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EAN : 9782283034118
Buchet-Chastel (06/02/2020)
3.18/5   19 notes
Résumé :
Buenos Aires, 1933. L’Argentine est ravagée par la crise, et seul le football semble capable d’enthousiasmer une population à genoux. Soudain, le pays tout entier retient son souffle : Bernabé Ferreyra, la star du ballon de l’époque, a disparu. Andrés Rivarola, dit Petit, un travailleur à la petite semaine – accessoirement ami du dealer de Ferreyra –, se lance à sa poursuite. Mais un assassinat dans un quartier du nord de la ville menace de faire basculer l’affaire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Les années 30, Argentine,
Buones Aires,
Dans un pays terrassé par la crise, alors que seul le football donne un coup de pouce au moral collectif, Bernabé Ferreyra, la star du ballon de l'époque, disparaît. Comme les gens sont affamés et que s'ils n'ont pas au moins leurs matchs de foot en règle, il va y avoir encore plus de grabuge, l'affaire devient une question d'Etat.
Andrés Rivarola, surnommé Petit, la trentaine, un homme qui a perdu emploie et femme , auteur de tangos à ses heures et copain du dealer de Ferreyra se lance ingénument à sa poursuite, dans l'objectif d'empocher du fric. Il va y rencontrer des personnes très différentes de celles qu'il rencontre habituellement, dont Borges (oui le fameux Borges !), fréquenter une femme qui le rend dingue, se retrouver embringué dans une enquête journalistique et policière sur un crime, et désormais avoir entre les mains le sort du footballeur le plus célèbre du pays..... mais très vite il s'en rend compte, qu'il est "un imbécile à galons" englué dans un bourbier ! Ce qu'il avait pris pour un jeu, n'en est pas un.......

Sous des airs de faux polars, dans une langue familière, usant l'ironie, l'écrivain nous dresse le tableau d'un pays dévasté par la misère et la corruption, où règne une junte militaire s'appuyant sur des mafieux, une police et une presse pourries et des notables
à la réputation douteuse ("On est dans la vie réelle, là. Et même pire : en Argentine"). Une racaille qui dupe la population ignare, mettant crimes et injustices sur le dos de L'Ennemi Invisibile, un vague ensemble d'anarchistes, Russes, socialistes, poseurs de bombes et de juifs. Ça vous rappelle quelque chose ?
Étant journaliste de profession il en profite aussi pour épingler sa profession et ses collègues, "la presse fait le malheur de ce pays, une clique de commères dégénérées.........Ce qui me semble évident, c'est que tu es un bon à rien, alors tu pourrais parfaitement devenir journaliste." Des années 30 jusqu'à maintenant, presque un siècle, l'Argentine semble avoir très peu évolué; renouvelant les acteurs, il est toujours dans le même bourbier !
L'histoire est intéressante, l'humour excellent, mon seul doute étant légèrement sur la traduction qui dans l'ensemble ne dérange pas. Un très bon moment de lecture !


« Dieu m'a attaché à la cité comme un taon à un cheval splendide pour l'exciter et le tenir éveillé. Socrate ».

Un grand merci aux Editions Buchet Chastel et NetGalleyFrance pour l'envoie de cet excellent livre !
#Toutpourlapatrie#NetGalleyFrance
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Martín Caparrós, auteur argentin que je découvre, m'a entraîné dans une histoire compliquée mêlant le football, le tango, la misère et une enquête policière avec une presse puissante et omniprésente, toujours capable de faire ou de défaire les réputations, à Buenos Aires, en 1933.
Tout pour la patrie se passe donc dans l'Argentine des années 1930 alors qu'en Europe Hitler arrive au pouvoir et que se prépare la pire catastrophe du XXe siècle. Andrés Rivarola, jeune homme doué pour l'écriture, raconte ses déboires, ses découvertes, ses amours. Alors qu'il tente simplement de rendre service à son ami qui joue les dealers de drogue, le Moineau Ayala, il se retrouve au coeur d'une affaire très grave : convaincre le meilleur footballeur du pays, Bernabé Ferreyra, de revenir jouer à River Plate, le grand club de la capitale, alors qu'il a disparu brusquement. Ce joueur a réellement existé et il a marqué beaucoup de buts au début du professionnalisme dans le football argentin.
Dans cette histoire allant cahin-caha sur les pas d'Andrés Rivarola l'auteur montre bien l'importance du racisme, la montée de l'exclusion dans un pays en proie au chômage, à la crise économique. Il est facile alors d'accuser les socialistes, les anarchistes, les juifs, ceux qui viennent d'immigrer. Le pays est riche et pourtant la misère grandit.
De temps à autre, Andrés m'a fait profiter de ses textes, de ses essais de paroles pour des tangos qui lui permettent d'évacuer son stress, de dire ce qu'il pense et de guérir son mal-être.
Nous sommes en février et règne là-bas une chaleur accablante. La belle Mercedes Olavieta (28 ans) a été retrouvée égorgée chez elle et son père accuse les anarchistes, lance des appels pathétiques au patriotisme. Il attise la haine et les partis et groupuscules d'extrême-droite le suivent.
Impossible d'en dire plus sur une histoire qui devrait avoir une suite mais je dois souligner l'originalité de l'auteur pour mener ses dialogues. Cela m'a surpris au début puis je m'y suis habitué. Un petit exemple :
« -Voici mon jeune ami Adolfo Bioy.
- Andrés Rivarola, Jorge Luis Borges.
Dit Raquel, et nous échangeons des ravis de vous connaître. »
Au passage, je constate que Raquel nous présente la fine fleur de la littérature argentine en devenir mais l'auteur ne les décrit pas sous un jour très flatteur…
Quoique un peu longue, j'ai apprécié cette lecture dépaysante, reflet parlant d'une époque qui trouve un écho dans la période que nous vivons. Je remercie Babelio (Masse critique) et les éditions Buchet/Chastel pour cette découverte et je salue l'excellent travail de la traductrice, Aline Valesco. Cette histoire devrait avoir une suite, comme je l'ai dit plus haut, mais j'ai tout de même été surpris en lisant À suivre… à la fin du livre.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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L'Argentine en 1933, c'est une grave crise économique, un gouvernement très à droite, une fascination pour l'Allemagne nazie, de la corruption, la chasse aux anarchistes et à tout qui pense trop à gauche, le chômage, la faim, la pauvreté. Bref, le temps n'est pas au beau fixe et l'avenir ne s'annonce pas radieux. Heureusement pour les autorités en place, le football local met un peu de baume sur les coeurs, les estomacs et les esprits, comme un bout de sparadrap qui empêcherait une hémorragie révolutionnaire. Problème : la vedette du moment, Bernabé Ferreyra, se volatilise. Une disparition inquiétante qui pourrait bien devenir une affaire d'État vu les enjeux...
A court d'argent, de travail et d'idées, Andrés Rivarola, qui compose des tangos à ses heures perdues, se lance à la recherche du footeux, se disant qu'il y a là forcément un peu de blé à engranger. Naïf au grand coeur, il ne comprendra que trop tard qu'il s'est fourré dans un sale guêpier. Parce que, non content d'avoir les mafieux du sport sur le dos, il découvre que Bernabé est peut-être impliqué dans l'assassinat d'une jeune fille des quartiers chics de Buenos Aires, et Rivarola se trouve lui-même embarqué dans l'enquête. Louvoyant entre policiers, journalistes et dirigeants du club de River Plate, Andrés doit en plus composer avec sa passion pour Raquel, rousse flamboyante aussi libre que l'air.
Quand un pays fait mine d'ériger le foot en dernier opium du peuple, c'est qu'il ne va vraiment pas fort... Par la lorgnette d'une enquête médiatico-policière, l'auteur (lui-même journaliste) montre bien l'état de délabrement économique et politique de l'Argentine des années 30 et comment tout y part à vau-l'eau, avec seulement le foot, le tango et l'amour-toujours pour s'évader un peu. Une radiographie grinçante de Buenos Aires, de sa classe dirigeante et décadente et des journalistes, que l'auteur portraiture au vitriol. Quant aux victimes de cette incurie, les petites gens, il les croque avec une certaine tendresse gentiment moqueuse.
"Tout pour la patrie" (rien que le titre a un parfum de sarcasme) est un roman ironique, rythmé, réaliste, aux anti-héros attachants, sur un pays étranglé par les dettes. Je reste un peu sur ma faim, avec l'impression que l'auteur est resté en surface: il me semble que l'intrigue et les caractères auraient pu être davantage développés. Toujours est-il qu'il est frappant de constater que l'histoire qu'il raconte se passe il y a presque un siècle, mais qu'il ne faut pas faire preuve de beaucoup d'imagination pour la transposer à l'Argentine d'aujourd'hui...

En partenariat avec les éditions Buchet/Chastel via Netgalley.
#Toutpourlapatrie #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un titre ironique, tout comme le ton de ce roman original, certes, mais qui ne m'a pas vraiment intéressée .

En tout cas, force est de constater qu'en 1933, en Argentine, le football professionnel, tout récemment établi, est déjà corrompu ! L'auteur, journaliste, met le doigt sur tous les travers politico-sociaux de l'époque . Et son personnage principal, Andrès Rivarola , être désabusé , au chômage et sans femme, connaît bien les magouilles du pouvoir, lui qui survit difficilement.

Mais voilà que son pote, un dealer, veut absolument qu'on retrouve la star du ballon rond, Bernabé Ferreyra , curieusement disparu, car il lui doit de l'argent, et le Petit, alias Andrès, se lance pour lui dans cette quête avant tout financière.

Les choses ne se passeront pas comme prévu, et Andrès fera des rencontres inattendues, plus ou moins bonnes.

Au début, le style gouailleur, façon tontons flingueurs, m'a amusée mais je me suis vite lassée. Je n'ai pas adhéré aux personnages, ni à cette fausse enquête qui ne m'a pas du tout passionnée. Les dialogues m'ont agacée.Le seul point qui m'a plu, c'est la description de Buenos-Aires dans les années 30.

Sans doute pas un livre pour moi, je suis assez déçue. Merci néanmoins à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel, pour cet envoi.
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On fait connaissance de Riva, Andrès Rivarola dit "Petit", ami d'Ayala dit "Moineau", dans la dèche tous les deux. Moineau est inquiet de la disparition de Bernabé Ferreyra, star du ballon, qui accessoirement lui est redevable de la coquette somme de 500 pesos.

Lorsque Riva comprend qu'il peut tirer profit de l'information, il va tout mettre en oeuvre pour retrouver la trace de Bernabé. Ces deux-là ont plus de points communs qu'ils ne le croient. Des ennuis avec l'élue de leur coeur. Des ennuis avec plus puissant qu'eux dans un pays où règne la corruption, une crise sociale et économique profonde.

Les clubs de football se remplissent les poches du peu d'argent que gagnent les afficionados qui eux s'offrent une parenthèse à leur misère en se rendant au stade. Cela contente tout le monde, du plus puissant à tous les moineaux des rues de Buenos Aires.

Alors lorsque Bernabé, footballeur adulé, se permet de disparaître, c'est l'inquiétude et les menaces qui s'installent.

Un meutre et quelques rebondissements plus tard, on découvre chez Riva un petit côté Montalbano, le titre de commissaire en moins. Il va fouiller pour élucider le meurtre de la belle Mercédès. Après tout, faute d'être devenu le compositeur de tango qu'il rêvait d'être, il faut s'en sortir avec la forme de morale la plus souple possible pour survivre dans une société corrompue, cette disparition inquiétante, lui permettra peut-être de faire d'une pierre deux coups : aider Moineau et s'en sortir financièrement.

Au coeur d'une société en pleine crise, entre montée du nationalisme et corruption, il doit comprendre qui a tué Mercédès pour se sortir entier des griffes de ce grossiste en viande qu'est Cuitino.

Un roman noir, prenant, dans lequel on découvre le Buenos Aires des années 30 entre pauvretés et rêves d'émancipation, sous le regard lucide de Riva, antihéros attachant, devenu journaliste à Critica.

Il m'a manqué "un je ne sais quoi" pour être embarquée totalement par ce roman, je remercie Babelio et les Editions Buchet-chastel de me l'avoir adressé.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Tous furent d’abord frappés – et ils le disaient –par sa manière de porter des costumes d’homme et un chapeau incliné : elle fixait ses cheveux roux à la gomina, cintrait sa veste, dénouait la cravate, ce qui mettait en valeur ses yeux verts brillant d’impertinence derrière ses longs cils. Beaucoup furent déconcertés plus tard – et n’en dirent rien –par leur incapacité à la cerner : contrairement à ce qu’ils avaient cru au départ, sa tenue ne semblait pas traduire ses préférences sexuelles – autrement dit, elle ne semblait pas être lesbienne –, mais, pour ce qu’on en savait, parmi les nombreux hommes à avoir essayé, aucun n’avait réussi à la mettre dans son lit – ni même à l’allonger sur un fauteuil. Alors les rumeurs avaient redoublé : certains déçus justifièrent leur échec en proclamant que la fille « n’était pas normale », comme si la normalité aurait consisté à coucher avec eux.
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Le Gran Café Tortoni* est un monde à part : la bohème quasi distinguée. Il suffit d’entrer dans les toilettes pour hommes, juste derrière la caisse enregistreuse aux touches étincelantes, et d’observer, tout en déboutonnant sa braguette, les tuyauteries en bronze des urinoirs pour se souvenir que le Tortoni a cette prétention que certains persistent à qualifier de classe.
*Buones Aires
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Elle passe me chercher à la pension peu après neuf heures. Elle a les cheveux mouillés et porte la même jupe à carreaux écossais, le même chemisier blanc que la veille, un grand sourire aux lèvres. J’aimerais ne pas imaginer d’où elle vient.
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– Elle aimait une chose différente chez chacun : elle disait toujours qu’il faut une dizaine d’hommes pour en faire un.
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Ses taches de rousseur la définissent ; sans elles, son visage serait trop joli, trop parfait ; avec, il est irrésistible. Et les lèvres, les dents, le sourire : la vie est une garce.
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Invitado a C5N, Martín Caparrós habló sobre su nuevo libro "Argentinismos" e intentó explicar cómo puede entenderse a la Argentina. Imperdible para estos días.
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