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Maurice Edgar Coindreau (Autre)
EAN : 9782070299577
224 pages
Gallimard (17/05/1978)
3.96/5   96 notes
Résumé :
Dans une petite ville d'Amérique, le jeune Colin Fenwick vit avec deux vieilles cousines: Verena et Dolly Talbo. Verena, vieille fille austère, ne l'attire pas beaucoup. En revanche, il nourrit pour Dolly (qui est douce, généreuse, un peu effacée, un peu folle) une vraie passion.

Un jour à la suite d'un dissentiment avec Verena, Dolly quitte la maison, emmenant avec elle Collin et la vieille servante noire Catherine. Les fugitifs vont s'installer dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Merci aux Babeliotes qui m'ont donné envie de découvrir ce roman! J'avais beaucoup apprécié les nouvelles de " Petit déjeuner chez Tiffany" ainsi que son premier roman" La traversée de l'été".

Ce livre-ci, paru en 1951, a un charme fou. Poétique, farfelu, nostalgique, teinté d'humour, il nous fait entrer dans les souvenirs de l'adolescence du narrateur, Collin. Depuis l'âge de onze ans, orphelin de mère, il vit chez ses deux vieilles cousines. Verena, la sévère, la hautaine et Dolly, merveilleusement inconséquente et douce, perdue dans son monde intérieur. Avec Catherine, l'amie tout aussi originale de Dolly, Collins va former un trio inoubliable.

Un grave différent entre Verena et Dolly entraîne une décision surprenante: la pacifique Dollyheart se rebelle et part vivre avec Collin et Catherine....dans un arbre! On pense, bien sûr, au " Baron perché " d'Italo Calvino, publié quelques années après.

le rappel morcelé du passé s'accompagne d'une vision très belle, entre rêverie et réalité, de la nature, des liens noués. J'ai adoré cette promenade dans le temps, où " le brouillard de la rivière, la brume d'automne laissaient traîner des pâleurs lunaires parmi les arbres bleus et les arbres cuivrés".

Et écoutez! Parmi les hautes herbes, sur la colline, " les vents d'automne tirent des feuilles sèches une musique de soupirs humains, une harpe de voix"...Une harpe d'herbes, disait Dolly...



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Un esprit de rébellion couve avec délicatesse et tendresse cette histoire. Un sentiment d'injustice pousse certains protagonistes à se percher à la cime d'un arbre. Une prise de hauteur qui éveille et scanne les consciences.

Le narrateur/auteur revient sur son enfance, avec humour et une légère gravité.
C'est pour nous, lecteur, l'occasion d'une rencontre avec des personnages bien campés, auxquels on s'attache, l'occasion d'une escapade dans une charmante contrée, dans un champ de hautes herbes indiennes où « les vents d'automne tirent des feuilles sèches une musique de soupirs humains, une harpe de voix ».
L'occasion aussi de contempler le portrait peu flatteur d'une Amérique bondieuse, raciste, corrompue ...

Une deuxième lecture pour moi de ce livre aux allures de fable, aussi agréable que la première, empreinte de poésie, de nostalgie et d'une douce amertume. Une lecture qui donne par moment envie de se rouler dans l'herbe, de se percher au sommet d'un arbre, de partager un ragoût d'écureuil avec Dolly et Collin, d'écouter les bruissements de la harpe d'herbes.
Une lecture vibrante, sensible qui happe à condition, je pense, de lâcher prise, de ne pas être dans le contrôle.

« Si peu de choses reviennent comme autrefois après qu'elles ont changé. »

Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Court roman extrêmement subtil et poétique : deux vieilles femmes, en conflit avec une troisième dont elles partagent la maison, trouvent refuge dans un arbre accompagnées d'un jeune adolescent.
Cela donne un récit un peu onirique, envoûtant, qui ressemble beaucoup à un conte.
J'ai follement aimé le personnage de Dolly Talbo, qu'on découvre sexagénaire, mais que sa fraîcheur et sa créativité rendent atemporelle, ancrée pour toujours dans une jeunesse candide telle une fleur curieuse qui s'ouvre à la vie.
C'est un récit où vibrent les couleurs, les végétaux, les éléments (orages, averses, vent). Tout bruisse de mille rumeurs.
Je me suis étonnée, tant l'oeuvre est subtile et profonde, vibrante et sensible, qu'un homme ait pu écrire une chose pareille. C'est "Alice au pays des merveilles" en moins cérébral, c'est une onde aux mille répercutions.
N'ayant lu de Truman Capote que "De sang froid".... je ne le pensais pas capable d'un tel prodige. Mais l'auteur avait plusieurs cordes à son arc.
... il me revient cependant, en parcourant sa bibliographie, que j'avais lu il y a bien longtemps "Un petit déjeuner chez Tiffany". C'est un souvenir fugace, mais agréable.
Rien de comparable pourtant à mon coup de foudre pour "La harpe d'herbes".
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Ce livre est paru pour la première fois en 1951 aux Etats-Unis.

Petit résumé :
Collin vit avec ses deux vieilles cousines : Vérena assez austère et Dolly effacée et douce mais très fantasque.

Facile de deviner vers qui va la préférence de Collin.

Après une dispute avec sa soeur, Dolly décide quitter la maison et d'aller s'installer dans la cabane perchée dans un arbre. Elle y emmène Collin et sa vieille servante noire Catherine.

Ainsi, vont ils vivre quelques jours loin des contraintes que leur infligent Verena.
Ils resteront perchés, tels des oiseaux dans leur nid.

Au contact de la nature Collin va pouvoir développer cette sensibilité latente chez lui où "les soupirs humains seront une mélodie accompagnée d'une harpe d'herbes".

Livre où la poésie se mêle à la réalité des choses.

Je m'y suis un peu égarée par moment à mon très grand regret.

C'est pourtant bien écrit mais n'ai pas réussi à m'imprégner totalement de "l'ambiance" qui se dégageait de ce récit.





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Ce court roman, extraordinairement autobiographique, nous livre un Truman Capote empreint de nostalgie, de regrets, sur lequel une fine pluie d'amertume viendrait couvrir les soleils de son enfance.

Car c'est bien l'homme Capote, bien plus que l'enfant, qui se cache derrière Collin l'orphelin de la vie. On y retrouve toutes ses peurs (isolement, différence, le regard des autres…), ses rancoeurs (coups de griffes contre l'establishment, tous les notables semblent pervertis), mais surtout son indéniable goût de l'indépendance à ne vouloir vivre qu'à ce qui lui semble essentiel, quitte à rester en marge.

On retrouve tout cela dans « La harpe d'herbes », cette contrée pleine des charmes d'antan où « le vent se lève par surprise, détache les feuilles, sépare les nuages nocturnes, et ou libérée, la lumière des étoiles ruisselle en cascade ». Car bien plus que ce récit composée d'ersatz de « Barons perchés » où le salut des âmes trouve en la nature une alliée de choix, c'est le style inimitable de l'auteur qui emporte l'adhésion. On se pâme à chaque tournure de phrases imagées dont le pouvoir d'expression poétique vous transporte. Ses voix du passé qu'exprime cette harpe d'herbes, ses souvenirs, ses fantômes nous sont familiers.

Ce retour sur un passé si doux et amer à la fois, cette perte de l'innocence, se terrent en chacun de nous. le roman se pose alors comme un temps de réflexion pour l'auteur (il est alors à un moment charnière de sa carrière) a-t-il renié l'enfant qu'il était ? L'ironie qui ponctue le récit, cette gravité pleine de légèreté et cette précision dans le style viennent augurer les oeuvres futures. de cette histoire ancrée dans une Amérique profonde si coincée, se détache un ensemble de personnages bien esquissés, souvent attachants et des plus originaux, dont on prend plaisir à suivre les péripéties et chuchotera longtemps encore dans le coeur du lecteur leur « harpe d'herbes ».
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
J’ai un bocal de poissons rouges, c’est pas une raison parce que je les aime pour que j’aime du même coup le monde entier. Aimer n’importe quoi, mon œil ! Parlez tant que vous voudrez, ça ne peut faire que du mal de rappeler des choses qu’il vaut beaucoup mieux oublier. On devrait garder bien plus de choses pour soi. Ce qu’on a, tout au fond de soi-même, c’est ça qu’est la bonne partie. Quand on a lâché ses secrets à tout le monde, qu’est-ce qu’il vous reste ?
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À la sortie de la ville, quand on prend la route de l'église, on ne tarde pas à atteindre une colline tout éblouissante de dalles blanches et de fleurs bronzées : c'est le cimetière baptiste. Tous les nôtres y sont enterrés : les Talbo, les Fenwick ; ma mère repose à côté de mon père, et les tombes des parents, une bonne vingtaine, sont disposées autour comme les racines d'un arbre de pierre. Au pied de la colline il y a un champ de hautes herbes indiennes qui change de couleurs avec les saisons : allez le voir en automne, à la fin de septembre, quand il a pris la couleur rouge d'un coucher de soleil, quand les ombres écarlates y soufflent comme des lueurs de feu et que les vents d'automne tirent des feuilles sèches une musique de soupirs humains, une harpe de voix.
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Au pied de la colline il y a un champ de hautes herbes indiennes qui change de couleur avec les saisons : allez le voir en automne, à la fin de septembre, quand il a pris la couleur rouge d'un coucher de soleil, quand les ombres écarlates y soufflent comme des lueurs de feu et que les vents d'automne tirent des feuilles sèches une musique de soupirs humains, une harpe de voix.
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Je crois que mon père et ma mère étaient fort amoureux l'un de l'autre. Elle pleurait toujours quand il partait vendre ses frigidaires. Elle avait seize ans quand il l'avait épousée; elle n'avait pas trente ans quand elle mourut. Le jour de sa mort, papa, en l'appelant par son nom, déchira ses vêtements et s'enfuit tout nu dans la cour.
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Dolly disait que, lorsqu'elle était petite, elle aimait s'éveiller, les matins d’hiver, en entendant son père chanter tout en allumant le feu dans toutes les pièces de la maison ; quand il fut devenu vieux, après sa mort, elle entendait encore sa voix parfois dans le champ d'herbes. Le vent, disait Catherine ; et Dolly lui disait : "Mais le vent, c'est nous. Il recueille et se rappelle toutes nos voix et il les reproduit, il les fait parler, raconter, à travers les feuilles et les champs - j'ai entendu papa aussi clair que le jour."
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En mai, ce qui nous plaît, c'est de lire de bonnes bande dessinées : de celles qui nous emportent, qui nous bouleversent, qui nous renversent. Voici donc venue la fin du Chant des Asturies. le tome 4 signe la conclusion d'une oeuvre majeure de l'histoire de la bande dessinée espagnole. Vous découvrirez aussi le retour de Truman Capote à Garden City, la ville où se sont déroulés les meurtres qu'il a explorés dans de sang-froid. Et parmi les nouvelles éditions : Sophie, oeuvre majeure de Muñoz et Sampayo, sera enfin réédité. Et trois titres rejoignent notre collection de poche : Les Ignorants, Martin Eden et Sang Noir.
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