AVIGNON
Tous les dictionnaires mentionnent que le poète provençal Théodore Aubanel naquit en 1829 à Avignon, avec la préposition à, tout comme ils précisent que Maximilien de Robespierre vit le jour en 1758 à Arras, avec la même préposition réduite à une lettre. De la même façon, on dit en français : à Albi, à Alençon, à Amiens, à Arles, etc. Voilà qui est clair.
Dans ces conditions, comment se fait-il que tant de beaux esprits croient faire preuve d'une suprême distinction en nous gratifiant d'un surprenant "en Avignon", employant sans même s'en rendre compte une préposition utilisée en provençal, langue où l'on dit "en Avignoun" et "en Arle", tout comme les Espagnols disent "en Madrid" et "en Valencia" ? Si, par "en Avignon", ces gens entendent l'ancien domaine pontifical, ils n'ont qu'à dire "dans le comtat Venaissin", dont la capitale était d'ailleurs Vénasque, puis Carpentras. Mais ils ne sauraient raisonnablement ignorer que, de nos jours, Avignon est bel et bien une ville, tout comme Arras, Albi, Alençon, Amiens, Arles, etc., dont le nom est précédé de la préposition à. Le snobisme des faux intellectuel dût-il en souffrir, il faudra reléguer ce prétentieux "en Avignon" au musée des fausses élégances en cessant de confondre la grammaire du provençal avec celle du français.
AUJOURD'HUI
1. La prononciation "aujôrd'hui" est à bannir comme fausse et vulgaire. Il ne faut donc pas déformer le mot jour dans aujourd'hui.
2. Point n'est besoin d'être un savant linguiste pour comprendre que l'exression "au jour d'aujourd'hui" est un pléonasme caractérisé. Les gens qui l'emploient facétieusement feraient bien de s'en abstenir, car leur exemple risque d'être pris pour argent comptant par des imitateurs insensibles à son caractère pléonastique.
Remarque. L'expression "aujourd'hui" est déjà, en soi, un pléonasme, puisque son dernier élément remonte au latin hodie, désignant le jour présent, tout comme l'italien oggi, l'espagnol hoy et l'allemand heute.
ASSEZ SATISFAISANT
L'adverbe assez remontant au latin ad satis, il résulte que la tournure assez satisfaisant portée sur tant de bulletins scolaires constitue un fâcheux pléonasme. Considérant que cet adjectif se suffit à lui-même et que l'adverbe assez ne constitue pas, en l'occurrence, un enrichissement appréciable, mieux vaut se contenter de la simple mention satisfaisant.
ALLER (S'EN)
Ne pas dire "il s'est en allé", mais "il s'en est allé".
ASSOMMER
Ce verbe s'écrit avec deux "m" , car il est dérivé du nom somme et signifie "plonger dans le sommeil"... en employant la manière forte !