Petit-déjeuner chez Tiffany

Truman Capote évoque au fil des quatre nouvelles et avec beaucoup de sensibilité les êtres cabossés par la vie qui, par leur grâce, arrivent à se faire aimer et se faire pardonner leurs défauts..Quatre moments, quatre instants de grâce où des êtres se rencontrent se connaissent, vivent une connivence et une parenthèse enchantée.
La première nouvelle "Petit-déjeuner chez Tiffany", donne son titre au recueil, et l'on fait la connaissance, par souvenirs évoqués par le narrateur, de Holly Golighhtly, une jeune fille, qui malgré les visites nocturnes et bruyantes d'hommes de passage, sait se faire pardonner ses écarts et s'attirent la tendresse des différents occupants de l'immeuble où elle demeure. le narrateur dont on ignore le nom évoque cette toute jeune femme libérée qui, telle une petite fille s'attache à lui et la minute d'après, reçoit des clients, sans en éprouver aucune honte, recherchant une protection paternelle plus qu'un moyen d'existence...et puis au fur et à mesure de l'évocation de la jeune fille, le lecteur découvre une autre vérité plus sombre et plus malheureuse que la jeune Holly a su transformer pour survivre et devenir cette jeune femme un peu fantasque que tous connaissent.
"La maison de fleurs" évoque l'union d'une jeune prostituée installée à Saint Domingue avec le jeune coq arrivé de sa campagne ; subjuguée, elle le suit et, quand ses amies veulent la ramener en ville, refuse préférant son sort et son rêve avec son bel amoureux, pas toujours tendre.
Avec "la guitare de diamants" Truman Capote nous conte l'histoire d'amitié improbable entre un vieux prisonnier et un jeune délinquant qui veut organiser leur évasion.
Enfin la nouvelle la plus émouvante "En souvenir de Noël", un jeune garçon évoque son amitié avec une vieille dame, avec laquelle il fait des cakes aux fruits pour les distribuer aux gens qui comptent pour eux, et malgré une séparation forcée, l'enfant n'oubliera jamais ces moments de tendre complicité.

Ce recueil m'a réconcilié avec Truman Capote, je n'avais pas réellement apprécié de sang-froid par Truman Capote, un roman/reportage dont le style était froid et circonstancié...Avec Petit-déjeuner chez Tiffany chez j'ai pu apprécier la beauté du style et la vision poétique de Truman Capote qui, avec ces nouvelles arrivent à traduire tout le charme, le charisme et l'attraction que certains êtres gracieux arrivent à exercer sur d'autres êtres.
Une très belle lecture qui me réconcilie avec un écrivain marquant et incontournable.

Surprise, quatre nouvelles ! Génial je ne m'y attendais pas. Je le dis tout de suite, ma préférée…"Un souvenir de Noël". Charmée par une écriture très touchante, vibrant d'une sensibilité incroyable. Très émouvant ce recueil et une très belle découverte.

Il s’apprêtait à déguster un bon Rhum et apprécier Siménon, et vice-versa, quand elle déboula dans son univers, douillet, de vieux célibataire....
"Il" c'est le narrateur, "Elle" c'est Holly Golightly âgée de 19 ans... Elle a pourtant "tout d'une grande"...
Elle est entrée dans sa chambre comme dans sa vie : comme un ouragan, laissant sur son passage un vide sans nom...

Il est au bar, avec un certain Joe Dell, évoquant cette Holly, disparue de la circulation quelques années plus tôt, et dont ils croient reconnaître les traits sur une photo d'un certain japonais, qui vécut dans leur quartier...

Mais qui est cette Holly ? Une sainte ? Loin de là.... A 19 ans, elle semble avoir une sexualité plus que débridée, et bien que c'est sous entendu entre les lignes, la Miss Holly aime autant les femmes que les hommes....
Au fil des pages et grâce au narrateur, on apprendra que Holly a fuit avec son frère de chez leur père, fut mariée à 16 ans à un fermier texan, amoureux transi, alors que son frère s'engage sous les drapeaux...

Holly trouvera la porte de sortie en prenant la poudre d'escampette et son frère ira frapper "aux portes du Ciel" quelques années plus tard....

Elle débarque à New-York et vit de ses charmes, envoûtant de riches nababs, vivant dans une insouciance démesurée...Sortant dans des boites de nuit, buvant des cocktails avec des hommes, des femmes, assistant sans ciller d'un sourcil à des strip-teases de professionnelles, en faisant quelques commentaires de connaisseuse avertie sur le galbe d'un sein d'une hanche d'une paire de jambes ....bref, vivant comme un chatte car la nuit tous les chats sont gris, comme les hommes....

Un projet de mariage, un mari qui revient...un chat qui s'égare et la bijouterie de Tiffany, et le narrateur perd son sens de l'orientation tant cette Holly le damne....et désoriente ses sens et l'égare

Bien des mois, encore cette brûle au fer rouge, le rongera encore....

Reste le Rhum pour apaiser la douleur de l'âme et Simenon pour l'oublier....peut être "Le Chat"

Capote a détesté, paraît-il, l'interprétation cinématographique de son oeuvre... ça ne m'étonnerait guère, car Holly est vraiment "indécente" pour l'époque, en affichant sa bisexualité, et sa consommation de sexe... Bien entendu, c'est écrit délicatement, d'une écriture fine et raffinée comme Capote sait le faire....

J'avais vu le film, mais le personnage joué par Audrey Hepburn, bien que remarquable physiquement m'avait agacé... alors qu'à la lecture du livre, bien que j'imaginais Holly sous les traits d'Audrey Hepburn c'était différent.... Elle était tout simplement envoûtante....

Je vous conseille de prendre un Rhum, et de prendre votre "Petit-déjeuner chez Tiffany"...

Ce livre est une perle. Un bijou....

Un gros coup de coeur pour ce livre. C'est frais, drôle, attachant. J'ai adoré découvrir le style de Truman Capote et ce livre se lit comme on regarde un film.
Je n'aime pas beaucoup les formats courts mais cela a été agréable de prolonger le plaisir de lecture avec les autres nouvelles comme on écouterait la face B d'un vinyle.

Comme certainement beaucoup de gens de Petit déjeuner chez Tiffany je ne connaissais que son film Diamant sur canapé avec la merveilleuse Audrey Hepburn. Il m'aura fallu la découverte de l'oeuvre complète de Truman Capote pour découvrir qu'un livre aussi sublime se cachait derrière le film de Blake Edwards.

Petite déception, car à l'achat je pensais vraiment qu'il s'agissait seulement d'un roman, mais en fait Petit déjeuner chez Tiffany n'est qu'une nouvelle de 120 pages dans ce recueil qui compte trois autres nouvelles que je connaissais déjà malheureusement.

Ici, je ne parlerais que de la première nouvelle, Petit déjeuner chez Tiffany. Comme dans la plupart de ces nouvelles, Truman Capote nous offre une nouvelle remplie de nostalgie aux saveurs douces-amères.
Holly Golightly est une jeune femme délurée, toujours glamour, toujours sur son 31, elle semble légère et insouciante. Holly est si charmante qu'elle ne laisse rarement indifférent les hommes, son beau voisin sera totalement fasciné par elle. Mais en réalité Holly est une personne bien seule, c'est une femme tourmentée, au passé mystérieux, en quête du grand amour et qui trouve du réconfort en allant régulièrement chez son joaillier préféré Tiffany.

Comme le narrateur, nous ne sommes pas prêts d'oublier Miss Golightly (que je ne peux imaginer autrement que sous les traits d'Audrey Hepburn) dont les frivolités et les extravagances cachent une fêlure profonde.

Holly Golightly, notre héroïne est une sorte de demi-mondaine, femme-enfant et aimant être sans cesse entourée des personnes les plus respectables de la ville, des hommes pour la plupart. Holly aime faire la fête mais ce qu'elle apprécie avant tout, c'est d'avoir sa «cour» autour d'elle, être adulée et sans cesse convoitée. Dans cet ouvrage, on fait la découverte du personnage de Holly à travers les souvenirs de son jeune voisin, le narrateur, et du barman Joe Bell. Tous deux ont bien connu Holly et se remémorent ici la vie de celle-ci et l'influence qu'elle a pu avoir sur eux. Cette dernière a en effet subitement disparue sans laisser de traces, sans que les deux hommes aient pu trouver une explication plausible. Holly était une femme pleine de rêves, qui se voyait mariée à un homme riche et brillant et qui passait une grande partie de ses journées à flâner devant la célèbre bijouterie Tiffany. Pourquoi Holly a-t-elle subitement disparue ? La vérité est peut-être plus noire que ce que l'on voudrait bien croire.
Roman absolument passionnant où on retrouve un Truman Capote toujours aussi brillantissime. L'intrigue, bien qu'elle puisse paraître longue à démarrer est très bien menée et le lecteur ne s'en trouve que plus pris au dépourvu à la fin. À découvrir !

Un écrivain new-yorkais fait la rencontre de sa voisine du dessous, une jeune actrice déjantée et frivole qui a le don de déranger son voisinage par son mode de vie atypique et qui visite tous les jeudis un truand à Sin Sin afin de lui remettre des bulletins météo énigmatiques.

Le ton se veut léger mais la personnalité de l'actrice est complexe et multiple. L'intérêt du roman relève de l'excentricité de cette cover-girl dont on se demande si elle n'est pas franchement dérangée. le reste est anecdotique. A noter que l'édition folio est agrémentée de trois nouvelles dont la dernière est sensible et émouvante, on y narre la belle amitié entre un enfant de sept ans et une sexagénaire, qui comme chaque année s'apprêtent à fêter un Noel fait de bric et de broc.

Nostalgique de la décennie des années 1950, j'ai trouvé mon bonheur grâce à cet ouvrage qui nous fait découvrir l'exubérante et fantasque Holly Golightly, une jeune femme un peu farfelue qui erre dans les rues de New York. le récit débute sur les souvenirs du narrateur qui a connu la demoiselle, et qui se remémore leur rencontre, les soirées mondaines qu'elle donnait dans son appartement. Et qu'est ce qu'on s'amuse: je ne me lasse jamais de relire le passage de l'entrée fracassante de Mag Wildwood au beau milieu de la fête, lorsqu'elle s'écrie: "You know what's gonna happen to you? I'm gonna march you over to the zoo and feed you to the yak!" (pour mon plus grand plaisir, ce passage a été immortalisé dans le film avec Audrey Hepburn).

Tout comme son nom l'indique, Holly est une fille insouciante qui veut vivre pleinement sa jeunesse sans subir la contrainte. Pour ce faire, elle joue les ingénues et se plaît à aguicher les hommes aux portefeuilles bien garnis. N'y voyez pas malice de sa part, elle ne fait pas cela de gaité de coeur; elle est consciente que si elle renonçait à ce masque souriant qu'elle arbore en permanence, elle ne ferait pas long feu. Si elle ne veut pas avoir de vie sentimentale, c'est avant tout parce qu'elle est en quête d'elle-même, la conversation qu'elle a avec le narrateur au sujet du chat le montre bien d'ailleurs: "I don't want to own anything until I know I've found the place where me and things belong together."

C'est donc sa place qu'elle cherche. Holly a conscience qu'elle est en décalage avec la société, mais elle ne veut pas mener une petite vie tranquille bien rangée, et se fondre dans la masse: elle revendique son caractère iconoclaste. Car cette allure de femme indépendante qui a le goût du péril, ainsi que son tempérament déterminé et insouciant, cachent une personnalité tourmentée qui souhaite se réconcilier avec elle-même. Qui n'a jamais rêvé de goûter au sel de la vie en passant par des expériences aussi rocambolesques que celles qu'elle vit au quotidien? J'aime énormément la prose de Truman Capote: elle se caractérise par une sobriété et un minimalisme dépourvus de fioritures, et c'est ce qui fait son charme. le thème de la rencontre due au hasard est assez prépondérant dans le récit, c'est un véritable chassé-croisé qui s'offre à nous. Un ouvrage classique, indémodable, qui aujourd'hui encore me procure beaucoup de bonheur.

Parfois on ne sait pas vraiment pourquoi l'on a tant apprécié un roman. Les mots ne suffisent pas, c'est un cadre, un univers, un souvenir d'enfance voire un personnage. En l'occurence, c'est bien un personnage, et quel personnage !

Holly est certainement une des plus belles créations littéraires que j'ai pu découvrir. En 120 pages, Truman Capote a su décrire à la perfection le charisme surpuissant de cette jeune femme légère, superficielle, enfant gâté, instable et pourtant si tendre, si adorable, si faussement naïve qu'on ne peut que lui pardonner le reste. Grâce à quelques jolies descriptions et un style élégant et irréprochable, l'auteur a su créer un personnage attachant et dont on finit par tomber amoureux, nous aussi. Il est même très frustrant de voir arriver la fin de la nouvelle tant on aimerait en savoir plus sur elle et ce qu'elle devient, on aimerait la retrouver, la croiser dans notre rue, en allant chercher notre pain. Bravo à Truman Capote d'avoir su rendre à ce point vivante cette héroïne, bravo pour cette sublime fin, bravo pour cette narration exceptionnelle et ce personnage que l'on oubliera jamais, à l'instar du narrateur.

Quatre jolies nouvelles dont la plus célèbre qui donne son nom au livre.
Quatre nouvelles dans lesquelles on découvre des personnages cabossés par la vie.
Truman Capote nous emmène des bas fonds de New-York pendant la seconde guerre mondiale, à ceux de Cuba.
Un livre qui se déguste.....