La Musique est la grande chevelure ardente du flambeau invisible mais sonore, qui est la volonté humaine; dans la hiérarchie des « densités » de la matière, elle représente le commencement du feu, de même que le sentiment qui suit la sensation, représente le commencement de la pensée. Beethoven subtilisa en elle mille essences confuses de la nature auxquelles il donna un rythme, une Loi inflexible, afin que les hommes puissent les reconnaître; il fixa le premier cette Loi, que ce pendant les hommes avaient toujours entrevue et que Bach avait presque déterminée dans les immenses cris théistes de ses Cantates et surtout dans ses Fugues.
L'existence ondoie entre deux pôles, dont l'un s'écrase sous la volonté solide de la nature, qui veut se concentrer en elle même, s'isoler dans l'espace, s'égarer dans l'angoisse de sa solitude cosmique ; et dont l'autre se dresse sur la volonté subtile de la nature, qui par son aspiration finale engendre la lumière et tend ainsi à ouvrir l'existence dans l'espace.