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Critique de louji


Un roman ado qui fait réfléchir, qui est intelligent et bienveillant. Ce sont vraiment les adjectifs qui me viennent à l'esprit pour décrire Georges, le monde et moi.

J'ai découvert ce récit à l'époque où il s'appelait encore « Georges » et qu'il était en entier sur Wattpad. C'est l'un des romans qui m'a donné espoir de rester sur cette plateforme de lecture/écriture tandis que les chroniques et fanfictions volées aux 4 coins d'Internet pullulaient sur ma page d'accueil. Et c'est clairement le livre que je tends aux personnes qui crachent sur Wattpad (sans y avoir jamais mis les pieds of course) en affirmant qu'il n'y a pas que de la merde (toujours sympa quand toi-même tu publies dessus yé).

Georges, le monde et moi, c'est un roman qui m'a beaucoup parlé à l'époque où je l'ai lu, car j'avais le bon âge (celui des protagonistes) et que je me posais des questions semblables (surtout sur l'orientation pro, la notion de l'amitié, du pardon, de l'acceptation…). À ma relecture récente, j'ai senti les 4 ans qui se sont écoulés depuis, j'ai mûri et grandi et les protagonistes m'ont semblé presque gamins, mais je les considère toujours avec extrême bienveillance. J'ai un peu l'impression de me revoir lycéenne en eux et c'est un sentiment nostalgique assez réconfortant en soi !

Mais passons au roman en lui-même : le résumé n'en révélant par énormément, sachez que c'est un roman d'amour, oui, mais un roman young adult avant tout. Il y a donc des questionnements, des situations difficiles, des personnages torturés par leurs émotions et dilemmes internes, des décisions à prendre qui favorisent l'émancipation. Mais la saveur de Georges, le monde et moi, c'est dans sa justesse. La justesse des pensées des personnages, de leurs actions, de leurs décisions. Je me rappelle qu'à l'époque de ma 1ère lecture, j'avais été bluffée par la pertinence des pensées des personnages, par la cohérence… Évidemment, il y a une touche un peu « too-much » dans l'histoire, car il faut bien donner du peps et de la tension à l'intrigue, mais ça reste largement acceptable.

Priam, le protagoniste, n'agit pas toujours en accord avec ce qu'il affirme, mais ça ne m'a pas gênée : qui n'a pas déjà agi d'une façon qu'il n'avait pas prévue, en écoutant son coeur plutôt que sa tête ? Priam est un garçon attachant, accessible, à la personnalité facile et au comportement pas compliqué à suivre. Il est entouré de sa bande d'amis, qu'on présente tous assez bien pour qu'ils aient une « présence » (sauf Thibaud, peut-être). Puis il y a Georges, ce garçon un peu indescriptible, à la fois extravagant et très discret. Une figure qui m'étonne et me surprend agréablement. Une figure qui donne ses couleurs au roman.

L'écriture… je suis toujours charmée par la plume d'Illana, on y ressent une grande sensibilité, sans tomber dans le mièvre ou le romantisme. Sa plume est percutante et simple (on reste sur du roman ado réaliste), mais elle ne tombe pas dans la facilité. On ressent son travail sur les mots, le rythme…

Bref, un roman assez doux, mais avec sa dose de passages douloureux où l'on remet tout en question. Je ne parle pas franchement de la thématique LGBT du roman, car… je l'ai jamais senti comme une histoire qui veut se prôner comme un fier défenseur des couleurs arc-en-ciel, mais plutôt comme un roman sur l'acceptation de soi, de l'autre, par les autres. Priam est le premier à râler à propos de l'étiquette qu'on veut lui coller, alors ce roman n'a pas besoin de cette étiquette.

Lien : https://littcentcinquante.wo..
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