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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette quadruple enquête survole les barbouzeries de « la main rouge », les liens entre les truands corses et le maire de Marseille (époque Gaston Defferre), les luttes d'indépendance du Cameroun et les début de la « Françafrique » puis la naissance du Nouvel Observateur suite à la faillite de France Observateur.

A mon modeste avis, traiter quatre sujets différents en quatre cent pages, condamne à des analyses superficielles pour qui ne se contente pas d'un polar mais espère des études historiques étayées, d'où une certaine déception et le sentiment de rester sur sa faim, avec une intrigue qui repose en partie sur des hasards, des coïncidences et qui enterre sans explication des personnages .

L'indépendance du Cameroun est incontestablement l'aspect le plus intéressant de ces pages mais l'auteur oublie que ce territoire était une ancienne colonie allemande et que certains indépendantistes étaient manipulés par des intérêts étrangers qui sabotaient la tache de notre administration.

Le rappel des liens entre Gaston Defferre et les milieux corses est équilibré par l'évocation du jeu trouble des « compagnons » de M Charles, alias Pasqua qui fit une honorable carrière dans le groupe Pernod Ricard. Les actions de « la main rouge », faux nez du SDECE, sont par nature secrètes et donc difficiles à préciser.

Le roman se conclut en évoquant la crise traversée par France Observateur, journal proche du PSU, quand Roger Stéphane déserta la rédaction pour rejoindre les équipes élyséennes ce qui contribua à la chute des ventes et la quasi cessation de paiement soldée par l'éviction de Claude Bourdet, le fondateur, et l'apparition de Claude Perdriel, employé du groupe Rothschild.

« Mieux valait ne pas réfléchir » confesse Thomas Cantaloube dans sa conclusion qui broie du noir et avoue les limites de ce polar indéniablement addictif et agréablement écrit.
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Après « Requiem », Thomas Cantaloube revient avec « Frakas », un polar historique où il nous parle de la guerre du Cameroun dont on a très peu entendu parler et qui fait naitre aujourd'hui ce qu'on appelle la « Françafrique »
Luc Blanchard, qui a démissionné de la police (je ne l'ai pas lu mais de nombreuses explications se trouvent dans le 1er roman de l'auteur) est aujourd'hui journaliste au « France observateur ». René son rédacteur chef, lui demande de chercher ce qu'est devenue la Main Rouge, une organisation qui n'hésitait pas à faire des attentats pour défendre la colonisation. Il va enquêter sur Bechtel soupçonné d'avoir empoissonné 2 ans plus tôt (en 1960) Félix Moumié le Président de l'UPC (L'union des populations du Cameroun. En voulant faire éclater la vérité, il va se mettre en danger et devenir une cible. Il va cependant être aidé d'Alphonse qui doit retourner au Cameroun et d'Antoine Lucchesi (anciennement Antoine Carrega)
Pour ma part c'est une période de l'histoire où mes connaissances entre ses 2 pays et la relation qui a fait naitre Françafrique sont très limités mais ce roman fiction m'a donné envie d'en savoir plus sur le sujet peu évoqué en littérature. J'ai envie de découvrir ce qui tient du réel et de la fiction si on peut vraiment savoir …
Si vous aimez les romans historiques, les hommes politiques aux mains sales, les romans noirs, ce livre est fait pour vous. Il est vraiment passionnant du début jusqu'à la fin et le choix de faire une fiction est un très bon moyen de faire passer des faits sans en avoir l'air.
Je ne sais pas si d'autres membres de Babelio passent dans le coin et vont participer à la réunion zoom de demain soir mais si c'est le cas, je vous dis à demain….

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A partir non pas d'un fait divers, mais d'une guerre dissimulée/désavouée par la France contre le Cameroun , Thomas Cantaloupe brode un thriller, avec vrais agents secrets, vrais faux passeports, magouilleurs arrivistes et vrais entourloupeurs , dont les noms sont donnés : Jacques Foccart, Pierre Messmer, Michel Debré.
Le Cameroun, nous dit Cantaloupe, n'était pas une colonie française, mais un dominion anglo-français, puis se trouvera sous tutelle des Nations Unies. Ce qui n'empêche pas la France de se dresser contre les intellectuels communistes de l'UPC, censés représenter un danger de basculement du monde vers le communisme, et l'exaspérant depuis longtemps par leurs revendications indépendantistes. Ils avaient eu (perdu) le Vietnam, puis l'Algérie, alors, basta ya .
Sur la couverture en sépia de Frakas, nous voyons Ruben Um Nyobé souriant en compagnie de Félix Moumié et d'Ernest Ouandié.
Le premier, un homme d'exception, qui a essayé de se faire entendre à l'ONU ( et dont je voyais le portrait /martyr affiché dans les chambres des étudiants africains mes amis, au même moment que Lumumba) sera assassiné par l'armée française en 1958, Moumié sera empoisonné à Genève en 1962, et toute la recherche du livre est de comprendre qui est derrière cet empoisonnement. le troisième sera fusillé en 1971.

Bien avant l'indépendance, les affrontements des « indigènes » avaient été réprimés par une occupation appelée « pacification », regroupement des paysans camerounais en zones spéciales, obligés d'abandonner leurs cultures , incendies de certains villages suspects, emprisonnements dans des camps de détention et tueries., l'armée française appuyée par l'armée camerounaise à sa botte. de plus, Thomas Cantaloupe parle de napalm dans les années 1960.
Il cite Messmer qui disait « on donnera l'indépendance à ceux qui la demandent le moins » , or le Cameroun la demande le plus.
Dans d'autres pays d'Afrique, la mise en place de dirigeants dirigés, comme Léon Mba, au Gabon, la marionnette de Paris, dont parle Cantaloupe, va de pair avec une ingérence militaire(le fameux 6· Bima), et l'assurance que des fonds financiers occultes parviendront depuis l' Afrique à l'ex- colonisateur. Par valises entières.

De valises, il est aussi question dans Frakas, mais dans l'autre sens et pas remplies de billets. Car c'est, sur le fonds de cette guerre sanglante et pas connue, en tous cas pas reconnue, que Thomas Cantaloupe nous emmène à Yaoundé , à Douala, et à Libreville. Il n'est pas né de la dernière pluie, ce Cantaloupe, il sait déceler le vrai du faux, sait quand ses personnages doivent comprendre qu'il vaut mieux se taire, ou partir, mensonges, mensonges et entrelacs politiques. Quant Foccart dit à notre journaliste « j'ai bien connu votre père » l ‘autre, qui ne l'a pas connu, ne peut rien répondre, et l'homme politique le sait.
Le plus curieux de ce livre est que ces massacres réels bien que niés , vu l'inculture européenne vis à vis de l'Afrique, ont pour moteur au départ la lutte contre le communisme, puis la recherche du pétrole…. Or il y a moins de pétrole au Cameroun qu'au Nigéria et au Gabon.

Renouant avec mon passé d'africaine de coeur, j'ai eu le bonheur de participer à l'entrevue donnée par l'auteur sur zoom, et celui , somptueux, de recevoir son livre Frakas.
Un grand MERCI ,à Babelio, à Nathan qui a été très patient devant mon incompétence à me brancher sur zoom, et à l'auteur de ce livre .
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J'aurai la chance de participer au club de lecture vidéo du 25 mai avec Thomas Cantaloube et je suis impatiente d'y être. Merci à Babelio d'organiser de tels événements !
***
Comme dans Requiem pour une république, ce nouveau roman de Thomas Cantaloube s'attache à lever une partie du voile qui camoufle certaines des magouilles et des horreurs encore aujourd'hui cachées et déniées par le gouvernement français. La citation du Premier ministre François Fillion (21/05/2009) mise en exergue donne le ton : Circulez, y a rien à voir… le prologue de Frakas nous présente Félix Moumié, un leader de l'UPC (Union des populations du Cameroun), opposant actif au président Ahidjo soutenu par les Français. Moumié déjeune dans un restaurant de Genève avec un prétendu journaliste, William Bechtel, qui empoisonne son Ricard avec du thallium…
***
En tête du prologue, des 35 chapitres et de l'épilogue se trouvent indiqués le personnage en focalisation, le lieu et la date. Sauf ceux du prologue (Genève, 1960), les événements se déroulent entre le 17 mai et le 8 août 1962, essentiellement en France et au Cameroun, après l'indépendance (officielle) de la plupart des colonies françaises en Afrique. On retrouve Luc Blanchard qui a démissionné de la police à la fin du roman précédent. Il est maintenant journaliste à France Observateur. À la demande de son rédacteur en chef, il commence une enquête sur la Main rouge, un groupuscule ardent défenseur de la colonisation. Qui le compose ? Quelques illuminés qui agissent de leur propre chef ? N'est-ce pas plutôt un groupe organisé obéissant à des ordres venus d'en haut ? À suivre. On retrouve aussi Antoine Lucchesi, que l'on connaissait sous le nom de Carrega, le truand corse ancien résistant. Il s'est reconverti en convoyeur d'héroïne... Alphonse, son second sur le bateau, est un étudiant en droit camerounais, sympathisant des milieux anticolonialistes. Il ne manque plus que l'antipathique manchot, Sirius Volkstrom, toujours exécuteur des basses oeuvres, dont les intérêts vont brièvement converger avec ceux de Blanchard et de Lucchesi.
***
Thomas Canteloube nous plonge des nouveau dans les débuts de la Ve République pour nous présenter les origines de ce qui deviendra la Françafrique. Vous vous en doutez : ce n'est pas très propre… Il mêle les personnages réels (Defferre, Messmer, Pasqua, Mitterrand, Debré, Foccart et ses sbires, Moumié, Ahidjo, Bechtel, etc.) avec des personnages entièrement fictionnels ou parfois recomposés, comme il s'en explique dans la Note de l'auteur. Les intérêts des trois protagonistes principaux divergent au début, mais les péripéties les amèneront finalement à collaborer. Ce n'est pas étonnant pour Luc et Antoine, mais c'est très surprenant pour Volkstrom, mais on verra que… Bref, l'intrigue romanesque s'appuie sur des faits réels, et c'est passionnant. le roman ramène au jour des événements scandaleusement passés sous silence : une autre sale guerre. Il n'était pas question ici de défendre un territoire contre un envahisseur, mais plutôt de préserver des intérêts économiques français liés au pétrole et à diverses richesses des pays africains. Pour que les événements tournent à l'avantage de la France, les militaires et les barbouzes français ont commis des actes épouvantables : assassinats sur commande approuvés, ordonnés, mais officiellement ignorés par les plus hautes sphères de l'État, incendies de villages entiers au napalm, charniers laissés derrière eux… Nécessaire, terrible et terriblement instructif ! Je ne sais pas où il va nous emmener, mais je me précipiterai sur le prochain roman de Thomas Cantaloube !
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On avait découvert Luc Blanchard en jeune policier idéaliste, dans l'excellent Requiem pour une république , le précédent polar politique de Thomas Cantaloube, on le retrouve avec plaisir ayant troqué son badge de policier pour celui de journaliste

Et après l'Algérie,le voilà direction Cameroun, autre terre du continent africain appartenant jadis aux français.

On retrouve également d'autres personnage du premier volet comme Antoine Carrega,ou Sirius Volkstrom !

Luc Blanchard va cette fois ci enquêter sur le meurtre étrange d'un leader politique camerounais Bechtel soupçonné d'avoir empoissonné 2 ans plus tôtFélix Moumié le Président de l'UPC (L'union des populations du Cameroun.

En voulant faire éclater la vérité, Blanchard va se mettre en danger et devenir une cible et va se retrouver ainsi à Yaoundé et retrouver un ami corse, ancien barbouze Antoine Luchesi!

L'auteur, journaliste à Médiapart, se fait avec ce second volet de ce qui semble être une trilogie, le spécialiste de l'exploration des dessous peu reluisants de la politique française post colonisation :Trahisons, corrpution, assassinats, courses-poursuites forment les pièces du puzzle mis avec énormément de brio par l'auteur.

Roman noir politique et sociétal sur une partie oubliée de l'histoire dont on a très peu entendu parler et qui fait naitre aujourd'hui ce qu'on appelle la « Françafrique » entre marigots de la diplomatie et ceux des services secrets.

Thomas Cantaloube nous invite dans les cuisines d'une indépendance négociée aux intêrets de la France et nous fait découvrir un pan de l'Histoire de France du XXème siècle pas forcément des plus avantageux pour notre pays.

Son sens de l'analyse politique et du réalisme fait mouche une fois de plus tant il est peu aisé de dinstinguer le réel et de la fiction :décidément, CE Thomas Cantaloube est une grande plume du polar chez Série Noire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Requiem pour une République, le premier roman de Cantaloube, se situait en 1959 et mettait aux prises des pro-FLN, des groupes plus ou moins légaux luttant contre le FLN dans l'hexagone et ceux qui les manipulaient. Trois personnalités très différentes s'impliquaient dans les événements, qui allaient générer de violentes interventions de police sous l'autorité du préfet de police, Maurice Papon : Luc Blanchard, le jeune flic idéaliste, Antoine Carrega, l'ancien résistant lié au milieu marseillais, et Sirius Volkstrom, un ancien soldat, collabo durant la guerre, et devenu un exécuteur vendu au plus offrant.

Dans Frakas, l'auteur reprend ce trio en 1962. Luc Blanchard, écoeuré par l'action des services de police, est devenu journaliste. Il est chargé par son hebdomadaire d'enquêter sur les débuts de la décolonisation. L'occasion de rencontrer Jacques Foccart, le conseiller pour l'Afrique du général De Gaulle. L'occasion aussi de se frotter aux services qui maintiennent les intérêts français en Afrique, particulièrement au Cameroun. le Cameroun c'est d'ailleurs la destination d'Antoine. le serveur de son troquet marseillais est reparti là-bas avec un cahier lui appartenant, et qui doit revenir fissa à Marseille, sinon les truands locaux se fâcheront. Quant à Volkstrom, qu'on avait laissé pour mort nageant dans la Seine après avoir reçu une balle, il s'est mis au vert et a retrouvé l'armée au … Cameroun.

Aucun des trois ne connaissait ce pays avant. La France a cédé le pouvoir en façade, mais ce sont ses troupes qui entraînent l'armée camerounaise, et ce sont ses sociétés qui s'approprient les richesses locales. Les militants camerounais de l'UPC, qui prônaient l'indépendance, ont été poursuivi, chassés, exécutés, avant que le nouveau pouvoir local ne prenne la main. L'armée française a assuré le nettoyage des régions où le groupe indépendantiste avait ses bases. Désormais ce sont les services secrets qui continuent d'écarter ses rebelles pour les empêcher d'arriver au pouvoir. Et tous les moyens sont bons.

Cantaloube continue d'utiliser le polar pour rappeler l'action cachée des gouvernements successifs vis à vis de l'Afrique noire. Torture, destruction de villages entier, assassinats politiques ciblés, les indépendantistes qui frayaient trop avec le communisme ont été pourchassés. L'indépendance s'est faite, mais sans eux ; les pantins mis en place ont respecté les règles du jeu : le business doit continuer comme avant. Ce qui en découle c'est la Françafrique de Foccart, ce jeu d'intérêts croisés, de pots de vins, de contrats d'exploitation et de soutien militaire attribués en contrepartie.

Le récit demande un peu d'attention au début (surtout si le lecteur ne connaît pas déjà le trio de héros et les relations particulières qu'ils entretiennent entre eux), mais ce qu'on découvre petit à petit est très intéressant, peu connu et malheureusement historiquement exact. le colonialisme à la Tintin au Congo devrait disparaître avec les indépendances africaines, mais est toujours inconsciemment dans toutes les têtes. Les rôles et les places sociales sont repartis et ne changent plus.

Ce roman sombre et étouffant est un petit cours d'histoire africaine, comme on ne la trouve pas dans les manuels officiels. L'envers du décor raconté avec efficacité sous l'angle du polar.
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Une découverte pour moi grâce à Babelio. J'ai eu la chance d'assister à une rencontre en visio avec l'auteur le mois dernier. Un beau moment d'échanges avec Thomas Cantaloube autour de son dernier livre : Frakas.
Frakas, c'est un mot valise pour France / Kameroun et qui sonne comme le fracas du monde. En couverture, une des rares photos de l'époque (les années 50) Ruben Um Nyobè et à ses côtés, Félix Moumié assassiné au début du roman, tous deux upcistes (de l'Union des populations du Cameroun (UPC), le parti indépendantiste du Cameroun).

Frakas, c'est un polar géopolitique très intéressant.
L'auteur a opéré un juste dosage entre le docu-fiction sur les travers scandaleux cautionnés par l'Etat français et qui sont "malencontreusement" tombés dans l'oubli et le récit d'aventures aux rebondissements appréciables.
La guerre franco-camerounaise des années 1960 est peu connue. Une guerre sale. Au Cameroun, l'école coloniale française a fait régner la terreur et perpétré des atrocités ; elle a laissé des traces qui perdurent encore aujourd'hui.
Luc Blanchard, ancien inspecteur devenu journaliste, enquête sur la Main Rouge, une organisation terroriste jusqu'au-boutiste, à l'origine de l'assassinat de leaders indépendantistes dans les anciennes colonies françaises. Cette enquête le mènera au Cameroun, sur des chemins chaotiques, où il retrouvera deux anciens compagnons.

Une lecture instructive pour laquelle je remercie Babelio, ainsi que les éditions Gallimard Série Noire. Et merci à vous Thomas Cantaloube.

Le premier roman de l'auteur "Requiem pour une République" qui a reçu le prix 20 Minutes/Quai du polar ainsi que le prix Mystère en 2020, me tente bien !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Lu tout de suite après Requiem pour une République, Frakas me laisse un peu sur ma faim. Mais tout est relatif. Requiem était un bonheur de lecture, du coup, tout de suite dans la foulée Frakas apparaît moins écrit, moins dense, moins....
C'est tout de même très bien
On retrouve avec beaucoup de plaisir notre casting cinq étoiles : Luc, Sirius et Antoine.
Quelques mois ont passé. L'action, très cinématographique, se déroule entre mai et août 1962. Simultanément à Paris et à Marseille puis au Cameroun. Tout cela est rondement mené.
Thomas Cantaloube annonce la couleur : nous allons découvrir un épisode oublié de l'histoire de France. Une guerre effroyable dont personne ne parle et dont plus grand monde ne se souvient. Entre 100 et 200000 morts. La naissance de la Françafrique.
C'est édifiant. Et suffisamment documenté pour nous faire comprendre tous les enjeux de la sanglante répression de l'armée française puis camerounaise contre les forces de l'U.P.C.
L'Union des Populations du Cameroun. Tout cela a vraiment existé et le lecteur est ébahi par ce qu'il découvre. Et nos trois héros avec...
Pour faire tenir tout cela il faut une trame narrative pas trop épaisse ( les faits parlent d'eux même) mais suffisante pour nous emmener de péripéties en péripéties et nous plonger dans l'Afrique francophone des années 60....
Comme dans le précédent opus nous allons croiser des personnages bien réels : Mitterand, Pasqua,Deferre et surtout Jacques Foccart, grand ordonnateur, fondateur de la Safiex, conseiller Afrique de de Gaule à Sarkozy !!!
Ça se lit d'une traite bien sûr mais surtout cela donne envie de se pencher sur la question, de lire Kamerun!, l'ouvrage de référence, d'aller chercher d'autres sources.
Et c'est bien là que Thomas Cantaloube réussit son pari: nous faire partager son indignation,nous rendre un peu plus éveillés mais , et c'est là un tour de force, nous divertir en même temps.
On a hâte de retrouver nos trois lascars, en Afrique ou ailleurs !!!
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Il faut le regard acéré et l'analyse lucide de Thomas Cantaloube pour nous immerger dans ce qu'on a appelé la Françafrique et nous faire vivre une belle aventure humaine sans nous réchauffer un énième roman de barbouzes.
Et pourtant des barbouzes il y en a dans ces années 60, et ils ne sont pas là pour accompagner en douceur la décolonisation. Dans ce décor, Thomas Cantaloube, visiblement très bien documenté, nous offre un excellent roman noir, intelligent et passionnant. Chacun des protagonistes, du truand au journaliste, en passant par la métisse, le taximan ou le militant politique, court après quelque chose et ce qui les réunit c'est leur profonde humanité. J'aime quand un auteur appuie la petite histoire sur la grande pour nous amener plus loin.
À lire absolument.

#Frakas #ThomasCantaloube #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques #Afrique

Le quatrième de couverture :

Paris, 1962. Luc Blanchard enquête sur un groupuscule soupçonné d'être un faux nez des services secrets, impliqué dans l'assassinat à Genève, deux ans plus tôt, d'un leader de l'Union des populations du Cameroun. Une piste conduit le jeune journaliste à Yaoundé, mais il met son nez où il ne devrait pas et devient la cible du gouvernement local et de ses conseillers de l'ombre français.
Avec l'aide de son ami Antoine et d'un ancien barbouze, il va tenter de s'extraire de ce bourbier pour faire éclater la vérité.
Frakas nous plonge dans un événement méconnu du début de la Ve République : la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la quasi-indifférence générale et donné naissance à ce qu'on appellera plus tard la « Françafrique ».
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Un polar dans le contexte du Cameroun d'après l'indépendance et de la Françafrique. L'auteur est journaliste et l'éclairage qu'il apporte sur ce sujet peu connu est très intéressant. La fiction elle même est bien construite et l'équilibre avec ce qui relève de la documentation est parfaitement dosé.
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