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EAN : 978B00JWN8CII
192 pages
Blanche (30/04/2014)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Premier livre noir du rap, L'effroyable imposture du rap aurait aussi bien pu s'appeler Histoire d'une escroquerie ou Illusion d'une contestation, tant ce courant musical s'est évertué à détourner les colères populaires légitimes par un procédé de dissolution de toute contestation et subversion dans l'industrie du divertissement.

Au vu du succès mondial de cette musique, à ce jour la plus écoutée à travers le monde, cet essai critique s'efforce de ret... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’une des principales astuces de l’oligarchie est de qualifier le rap de contre-culture. Mais en regardant de plus près, il apparaît qu’il ne contredit jamais les valeurs dominantes, tout en prônant des concepts tirés du rêve américain, tel que l’affirmative action ou ce genre de conneries. Il n’est en fait que le fils caché de la culture de masse, son infiltré. Le rap, c’est Donnie Brasco. Dans le cas contraire, il serait aussi confidentiel que du punk rock néonazi par exemple. Mais le cheval de bataille du rap (français) est de justifier son statut de contre-culture par sa faible présence historique sur les grandes chaînes hertziennes. À ceux qui abondent dans cette thèse, j’ai envie de leur répondre que le but du rap n’est pas obligatoirement de passer à la télé, mais de passer en banlieue. Nuance. Le rap permettant ainsi à la bourgeoisie (dans une logique de maintien de sa domination) de remplacer les courants d’instruction classique (réservée à ses élites) par une autre instruction, l’instruction rap, destinée au banlieusard, dont l’intérêt est de l’abrutir, afin d’annihiler toute dangerosité potentielle envers les tenants du manche.
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Le plaisir comme idéologie salvatrice. Ce qui, concrètement, pour des Noirs du ghetto, les envoie directement dans les bras des promoteurs du capitalisme du désir, le « capitalisme du Fun », l’arme massive du libéralisme-libertaire, qui maîtrise à la perfection les termes séducteurs pour mieux impacter le consommateur.

À travers des mots comme plaisir, il masquera ainsi son véritable but : intégrer enfin le Noir à l’American way of life et le rendre dépendant de choses dont il n’a absolument pas besoin.

Aussi, en prônant l’émancipation par le divertissement, le rap enverra le mouton noir dans la gueule du loup, histoire qu’il se fasse bouffer comme les autres (les moutons blancs). La pilule passant d’autant mieux qu’elle est accompagnée d’un discours sous-jacent faussement révolutionnaire (le hip-hop peut faire changer les choses). Jusqu’à ce que certains se rendent compte que le « Jouir » a un prix, car jouir sans thunes, c’est certes possible dans le cerveau des penseurs de l’École de Francfort ou du fin fond du Guatemala, mais dans le Bronx, c’est un peu plus compliqué. Conclusion : il faudra donc gagner plus pour jouir plus mais, aussi et surtout, pour baiser plus. Ce qui amènera le quidam à devoir être constamment à la page niveau fringues et grosses caisses selon des critères établis par l’arme publicitaire (qui introduira durablement le concept de ringardisation dans la communauté noire) et le conduiront à dépenser ses maigres thunes dans l’idéologie « soirée boîtes de nuit » (encore fortement présente aujourd’hui).

Ceux qui auront réussi à convaincre les femmes de fumer dans un « souci d’égalitarisme » trouveront ainsi dans le hip-hop la fenêtre idéologique leur permettant de faire croire à ses membres que leur accomplissement se situe dans l’extension de la Block party attitude à leur vie quotidienne… pour le plus grand bonheur, entre autres, de la General Motors ou des marques de boissons alcoolisées.

Au final, et de manière sournoise, c’est bien l’idéologie du fric qui sortira victorieuse, l’argent étant l’élément indispensable à l’accomplissement du Having fun dans une société moderne. Le rap devenant potentiellement l’outil le plus efficace de conversion au matérialisme libertaire le plus crasse, créant un nouveau paradigme durable, inodore et silencieux (sauf pour le voisinage des block parties). Le rap, et non le hip-hop dans son ensemble, auquel la Zulu Nation a associé la danse (le b-boyin) et le graf’, ce qui nécessite une certaine qualité artistique, à la différence d’un rap plus facile d’accès et à la portée de tous ceux qui ont quelque chose à raconter. Ou pas.

De sorte que les ghettos rêvés par Marcuse et Angela Davis comme épicentres par excellence de la culture marginale révolutionnaire vont s’avérer être le laboratoire d’un libéralisme de pauvre qui va bientôt envahir le monde.
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