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Jean Bonnefoy (Traducteur)
EAN : 9782070419524
466 pages
Gallimard (31/08/2001)
4.23/5   190 notes
Résumé :
«Pendant soixante-dix-neuf ans, Mikal n'eut pas d'Oiseau Chanteur. Durant tout ce temps, il conquit la galaxie et imposa la discipline de Frey à toute l'humanité et fit régner la paix de Mikal, tant et si bien que chaque enfant à naître avait le raisonnable espoir de vivre jusqu'à l'âge adulte, puis il établit les meilleures formes de gouvernement pour chaque planète et chaque district et chaque province et chaque cité. Pourtant, il attendait toujours. Tous les deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
4,23

sur 190 notes
Au coeur d'un empire galactique violent, la planète Tew abrite la Manécanterie, où sont formés les enfants chanteurs. Seuls les plus doués d'entre eux accèderont au statut privilégié d'Oiseaux Chanteurs, au service des grands de ce monde jusqu'à leurs 15 ans. Ansset montre rapidement des talents exceptionnels... Sera-t-il à la hauteur de la tâche à laquelle on le destine, devenir l'Oiseau-Chanteur de l'Empereur Mikal de Terrible?

Je n'aime pas particulièrement la Science-Fiction. Ces histoires de galaxies et de conquêtes interplanétaires me fatiguent rapidement et je n'ai jamais éprouvé un intérêt plus que tiède pour ce genre littéraire, auquel je m'essaie tout de même de temps de temps. C'est en confiant mes sentiments à un inconnu qui avait l'air d'en connaître un rayon sur la SF qu'il m'a conseillé de lire ce livre d'Orson Scott Card. Il a déjà fallu sortir ce livre de la réserve de ma bibliothèque municipale, où il croupissait depuis plus de 7 ans. Cette petite sortie m'a réjoui l'esprit. Et puis, je me suis attaquée à la lecture...

C'est un livre magnifique. Et je pèse mes mots! J'ai été immédiatement conquise par l'histoire, la saga d'Anssett, l'oiseau chanteur. Un roman plein d'émotions, de poésie pure, de la violence, de l'amour, de la beauté... Une histoire bouleversante qui m'a profondément touchée. L'aspect purement SF de ce roman est à peine effleuré (il n'y est pas tellement question de fusées et de robots et de conquête spatiale), ce qui n'est pas pour me déplaire, mais j'ai été séduite par les personnages et par la place centrale du chant, qui permet à certains élus d'exprimer des émotions avec un langage autre... J'ai pleuré (oui, vraiment) à la fin de cette histoire magnifique et je n'ai qu'une chose à dire: lisez-le, si ce n'est déjà fait!
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A l'image des chants du jeune Ansset, son personnage principal, Les Maîtres Chanteurs est un livre puissant. Puissant mais épuisant. On ne ressort pas entièrement indemne d'une telle lecture. Plutôt lessivé, dans tous les sens du terme ; et un peu grandit, peut-être. Pour ma part, ce livre a été un ascenseur émotionnel. Je l'ai, tour à tour, aimé puis détesté, au point même de le rejeter, pour finalement réinterpréter tout ce que je lisais, en reconnaître la véritable valeur et apprécier le roman pour ce qu'il était : un conte initiatique au cheminement dur, douloureux, davantage recouvert d'épines que de miel ; en somme une tragédie cosmique. Ah, je n'y vais pas avec le dos de la cuillère ! Mais il est une chose que l'on doit reconnaître, c'est qu'il s'agit là d'un livre plein d'amour.

Orson Scott Card, son auteur, nous conte l'histoire d'un enfant nommé Ansset dont la voix fait des merveilles. Recueilli très jeune - peu après son enlèvement - par les maîtres chanteurs de la manécanterie dont le palais du chant fait la fierté de la planète Tew, il se destine à devenir un Oiseau Chanteur pour l'empereur de la galaxie, le redoutable Mikal. L'enfant va dès lors mener une existence hors du commun, découvrant l'affection d'un père adoptif mais aussi et surtout la méchanceté enchâssée dans le coeur des hommes. Il connaitra un destin des plus incroyables et finira par devenir une légende. Mais pour dépasser le cadre du simple mythe, il lui faudra faire un ultime sacrifice...

Comme je l'ai dit, le livre a été plus ou moins difficile à appréhender et je me dis qu'il sera d'autant plus difficile à critiquer. Pour cette raison je ne m'étendrai ni en éloge ni en reproche. Je synthétiserai mon ressenti au maximum. Si ce n'est pas déjà fait...

Autant j'ai apprécié la première partie Esste, puis la deuxième Mikal (quoi que j'aurais à redire), autant j'ai presque détesté la troisième. La faute à ce personnage insupportable qu'est Josif, lui et sa conception de l'amour jetable. Si jusqu'ici l'ambiguïté qui traînait dans le sillage du récit ne me gênait guère, dès le moment où les intentions de l'auteur sont devenues nettement perceptibles, j'ai vite déchanté. Tout a commencé avec ce passage où Josif reluque littéralement le jeune Ansset alors âgé de seulement 12 - 13 ans et se met à fantasmer. Et là, je crache ma pillule, on se retrouve en pleine pédophilie. Alors je vais bien peser chacun de mes mots, prendre toutes les précautions oratoires nécessaires - ou plutôt ici, écrites - étant donné l'époque insensée dans laquelle nous vivons, une période d'inquisition bis où exprimer ce que l'on ressent devient de plus en plus compliqué, pour ne pas dire impossible.

Si j'ai personnellement détesté cette partie du livre et le personnage de Josif, ce n'est en rien dû à l'orientation sexuelle de ce dernier. Un coeur est libre d'aimer comme il entend aimer, les fesses étant la propriété de celui qui les porte (vous noterez au passage comment la seconde partie de ma phrase enfonce la première). Ici, ce que je réprouve c'est juste la façon dont OSC a traité le texte, j'ai failli dire le sexe. Alors oui, je sais qu'il est mormon et blablabla, mais où diable voulait-il en venir ? Visait-il le plaidoyer ou la diatribe ? La réponse ne tarde pas à venir quand on découvre la souffrance de Ansset après qu'il ait aimé Josif et la barbarie dont est victime Josif lui-même qui, pour le coup, regagne mon estime tant il fait pitié. de toute évidence, Orson Scott Card - au demeurant un auteur que j'apprécie - semble vouloir nous donner une petite leçon : l'homosexualité, c'est pas bien. Alors, je ne sais pas si c'est moi qui ai mal compris, si en détestant Josif je suis tombé dans le panneau - et cela, je ne le crois pas, n'étant pas homophobe - mais je me demande encore, en dépit d'une quatrième partie qui relance le récit et d'une cinquième, magnifique, frôlant l'apothéose, quelle est l'intérêt de toute cette histoire qui n'a au final ni queue ni tête. C'était quoi le but ? Les personnages en prennent tellement plein la gueule que c'est limite du masochisme. Bref, avec le recul, je me dis que Orson Scott Card est un auteur difficile à lire, non pas dans la forme et dans le fond mais dans l'approche et dans ses intentions. Avec le recul toujours, je me dis que des livres comme La Stratégie Ender (avec son pacte de Varsovie de mes deux... dans le futur !) ou encore l'interminable Xénocide (et ses dérives psychotiques) sont touchés par les mêmes défauts, les mêmes lourdeurs, au point d'en devenir harrassant pour le lecteur.

Je n'en dirai pas plus, je crois que mon ressenti est clair. Si objectivement, le livre mérite 4 étoiles ; subjectivement, il n'en mérite pas plus de trois. Et une chose est sûre, ce n'est pas demain la veille que je me lance à nouveau dans un roman de Orson Scott Card. Je vais laisser passer du temps et panser mes plaies avec ce bon vieux Jack Vance qui, lui au moins, me vide la tête pour mieux m'emmener en balade à travers les étoiles...

Pour clore cette critique sur une note plus positive, j'inviterai les lecteurs à découvrir une bande dessinée à laquelle je n'ai cessé de penser lors de ma lecture du livre. Il s'agit d'une série en six tomes tout simplement magnifique intitulée le Lama blanc. Issu de l'imagination débridée du grand manitou Alejandro Jodorowski, l'histoire nous conte là aussi le destin extraordinaire d'un enfant. Et s'il n'est pas question de chant, on n'y parle tout de même d'amour et de souffrance, l'un n'allant pas sans l'autre.

Et par les (désastreux) temps qui courent, l'amour, c'est la seule douceur qui nous reste... avec le chocolat, cela va de soi.
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Voici ma première incursion dans l'oeuvre d'Orson Scott Card. Je vais d'abord parler de ce qui m'a le moins plu. Vu les les dates d'éditions originales, je pense que ce qu'on nous présente comme un roman unique n'est que l'association de romans courts et de nouvelles. Ce qui malheureusement donne une différence stylistique plutôt marquée.

Le premier récit est très poétique, par moments plutôt difficile d'accès. Par contre les récits suivants ne sont pas dans la même veine. Ils donnent l'impression d'avoir été écrits juste pour que soit continué l'histoire d'Ansset.

Car les Maitres Chanteurs ne font que suivre la vie d'Ansset, un jeune garçon recueilli qui va être formé pour devenir un Oiseau Chanteur. Mais sa formation va être difficile. s'il maitrise très bien les techniques de chant, il semble posséder que très peu d'émotions. Et l'histoire d'Ansset va être cela, l'histoire d'un bel outil, qui attire les convoitises, qui crée de nombreuses émotions à ses auditeurs mais qui n'a pas grand chose d'humain tant il se réfugie derrière le contrôle, contrôle de ses émotions. Ansset apparait assez vite comme ayant un déficit d'âme.

L'histoire qui aurait pu être poétique et tragique, magnifique, prend du plomb dans l'aile quand Ansset se retrouve au sein de machinations politiques. A partir de ce moment je me suis retrouvé dans de la SF Sans grande ambition. Heureusement que la fin d'Ansset redonne un intérêt au récit. Sentant la fin venir il va essayer de retrouver une place là où il s'est toujours senti au sécurité au Palais des Maitres Chanteurs.

Les Maitre Chanteurs est une oeuvre de jeunesse qui peut être très bien maitrisée, à l'image de la première partie mais qui peut vite devenir une SF peu ambitieuse et plutôt banale.
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L'HISTOIRE :
Dans le futur, une institution forme des chanteurs et plus prestigieux encore ; des oiseaux chanteurs.
Le jeune Ansset est l'un de ces prodiges.
Il est destiné au terrible Mikal maitre du monde.

Apres je vous laisse découvrir la suite...

Le titre est trompeur. Pour notre plus grand plaisir l'un des maitres de la SF (le cycle d'Ender) fait preuve d'une imagination débordante. Orson Scott Card nous a crée un monde imaginaire et nous montre une autre façon de voir la musique. Une façon de partager ses envies, son amour, sa douleur aussi. Une manière d'imposer sa détresse de facon perceptible.

L'émotion est au rendez vous quand on lit ce roman.

Difficile à décrire mais après l'avoir lu on comprend qu'il y a chant et Chant.

Paradoxalement, la science fiction et les allusions futuristes sont moins présentent que la psychologie de personnages.
Ansset, Kya-Kya, Esste, Mikal, Josif, Rruk ...
Des prénoms exotiques qui cachent des personnalités atypiques, changeantes. Tous à leur manière m'ont séduit.

A votre tour d'être séduits : lisez le !
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J'ai découvert Orson Scott Card il y a longtemps par sa trilogie autour du personnage d'Ender. J'y avais fait l'expérience d'une science-fiction morale et philosophiquement percutante qui m'avait impressionné et laissé un fort souvenir.



Aussi, quand j'ai découvert un autre roman de cet auteur dans une boîte à livres devant l'école de mon enfant, je l'ai ouvert avec une avidité et une confiance spontanées.



Et je n'ai pas été déçu.



Les Maîtres chanteurs est un roman de 1980 d'une acuité et d'une modernité sidérantes. On y suit principalement un jeune enfant tout au long de sa vie, durant laquelle il va découvrir l'empire intergalactique d'une humanité à la fois futuriste et ancestrale.



Dit comme cela, l'intrigue paraît d'une affligeante banalité. Pourtant, le génie d'Orson Scott Card ne réside pas dans l'axe principal que je viens d'exposer mais dans les infinies variations qu'il a brodées en orfèvre autour de cette dynamique de fond qui n'est qu'un fil rouge au final superficiel. Il y interroge le rapport que l'on entretient avec autrui, le pouvoir, le désir, l'amour ou la mort, et il le fait au moyen de trouvailles littéraires et philosophiques ingénieuses qui rendent le récit dépaysant et captivant. Son récit emprunte autant à la science-fiction qu'au polar, au récit initiatique ou à la tradition des romans philosophiques. On y aborde même l'amour, l'amitié, la parentalité, la transmission ou les sexualités.



Seul bémol que j'émettrai : la traduction que j'ai lue mériterait d'être modernisée, et ce roman de 406 pages aurait pu bénéficier avec avantage de quelques développements pour éviter quelques ellipses heurtées et permettre une plus grande fluidité narrative et psychologique. Néanmoins, l'ensemble reste extrêmement convaincant, et je l'ai lu avec un grand intérêt et un vif plaisir.



Je vous le recommande, tout comme je vous recommande son cycle d'Ender.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tu ne pleures pas » disait le professeur (...)
Ansset hocha la tête. Des fois.
Avant repris le professeur. Mais maintenant, tu vas apprendre le Contrôle. Lorsque tu pleures, tu gâches tes chants. Tu les brules. Tu les noies.
Mes chants ?
Tu es une petite marmite emplie de chants, expliqua le professeur. Et lorsque tu pleures la marmite se brise et toutes les chansons se répandent lamentablement. Le Contrôle signifie que tu gardes les chansons dans leur marmite et ne les en sort qu’une par une.
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Il était si prêt à partir que jamais il n’avait hésité, que même à la dernière extrémité, jamais il n’avait cherché le confort des couvertures : il mourut, nu sur la pierre et Rruk découvrit plus tard que jamais elle n’avait vu quelqu’un paraître aussi à l’aise dans la mort, le dos reposant sur le roc, et le vent sans merci déferlant sur son corps.
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Jamais je ne te blesserai
Toujours je t’aiderai.
Si jamais tu as faim,
Te donnerai mon pain.
Si la peur t’envahit,
Je suis la, ton amie.
Je t’aime désormais
Et l’amour ne finit jamais.
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"C'est une soirée d'adieux pour toi, le Piaf, alors tu vas gazouiller pour nous."
Ansset fit non de la tête.
"Si qu'tu peux pour c'te salaud d'Mikal, alors tu peux bien chanter pour d'honnêtes affranchis."
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Vidéo de Orson Scott Card
La Stratégie Ender (Ender's Game) est un film de guerre de science-fiction américain écrit et réalisé par Gavin Hood sorti en 2013. Il s'agit d'une adaptation de La Stratégie Ender d'Orson Scott Card. Bande Annonce VF.
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