Avec
Sinestra, pénétrez dans un lieu d'horreurs et de débauche, niché au coeur d'une forêt dense et sombre des Grisons suisses, où se déroulent les pires exactions humaines, sur fond de Seconde Guerre Mondiale.
Les réfugiés du Val
Sinestra croient trouvés ici un refuge et un lieu de guérison pour les enfants physiquement et psychologiquement marqués par l'horreur et les drames, mais se retrouvent finalement en enfer.
Malgré les belles promesses de ce roman, ce n'est pas une lecture que j'ai énormément apprécié.
L'auteur excelle dans l'art d'instaurer une ambiance glauque, on y retrouve les marqueurs du roman gothique (manoir sombre, forêts obscures, décor inquiétant, jeune fille innocente, pure), le tout dans une écriture subtilement travaillée, avec son lot de passages poétiques, et un choix de vocabulaire très précis. Chaque mot choisi nous plonge encore plus dans cette atmosphère lugubre, pour mettre en exergue tout ce qu'il y a de plus abject dans cette histoire, ce lieu et ces personnages.
L'alternance de point du vue entre les différents protagonistes, de chapitre en chapitre, apporte beaucoup de rythme au récit et nous enjoint à vouloir tourner les pages sans s'arrêter.
J'ai particulièrement aimé que le manoir lui-même prenne la parole pour dépeindre les événements d'un point de vue plus original, ce qui confère au récit et au lieu une dimension particulièrement mystérieuse.
Mais j'ai fini par me lasser de cette escalade de violences et d'horreurs. Rien ne nous est épargné (viols, inceste, tortures physiques et psychologiques, crimes…). J'ai parfois eu la sensation d'une surenchère de glauque inutile qui m'a mise mal à l'aise, comme un monticule d'horreurs sans fin auquel il était impossible d'échapper. Je regrette également le manque de suspense et de rebondissements dans l'intrigue. le récit se déroule sans réelle surprise.
En bref, lecture que je ne conseille qu'aux amateurs de sordide, qui n'ont pas peur de plonger dans les méandres les plus immondes de l'âme humaine!