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EAN : 9782913955714
89 pages
Editions Transboréal (22/11/2008)
4.39/5   9 notes
Résumé :
La collection "Petite philosophie du voyage " invite Stéphan Carbonneaux, auteur et naturaliste, à dire sa fascination pour l'ours, ce va-nu-pieds qui est le double sauvage de l'homme. Cet emblème de la grande faune symbolise une nature préservée qui évoque le paradis perdu des origines, lorsque tous les plantigrades, ursins et humains, vivaient en harmonie.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le goût de l'ours

Peut-être que vous avez eu un ours en peluche dans votre enfance.

Peut-être que vous avez haussé les épaules à la mort de Cannelle, l'ourse tuée dans les montagnes pyrénéennes par un chasseur aguerri, mais sans doute malvoyant pour l'avoir confondue avec un sanglier.

Peut-être que vous avez vu « l'Ours » de Jean-Jacques Annaud et que vous avez gardé en tête cette splendeur auburn, tout en muscle, en beauté et en fureur quand il rétracte ses babines noires sur des dents nacrées pour expliquer à l'homme qui est le taulier ?

Peut-être que, comme moi, avant d'avoir lu « le cantique de l'ours », vous n'en aviez rien à fiche des ursidés.

Comme moi, vous aviez tort.

On écorne les rhinocéros en Afrique, on transforme les éléphants en promène-couillon en Asie. On englue les poissons et les cormorans à coup de mazout au large des côtes chinoises ou de la Floride. En France, après des siècles de déforestation anarchique et d'épandage, façon agent orange, de pesticides sur la moindre pousse de bégonia de nos jardins tenus, nous avons tué tout ce qui ressemblait à du vivant. Les scientifiques sont unanimes : plus un piaf pour nous sortir de notre torpeur matinale, plus un insecte dans nos campagnes, plus un loup ou un lynx dans nos montagnes. Plus rien, nulle part. Que du bétail d'élevage pour nous ravir les tripes et des animaux de compagnie pour émouvoir nos coeurs.

En tête du massacre, notre ami plantigrade. L'ours, qui nous ressemble tellement que des textes anciens affirment que, une fois dépouillé, apparaît un corps féminin par le galbe des hanches, la rondeur des seins… Stéphan Carbonnaux, naturaliste à fine plume se livre à un travail de déconstruction méthodique de notre ignorance et de notre lâcheté. Avec force, sensibilité et une moisson d'anecdotes, il explique, à nous Français, que d'esprit, nous n'en n'avons plus depuis que ces maîtres des bois ont disparu. Il nous enjoint à regarder vers l'Est pour que nous constations que là-bas, il est une harmonie possible. Il fait aussi le procès de ceux qui, « pour le sport et l'amour de la nature », vont flinguer des animaux en gilet fluorescent ou en Barbour bien huilée, assis sur un tabouret de camping ou montés sur des chevaux de race. Vous connaissez la rengaine : « le chasseur est le garant de la préservation des écosystèmes ». Mais personne n'est dupe : la chasse est un coup de latte supplémentaire dans la dépouille d'une faune massacrée par l'homme qui pense qu'il est le sommet de la création.

Stéphan Carbonnaux clôt ces 90 pages avec l'optimisme de ceux qui ont tout vu s'éteindre, même leur mythe. Ils savent qu'il existe un éternel retour et qu'un jour, les chimères s'envoleront parées d'un nouvel éclat. C'est pour cela qu'il faut acheter et lire ce livre. Pour soutenir ces copains des bois à repeupler nos forêts et nos imaginaires.
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Voici une très belle lecture dont le sujet principal, comme vous l'avez deviné, est l'Ours.
L'auteur nous fait un petit rappel historique de la cohabitation des hommes et des ours depuis la préhistoire jusqu'à maintenant. En parlant de la relation de l'homme envers l'ours, dans les cultes païens, chrétiens, culturels, etc.
Imaginez vous, la France, à l'époque qui n'existait pas bien sûr, rempli de diverses espèces d'ours alors que maintenant la population d'ours se maintient difficilement... Malheureusement.
Ensuite, nous sommes plongés dans les anecdotes de voyage de Stéphan Carbonnaux lors de ses rencontres avec l'ours, ou du moins, les indices de présence.
C'est un livre très intéressant qui plaide en faveur de l'ours, notamment en France. Tout en n'oubliant pas les hommes qui vivent dans les lieux où se trouvent les plantigrades.

L'ours est et restera un animal mythique qui nous fascine, nous fait peur, nous impressionne, nous passionne, et quiconque apprécie cet animal, appréciera ce livre !

Aimant particulièrement ce mammifère, comme mon pseudonyme ( et donc mon prénom ainsi que ma photo de profil ) l'indique, c'est un petit livre que j'ai aimé découvrir, que je lirai de nouveau à coup sûr, en espérant le jour où la cohabitation avec l'Ours sera possible !

À notre frère sauvage.


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Voici un petit livre que j'ai reçu dans mon calendrier de l'Avent. Sachant que j'aime beaucoup les ours j'ai vraiment été gâté. Me voilà donc à lire ce court essai sur mon animal totem.

Cet essai a deux parties. Dans la première Stéphan Carbonnaux revient sur l'histoire des ours, sur les mythes et légendes, sur la perception qu'en ont les hommes, sur la cohabitation entre les deux espèces, sur ce que l'ours a apporté à l'homme et malheureusement sur la destruction par ce dernier de tellement d'espèces d'ours ainsi que la réduction de la population. J'ai trouvé cette partie hyper intéressante, l'auteur s'appuie et cite de nombreux textes et références. On prend conscience effectivement de notre proximité avec cet animal extraordinaire. Tout comme l'auteur je suis fasciné par les ours et lire un tel plaidoyer m'a beaucoup touché.

La seconde partie est consacrée aux rencontres de Stéphan Carbonnaux avec l'ours, avec le medved (ours en slovène). Bon j'avoue, pour le coup je suis vraiment jaloux de ce qu'a pu vivre l'auteur. Il nous raconte sa première fois, tout en délicatesse et avec beaucoup d'émotion et de tendresse envers cet animal si majestueux. Il nous raconte ses voyages en Slovénie, en Roumanie, en France sur les traces des ours. Il intègre dans son récit comment l'ours est perçu par les hommes avec qui il cohabite, il nous offre quelques petites anecdotes entendues lors de ses pérégrinations. C'est sensible et on sent que cela a été vécu avec beaucoup de respect.

Voilà donc une courte lecture qui m'aura touché en plein coeur, qui me donne moi aussi envie de partir à la rencontre de mon animal totem, mais avec le même respect que l'auteur. C'est un texte qui me donne envie de m'investir dans la préservation des ours, je vais donc me renseigner sur la fondation créée par Stéphan Carbonnaux, Artzamendi.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Une forêt sans âge nous accueillit le soir suivant, nuit de pleine lune. Pendant la marche d’approche, au couchant, les chouettes de l’Oural, d’un délicat beige pâle et aux grands yeux noirs qui vous fixent, s’étaient enfin montrées, nous débusquions des chamois à 10 mètres, une hulotte lançait son chant sous des hêtres vénérables. Des loirs crièrent et s’approchèrent sans que nous en vissions un seul. Nous nous étions couchés sous une crête si bien que, dans notre dos, la lune éclairait la forêt d’où pouvait surgir une petite ou … une grande bête.
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L’explication vient, je crois, du fait que l’animal avait flairé la composition de ma sueur. » Et Andrej Joupantchitch, qui évoque les recherches modernes, d’ajouter que l’ourse avait su « lire » la composition amicale de sa sueur. « Naturellement, il ne s’agit pas chez elle d’un raisonnement logique, mais d’une capacité que l’homme a pratiquement perdue. » Flair hors du commun, mansuétude de la bête qui n’utilise sa force qu’en cas de nécessité, cette ourse laisse affleurer une autre facette de l’intelligence animale, laquelle nous invite à sentir plus qu’à raisonner.
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Finissons dans les Pyrénées. " Même si j'ai versé comme tous les bergers un lourd tribut au seigneur de nos montagnes, je suis le premier à le regretter, car il en faisait intégralement partie, et sans lui, elle ne sera plus jamais tout à fait la même " écrivait Lamazou dans L'Ours et les Brebis. Rassurons-nous : plus de 40 ours peuplent désormais le massif. Mais, excepté l'Alt Pirineu en Catalogne, que de conflits ! Ne nous voilons pas la face, la réintroduction est un échec humain, que d'ailleurs personne ne veut assumer.
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Dans notre monde surpeuplé et aménagé à outrance, l’absence de l’ours, incarnation d’une nature libre et sauvage deviendra insupportable à un nombre croissant d’individus.
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J'arrivai enfin aux crêtes d'où je contemplai la forêt, immense, qui recouvre tout, à l'exception de villages coquets ceinturés de prairies et de vergers. Au soir, on peut compter les feux un par un autour des clochers des églises dont la teinte s'harmonise si justement avec la blancheur des gorges calcaires. J'étais seul, étreint d'une joie intense.
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