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Je découvre Christian Carayon et sa belle écriture, d'où transpire la passion du professeur d'histoire conjuguée à celle du cinéphile capable d'imager son récit grâce à un talent de conteur et un beau travail de recherche historique.

Grâce à des descriptions lentes, précises, saisissantes, le surnaturel se mêle subtilement au réalisme, aussi bien psychologique que social dans un petit village du Tarn propice aux rumeurs et à la géographie qui se prête à toutes élucubrations fantaisistes.

L'auteur nous dessine le portrait d'une population à la sortie de la 1ère Guerre, qui a fauché les jeunes et les a fait côtoyer la mort et la souffrance, qui les appris à transformer leur haine en sauvagerie meurtrière dans les tranchées.
Paradoxalement la nostalgie et la tendresse sont deux sentiments récurrents, qui habitent certains personnages haut en couleurs.

Tous les ingrédients typiques du polar historique y sont parfaitement intégrés. La construction est digne de grands auteurs, le seul bémol ce sont parfois quelques longueurs qui viennent alourdir le rythme.

La surprise se cache là où l'on ne l'attend pas ou plus, ce qui rajoute une raison supplémentaire de vouloir découvrir ce premier roman de Christian Carayon.

Un véritable tour de force !


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Ce Carayon, quel coup de crayon !
Désolé...

La Vitarelle-du-Théron, 1924.
La bourgade a survécu à la grande guerre et son cortège de cadavres et de traumas.
L'ambiance, de peu folichonne, allait lentement mais sûrement tendre vers une psychose généralisée.
Faut dire que des crimes en série prêtent bien peu à la fête...au village.
Martial de la Boissière, appelé à la rescousse par son amie d'enfance, Camille, allait devoir se fader une police un brin ironique quant à ses méthodes d'investigation tout en allant accoucher au forceps la majorité des protagonistes aussi taiseux que suspicieux.

Le Diable sur les épaules est d'une efficacité redoutable.
Polar historique mêlant habilement ambiance de plomb, amour déchu, donc déçu, sans jamais faire dans le sirupeux rébarbatif, enquête au cordeau à l'approche novatrice, suspense savamment distillé et petit hameau austère, idéalement décrit, qu'on ne souhaiterait habiter pour rien au monde, ce récit fait preuve d'une maîtrise non seulement stylistique mais itou narrative pour un premier roman, le tout dans une constance de bon aloi.

Photographie d'une époque claudicante sise en un endroit mortifère propre à rendre claustro Diogène, ce Diable séduit au-delà de toute attente et n'appelle qu'une seule réaction, la suite, nom de Dieu...
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Pour un premier roman, c'est du lourd. du très lourd. Et dans tous les sens du terme !

Sur fond d'après-guerre de 14/18, dans un village paumé dans les Causses, déjà bien amoché par ses morts à la guerre, les meurtres se succèdent. Camille, la jeune maîtresse d'école, a un ami enquêteur qu'elle appelle à la rescousse, Martial. Lui est amoureux d'elle depuis toujours, et elle le fut de lui, mais, parti à la guerre puis faire des études au loin, celle-ci s'est fiancée à Edouard, lasse de l'attendre.

Voilà à peu près la trame, plutôt simple, de l'histoire. Mais ici, ce n'est pas tant l'histoire, ni l'intrigue policière qui est au centre de ce livre, c'est le village. Son atmosphère, ses habitants. Et c'est là que Christian Carayon fait preuve d'une puissance évocatrice peu commune.

Par ses descriptions, sa capacité à nous dépeindre des personnages vivants, forts, psychologiquement très aboutis, physiquement remarquables, j'ai été totalement immergée dans l'ambiance très glauque de ce roman. La lourdeur des relations humaines dans un petit village, des rancoeurs, les secrets inavouables, les gros et petits "péchés" des uns et des autres, plus ou moins connus de tous mais que l'omerta protège, très franchement, on s'y croirait !

Alors oui, il est vrai que j'ai su assez tôt "qui" était le meurtrier. Mais ce n'est pas cela l'important dans ce livre. L'important c'est la justesse de l'évocation d'ensemble de tous ces gens, précise, sans fard, sans illusions. Personne n'est tout blanc, personne n'est tout noir (à part les Gresse, et surtout la vieille Henriette, rapace et mauvaise, qui contamine toute sa famille, forcément), tout est dans les nuances de gris chez les autres. Tout est dans le dit ou le non-dit, les blessures cachées et les apparences, les clair-obscurs de cette vie de village "autarcique". Cette ambiance m'a rappelé le film "la maison assassinée", si d'aucuns s'en souviennent, car c'est également ce qui m'en a marquée...

Bref, un vrai tour de force, pour un premier roman, c'est tout à fait exceptionnel. L'auteur vient d'en sortir un second, je guette (le poche, lol, puisque mon homme a adoré et qu'il n'a pas de liseuse, lui... (pas encore, on va dire...)).
Je me dois d'ajouter que, si ce livre m'a autant touchée, c'est aussi que je connais un épisode de mon histoire familiale pas très reluisant du même acabit que ce que qui arrive aux deux frères Pujol dans ce livre... qui date à peu près de la même époque et qui concerne ma grand-mère et une sienne nièce (qui en plus porte le nom de famille d'un des personnages du livre). C'est fou comme les orphelins de l'époque servaient d'esclaves à la famille qui leur restait... Une honte...
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J'ai été attirée par ce livre par le nombre de bonnes critiques que j'ai vu passer. Et ça commençait très bien. J'ai beaucoup apprécié ce style où l'auteur prend le temps de planter le décor, de nous présenter ses personnages, la façon dont ils se sont rencontrés, leurs histoires, pour en arriver à ce moment précis, où une mort suspecte a lieu et où Martial et Camille vont enquêter pour découvrir le fin mot de l'histoire.
L'intrigue se déroule dans les années 1920. le côté historique avec les références à la Première Guerre mondiale sont donc assez nombreuses. L'enquête est aussi un prétexte à décrire la vie dans les campagnes reculées à cette époque. L'auteur nous plonge entièrement dans cette ambiance. Mais bien que j'ai apprécié le départ tout en longueur, je suis un peu plus tombée dans l'ennui lors du déroulement de l'enquête. L'enchaînement des évènements se traîne en longueur, j'ai eu l'impression de ne jamais voir la fin arriver. Les rebondissements sont intéressants, mais mous.
C'est donc un ressenti très mitigé sur ce polar qui s'annonçait bien. Bien ficelé, mais long à se dénouer.
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Martial de la Boissière n'est pas policier. Il est criminologue. Il appartient à une organisation, le Cercle Cardan, s'apparentant à un club de détectives. Camille, son amie d'enfance devenue institutrice dans un village du Tarn, fait appel à lui lorsque des crimes sanglants sont commis à l'encontre des membres de la famille de paysans la plus riche de la commune.

Au lendemain de la première guerre mondiale le village a comme tous ceux de notre pays payé son écot à la folie humaine. En atteste la liste des noms que le maire a dû faire graver sur le monument aux morts. Ses habitants sont à la fois endurcis par les années de cauchemar et inquiets de voir des troubles graves endeuiller à nouveau leur village. Les superstitions vont bon train et attisent les rumeurs les plus folles. C'est dans ce contexte que Martial de la Boissière va mener son enquête, sous le regard méfiant d'habitants sceptiques. Il doit en outre se garder de perturber l'action d'une police qui semble pourtant plus pressée d'abandonner ces derniers à leur mystère que de dénicher le coupable.

Les rancoeurs ont la vie dure dans les campagnes reculées. Grisaille dans les esprits, jalousie sont la toile de fonds de cette sombre histoire qui empoisonne un village de la campagne tarnaise. Martial de la Boissière va se confronter à une énigme qui comme souvent en fera ressurgir d'autres. Notamment celle de ce jeune garçon d'une fratrie adoptée par la grande famille du village et qui aurait disparu. Alors que son aîné est lui aussi porté disparu. Sans doute englué dans les tranchées de 14 comme tant d'autres.

Le point faible de ce roman est à mon sens son dénouement assez prévisible. Et la façon il est introduit. Une confession en forme de déballage spontané assez peu crédible. Son point fort se trouve dans la restitution de l'atmosphère d'un village au lendemain de celle qui restera dans les esprits comme la grande guerre, à défaut de se confirmer comme la der-des-der. Atmosphère alourdie par l'exode rural qui vide les campagnes. L'intrigue est prenante si on ne s'attache pas à la crédibilité de ce détective qui vient crotter ses souliers dans une campagne endolorie. Un gars de la ville qui vient forcer le mutisme et la méfiance paysanne à l'égard de l'étranger. Intrigue qui se rehausse de l'histoire d'amour impossible mais touchante Martial et son amie d'enfance. Un roman d'atmosphère plus que de suspense.
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Le diable sur les épaules Christian Carayon 2012 autoédition.
Un immense merci à celle qui m'a pioché ce roman , je l'ai littéralement dévoré.
1923, Cantal, La Vitarelle du Théron, une bourgade un peu délaissée qui vivote vaille que vaille. La guerre a laissé des traces, et quand Louis Bascoul le commis de la ferme des Gresse est retrouvé mort au Pas-du-Diable le village est en émoi. Camille, la jeune institutrice de l'école des filles, mène l'enquête et est troublée. Elle fait appel à son ami de toujours Martial de la Boissière, enquêteur amateur du Cercle Cardan . Une deuxième mort survient , Michel Gresse, le fils ainé de la ferme et cette fois-ci pas le moindre doute il s'agit bien d'un meurtre. Mais un homme est-il capable de tant de cruauté? n'est-ce pas plutôt l'oeuvre du Diable? et si les fantômes revenaient hanter ceux qui leur ont fait du mal? et si ?
Christian Carayon réussit l'exploit d'accrocher son lecteur de la première à la dernière page, c'est un tour de force pour un premier roman. Tout y est le décor, cette campagne semi-rurale en petite altitude, ces habitants plus taiseux les uns que les autres séparés en deux clans que tout opposent ou presque , et bien sûr Camille la lumineuse, l'amour sans partage de Martial et Edouard son fiancé.
Voilà vous l'avez compris j'ai adoré ce roman policier historique où la narration ne laisse rien au hasard, où hommes et paysages sont criants de vérité et puis il y a cette fichue guerre et ces séquelles irréversibles...
Un très grand moment de lecture je me promets cela va sans dire d'aller découvrir les autres romans de Christian Carayon. Ah j'allais oublier chapeau bas à l'auto-édition quand elle vous propose des pépites de cette espèce.
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Et bien me voilà une fois encore à lire un policer bien que ce n'est point ma tasse de thé, j'avoue que j'ai aimé suivre cette enquête , et j'avoue aussi avoir suspecté le ou la coupable je ne vais pas vous donner des indices. Mes suspicions étaient bien fondées et rien que pour cela je suis contente d'avoir su m'impliquer dans cette lecture comme si j'y étais.
J'ai bien aimé, le style, l'époque, certains personnages, et la façon de mener l'enquête.
J'ai langui sur la fin ayant comme dit plus haut deviné le pot aux roses, j'ai donc lu vite vite pour en avoir la confirmation, et avoir le fin mot de l'histoire.
Un très bon polar, très bien écrit, qui nous tient en haleine.
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Juste après guerre en 1924, Martial de la Boissière est appelé à l'aide par son amie d'enfance, Camille Purseau. Un meurtre a été commis dans le petit village du Tarn dans lequel elle est institutrice et elle a peur. A juste titre puisque dès l'arrivée de Martial, un second meurtre est à déplorer. Martial va alors mener son enquête dans le village avec l'aide d'Edouard Alexandre, le fiancé de Camille , et de l'ancien maire Antoine Guiraud.

Le diable sur les épaules est un excellent polar français. Il est bien écrit malgré quelques coquilles. Les personnages sont bien campés et attachants, et j'ai immédiatement enchaîné sur la suite pour savoir comment ils allaient évoluer.

L'intrigue policière est très réussie, avec des fausses pistes, des secrets de famille, et un rebondissement final à plusieurs niveaux.

Le contexte historique de l'après première guerre mondiale est bien rendu, même si cela ne valait peut-être pas un prix.

En conclusion, une belle découverte et un auteur de polars à suivre.
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Finaliste du prix ça m'intéresse du polar historique,ce roman met en scène la vie rurale des années 1900.Querelles de voisinage,isolement géographique,croyances et superstitions,m'ont fait voyager dans cet univers sur fond de guerre qui a dépeuplé les fermes maintenues à bout de bras par des femmes et des vieux.Une ambiance pesante,bien rendue par les connaissances en Histoire de l'auteur,agrégé de la dite matière.Une fin "diaboliquement" peu conventionnelle que j'ai appréciée.Le premier roman de l'écrivain qui a confirmé son talent avec "Un souffle,une ombre" que j'ai lu précédemment.Une façon plaisante de parcourir un morceau d'Histoire.
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J'ai mis beaucoup de temps à sortir ce livre de ma bibliothèque, ayant lu le livre Un souffle une ombre que je n'avais pas du tout aimé de l'auteur. Mais un coup de pouce m'a aidé à sortir ce livre de celle-ci et à ma grande surprise j'ai beaucoup aimé ce récit.

Il faut dire que l'ambiance mystérieuse et angoissante joue beaucoup que ce soit avec les lieux, les personnes assassinées, les traditions u mythe du diable entre autre et au final même si l'on attends que le coupable se fasse arrêté ce n'est pas ce qui à mes yeux était le plus important dans cette histoire.

Ce petit village au milieu des montagnes, dans la neige, empli de tradition, de secrets de familles et avec le spectre de la première guerre mondiale qui plane toujours au-dessus des lieux.

Ajouté à tout cela un détective du cercle Cardan qui vient aider la police tout en aimant toujours une des habitantes du village.

Un bon moment de lecture qui me fait du coup revoir mes appréhension vis à vis de l'auteur, mais il est vrai que pour ce genre de roman ou l'on rentre dans l'ambiance très particulière ou l'on y reste hermétique de mn côté cela a fonctionné pour cette lecture.
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