Mouvement perpétuel

"La pratique de la musique de chambre est jubilatoire. Elle est aussi une école de la vie. Il faut savoir écouter l'autre"

Depuis le début du confinement, le violoniste de renommée internationale Renaud Capuçon publie chaque jour sur les réseaux sociaux une vidéo de lui jouant du violon et le résultat, aussi varié qu'émouvant est assez prodigieux, dévoilant toutes les facettes de son art et de sa vie dédiée à la musique .

Malgré le confinement, Renaud Capucon est plus que jamais dans l'actualité :il vient de se voir consacré en statue de cire au fameux Musée Grévin et vient également de sortir un nouvel album Pianos Trio de Beethoven

Enfin, et c'est ce qui nous interesse ici, il a l'honneur de se raconter dans sa première biographie, Mouvement Perpétuel Publié chez Flammarion.

Une biographie dans lequel il dévoile avec humilité, pudeur et intelligence sa vocation de violoniste émerité qui a énormément travaillé pour en arriver là après une enfance discplinée, toute entière consacrée à la musique classique, sur ses terres savoyardes, qu'il aime tant.

Il n'a que 17 ans lorsqu'il obtient son 1er prix de violon et son talent de virtuose le poussera sur les bancs du Conservatoire de Paris et lui ouvririra les portes de nombreux concours internationaux.

Entre espoirs parfois déçus mais le plus souvent largement dépassés, au quotidien souvent harassant d'un musicien sans cesse aux quatre coins du monde Renaud Capuçon raconte sa passion pour la musique et pour son instrument, un violon du 18e siècle, le fameux "Vicomte de Panette"qui fut pendant cinquante ans l'instrument d'Isaac Stern.

Les cinéphiles ne l'ignorent pas non plus depuis que Renaud Capuçon a effet joué dans un court-métrage de Simon Lelouch, le fils de Claude : 7.57 am-pm, en 2010. où il jouait du violon dans une des rames de la ligne 6.

Renaud se raconte avec grande simplicité sans jargonner outre mesure de telle sorte que son parcours séduira même ceux qui ne sont pas spécialistes de musique classique.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Pour qui s'intéresse à la musique classique et apprécie le jeu brillant de Renaud Capuçon, ce livre constituera une lecture sans doute intéressante. On y apprend qu'il adore Martha Argerich (incomparable), a rencontré Fidel Castro, que la rencontre avec Katia Buniatishvili fut l'une des plus importante de sa vie ( le veinard ! cela aurait été le cas pour moi si j'avais eu cette chance !). Il aime faire la sieste avant un concert, aime enseigner. Il révère Strauss (Richard bien sûr) et a joué Brahms de manière très fréquente. Il défend Boulez, est ami avec Pierre Bergé etc...Ne manque plus que la liste de ses restaurants étoilés préférés et on aurait la totale.
Bref si vous aimez la musique classique version "People", ce livre parlé plus qu"écrit pourra vous plaire. Pour ma part il m'a paru un peu plat et autocentré. Ce n'est pas non plus le livre élégant que l'on aurait pu souhaiter. Flammarion a fait ici le service minimum.
Je vais aussitôt me replonger dans son très bel enregistrement de la sonate de César Franck. C'est vraiment en jouant qu'il est à son meilleur, et c'est bien l'essentiel. Je ressors certes déçu du livre, mais très rarement de ses enregistrements !

Pour une fois commençons par l'objet. Un format moyen, une belle photo de couverture mais très léger en main. A l'ouverture on détecte tout de suite que c'est écrit (très) gros, avec de grandes marges. 236 pages seulement, ça ne devrait pas tenir plus d'une heure. La fébrilité de la découverte retombe… une pointe de déception perce.

Le début du livre relate l'enfance du violoniste. le style est simple et assez banal. Cette partie est assez fade, je relève 2 fois des redites séparées d'à peine 2 pages ! J'ai la désagréable sensation que personne n'a relu correctement ce texte.

A ce stade, j'ai vraiment failli arrêter ma lecture. Puis arrive le chapitre 5 où enfin on rentre dans la personnalité de l'artiste. Même si le texte continue toujours à survoler les événements, on est entraîné dans un tourbillon de rencontre plus extraordinaires les unes que les autres. Renault Capuçon a grandi et appri aux côtés des plus grands musiciens de son temps. C'est littéralement incroyable.

Certes, il a eu la chance d'être repéré tôt et donc introduit dans les bons cercles. Certes, il a aussi eu une éducation familiale très ouverte à ses dons. Mais cette chance est aussi provoquée par son immense talent précoce doublé d'une volonté à toute épreuve. Si tout ce microcosme, pourtant exigeant, fut aussi bien veillant, c'est probablement grâce à l'évidence de ses capacités.

Bien que le prix du livre neuf soit excessif et que l'on ait l'impression de survoler les sujets, le livre reste intéressant. Mais l'auteur ne se dévoile qu'au dernier chapitre, il y aurait gagné et nous aussi à le faire plus tôt.

Dans les bibliographies des autres violonistes que j'ai lu, revient en leitmotiv, la souffrance et la dureté de leur enfance. Ici rien de tout cela. On a vraiment l'impression qu'il a fait et assumé très tôt ce choix exigeant. Il transparaît une approche plus sereine de cette vocation. Ça, c'est nouveau et rafraîchissant pour ce type de témoignage ! Et en le refermant, je suis heureux de rester sur cette impression positive.

Ce "mouvement perpétuel" signé Renaud Capuçon fut un réel plaisir de lecture et de détente! Etant moi-même musicienne et plus ou moins de la même génération (mais pas du même niveau, certes!), je me suis retrouvée dans certaines étapes du parcours de l'auteur allant de la découverte de la musique classique très jeune jusqu'au bonheur inépuisable de partager cet art aujourd'hui. Renaud Capuçon est animé, à tous les âges, par une joie immense de découvrir tant les chefs-d'oeuvre de la musique classique que ses interprètes et il rend justement un bel hommage à toutes les personnalités qu'il a rencontrées et qui ont jalonné son parcours.
Musicien au vécu déjà très riche, Renaud Capuçon nous livre aussi des anecdotes insolites et nous relate des moments musicaux forts lors d'événements majeurs tels que le 11 septembre 2001, le centenaire de la fin de la guerre de 14-18 célébré sous l'Arc de Triomphe ou encore l'incendie de Notre-Dame.
Pour finir, cet ouvrage donne aussi envie de réécouter ou de découvrir bon nombre d'oeuvres mentionnées, une façon de prolonger le plaisir de cette lecture!

C'est un soliste épris d'harmonie qui aime également jouer en chambre, dans un ensemble. C'est un frère soucieux de son cadet dont il loue le talent de violoncelliste à tous vents. C'est un homme de rencontres, avec de grands artistes et de petites gens, toutes riches d'humanité. Une vieille dame au chignon blanc lui inculque le goût de la poésie, à la veille du bac en lui récitant Lamartine et Hugo.
Renaud Capuçon, feu follet au service de la musique, tente toutes les expériences, noue de belles amitiés, joue encore et encore, compose aussi, programme des festivals, dirige et tourne même un court-métrage où personne ne le reconnaît à 11h00 dans le métro. "Une belle leçon d'humilité.". C'est cela qui séduit dans cette biographie alerte et enthousiaste, la modestie d'une immense talent, sa capacité à écouter les signes du destin qui le détournent de l'Amérique et l'aiguillent vers Berlin. Il n'oublie ni personne, ni œuvre interprétée dans de longues citations de noms et de titres. On lui pardonne ces inventaires pour initiés, car ce sont des amis et des amies, surtout Les Métamorphoses de Strauss et la méditation de Thaïs, jouée dès le plus jeune âge à la demande inlassable de sa grand-mère. Une lecture qui donne envie de se caler dans un bon fauteuil, les oreilles grandes ouvertes à la découverte des partitions lues à travers les siècles par la grande communauté des musiciens amoureux de leur instrument et des compositeurs qui les accordent. La musique adoucit les mœurs et rapproche les peuples.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..