi diverses que toute la palette de sentiments qui compose la nature humaine. Les jeunes filles condamnés à rester vierge, les épouses heureuses d'être débarrassées de leur mari, un homosexuel qui sera « l'autre veuve »; le prêtre qui reste le seul homme et va proposer d'assurer la continuité du village : les portraits sont bien dressés et très intéressants.

Dans cet univers instable et violent – ce qui est rappelé par les chapitres intercalaires racontant la fin d'un certain nombre de guérilleros. Petit bémol : je n'ai pas réussi à faire le lien avec les maris enlevés, cela aurait peut-être rajouté un peu de force.

Du côté de l'écriture, j'ai retrouvé ce style si particulier aux auteurs latino-américains, fluide, original. Un style parfait pour le genre du réalisme magique auquel se plie James Canon, dans la droite lignée de Gabriel Garcia Marquez. Un style qui montre une grande maîtrise narrative, transformant le récit en une sorte de conte qui intègre une sorte de malédiction, l'effacement du temps lui-même et une vie en autarcie totale.

En même temps, il propose une analyse très poussée des avantages et contraintes du communisme, en parallèle de ceux d'une société matriarcale. Ou comment les habitantes, poussées par la nécessité, ont bien dû se reposer entièrement sur la communauté. Des habitantes qui s'épanouissent souvent pleinement loin de la société des hommes (considéré comme un procréateur).

Cette chronique tragico-burlesque (l'ironie est très présente) d'une bourgade perdue au fin fond de la Colombie a donc beaucoup de charme. Malheureusement, elle n'a pas réussi à tenir mon attention constante durant 500 pages. Certains passages m'ont parus trop longs, ou sans intérêt. Alors que la fin est très bonne, et clôture parfaitement la vingtaine d'années étranges qu'ont vécu ces femmes.

« le village dans lequel vous viviez autrefois n'existe plus, voyez-vous. Vous êtes maintenant à La Nouvelle-Mariquita, une communauté entièrement féminine, indépendante, qui a des caractéristiques sociales, culturelles et économiques particulières et des liens étroits avec la nature. »

Une belle découverte, un dépaysement assuré, grâce au Club des Lectrices !
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Je n'arrive pas réellement à savoir si j'ai aimé ou pas. Je l'ai lu sans réel déplaisir, certains passages m'ont paru un peu longs et répétitifs, certaines anecdotes un peu trop tirées par les cheveux, mais, en le refermant ce matin, je me suis quand même dit que j'avais passé quelques bons moments en le lisant. J'ai aimé l'originalité de la narration, la construction qui finit par se boucler, les réflexions sur une société matriarcale et certains portraits de femmes, ainsi que la façon de traiter la Révolution colombienne des années 90 et notamment en mettant en parallèle la vie des femmes restées seules au village et la vie des hommes engagés malgré eux. C'est un avis donc ni-oui ni-non que je vous livre ici, vous laissant le plaisir de le découvrir par vous même, si le coeur vous en dit.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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Malgré une idée intéressante j'ai eu du mal à entrer dans ce livre. Peut-être du fait de sa construction, de l'intrigue qui s'étale sur 16 ans ou la multiplication des personnages. Comme je devais le lire dans le cadre d'un cercle de lecture j'étais curieuse de l'avis de ceux qui l'avaient lu. Et là ce fut un enthousiasme général pour cet ouvrage. Ils ont adoré. Alors je me suis dit que peut-être j'étais passée à côté d'une pépite. Je me suis replongée dans sa lecture avec un regard nouveau et je me suis mise à m'attacher à tous ces personnages et à leur vie. Même si je reste un peu sur ma position initiale c'est un bel ouvrage. Un village reculé, qui vit replié sur lui même et qui cherche après la disparition des hommes à vivre quand même. Des valeurs sont véhiculées comme le partage des biens entre pauvres et riche. L'argent ne fait pas le bonheur si on n'a personne avec qui le partager. Ces femmes s'inventent une sorte de communauté à part, basée sur les fondements du communisme en quelque sorte. Alors au début les plus riches sont réticentes à partager leur bien, elles cherchent même à fuir mais à ce moment là on leur demande si elles seront plus heureuses ailleurs, que c'est une utopie de croire que la fuite va résoudre les problèmes. J'ai pu avoir aussi l'impression d'être dans un kibboutz, tout est collectivisé et les tâches sont réparties entre tous, les repas sont pris dans des cantines réservées à cet effet. Chacun apportant sa contribution à la communauté. La notion de temps aussi est revisité et modifié. La question de la nudité aussi est interrogée. Enfin l'homosexualité est vu sous un angle différent, normal. Ce sont les sentiments qui s'expriment et peu importe avec qui, qui ce soit un homme ou une femme, l'important est de compter dans le regard d e l'autre.
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Ce roman est vraiment loufoque et inattendu. Beaucoup d'imagination et d'humour pour décrire une vie utopique sans hommes et dénoncer les dévastations que font les guerres civils.
On voit la vie de ce village sans hommes (ou presque) qui petit à petit s'organise à travers des différents personnages « féminins » haut en couleurs. En parallèle, on assiste à de courtes scènes violentes et « masculines » entre militaires et guérilleros.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Dans le village colombien de Mariquita, au milieu de la jungle, l'ensemble des hommes a été soit réquisitionné par les guérilleros, soit tué. Les femmes doivent apprendre à survivre seules. Après quelques temps d'anarchie, elles vont créer leur propre communauté, avec leur propres règles et reprendre les rênes de leur village.

Dans la veine des romans sud-américains, avec leur galerie de personnages extravagants, cette histoire est racontée sur le ton de l'humour. Et mieux vaut en rire que pleurer ! Certains passages dépeignant les hommes à la guerre sont franchement tristes et tranchent avec le loufoque de la vie à Mariquita. Malgré quelques longueurs, ce roman burlesque au ton féministe est plus profond qu'il n'y parait et pose des questions éthique et écologique. Peut-on vivre sans les hommes ? Comment préserver ses maigres ressources en environnement hostile? Que faire si les hommes reviennent? Il dénonce également les dictatures et prône la tolérance et l'amour pour tous et toutes. Un roman facile à lire et optimiste, que l'auteur a dédié à toutes les femmes sur terre !
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Cette histoire se passe à Mariquita, petite ville de Colombie. Alors que les hommes du village sont partis, recrutés par les guerilleros, les femmes peu à peu reprennent leur village en mains. Elles y créent un système de gouvernement communitaliste (j'aime bien ce mot !). C'est une histoire hors du temps, un peu utopique. Un essai de vie communautaire. Livre pas toujours facile à lire, des chapitres longs, mais on a envie d'aller jusqu'au bout. Bon ! Sans plus !
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La Colombie vit une période difficile, les hommes et ados à compter de 12 ans sont réquisitionnés pour entrer dans l'armée. Quiconque refuse se retrouvera percé d'une balle.
Dans un village de 93 âmes, les femmes vont prendre le pouvoir ou plutôt vont changer leur mode de vie. Sans homme, il va falloir penser à la survie de l'espèce, plusieurs possibilités s'ouvrent à elles, soit attendre que les plus jeunes atteignent 15 ans et puissent participer activement à la sauvegarde de la communauté, soit profiter du don du prêtre, ce dernier étant enclin à faire abstraction de son voeu de chasteté pour le bien de tous, évidemment.
Une construction assez étrange, avec une première partie assez longue, lente et plutôt vide. La deuxième partie avec la prise de conscience des femmes relève légèrement la note du livre.
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