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Critique de Lali


C'est au cours de l'année 1916 que la comtesse Vittoria Colonna rencontre le peintre Umberto Boccioni au bord du lac Majeur. Loin des regards, la princesse, qui n'a pas la jeunesse du peintre, se laisse visiblement charmer par l'artiste, sous les yeux de son propre fils adolescent qui s'est lui aussi attaché au jeune homme. On ne sait jusqu'où ce jeu de séduction est allé, mais on peut le deviner à la faveur des lettres échangées pendant deux mois et sur lesquelles Marella Cariaccolo Chia, née à Montréal et installée en Italie depuis quelques années, a mis la main alors qu'elle menait des recherches sur le comte et non sur la comtesse. Celui-ci, exilé en compagnie de sa maîtresse et de leur fille en Colombie-Britannique, a laissé si peu de traces qu'il faudra sûrement encore quelque temps à l'auteure pour débusquer quoi que ce soit à son sujet.

C'est donc en l'absence de détails sur la vie en sol canadien du comte, mais forte d'une énorme correspondance entre lui et son épouse, laquelle lui écrivant quotidiennement, car ils vivaient la plupart du temps séparés, elle préférant dans ses jeunes années la vie londonienne et le côté glamour s'y rattachant, et plus tard sa maison insulaire où elle entretenait un magnifique jardin qu'elle mentionne régulièrement dans ses lettres, que Marella Caracciolo Chia a découvert cette idylle.

C'est donc de la correspondance entre le comte et sa femme, de celle que la comtesse a entretenue avec de nombreuses personnes et de celle entre celle-ci et Boccioni qu'est né le roman d'atmosphère Un bonheur inattendu. Un roman entrecoupé de nombreux passages épistolaires afin d'étoffer la véracité contextuelle et de nous donner une bonne idée de la personnalité des différents protagonistes de cette histoire.

Vittoria Colonna et Umberto Boccioni se sont follement aimés. Leurs lettres pudiques puis enflammées en sont la preuve tangible. Où cela les a-t-il menés? À nous de décider si cet amour est resté chaste ou pas : l'auteure jamais n'affirme, mais toujours suppose. Mais cet amour aura été de courte durée puisque deux mois après leur rencontre, le peintre décédait des suites d'une chute de cheval.

Alors que la comtesse n'attendait plus rien qui ne la soulève vraiment, alors que son seul passe-temps était l'horticulture, un peintre est venu, admiratif, la regarder amoureusement, lui procurant là un bonheur inattendu, mais de courte durée.

Le résultat est un beau roman tout en nuances qui dépeint une époque et un contexte avec suffisamment de détails pour que nous soyons transportés dans une Italie de début de siècle, au coeur de l'aristocratie. Un premier roman pour Marella Caracciolo Chia, traduit avec finesse et sensibilité par l'écrivain et éditeur Antonio qui n'en est pas à sa première traduction et à qui on doit d'avoir révélé ce texte aux lecteurs francophones.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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