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Critique de douceurdelire


J'ai eu un coup de coeur pour cette sublime histoire! Alia Cardyn possède une plume renversante, hors du commun, et même la phrase la plus banale revêt grâce à elle des accents de poésie. J'ai eu l'impression que son style, déjà excellent, s'était amélioré avec le temps, sa plume devenant toujours plus douce et affutée. Si vous hésitez à découvrir ce roman ou les autres de l'auteure, l'écriture serait déjà une raison suffisante pour que vous vous laissiez convaincre. Ce roman est un concentré de beauté, qui use de mots choisis pour parler avec justesse de thèmes universels, comme la famille, la filiation ou la maternité.

Dans cette nouvelle histoire, on retrouve en effet ces thèmes chers à l'auteure, qu'elle exploite pourtant de façon si originale que son histoire ne ressemble à aucune autre! Alia Cardyn nous livre une variation sur le manque d'amour et ses ravages, en nous présentant une galerie de personnages écorchés vifs, qui se sont construits avec une blessure intime, les rendant handicapés des sentiments. Elle nous démontre comment l'enfance que nous avons eue détermine notre vie d'adulte, et particulièrement les liens que nous tissons ou non avec les autres. « L'envol » est un roman d'une grande profondeur, souvent émouvant voire même bouleversant par moments. L'auteure arrive, par le biais de ses personnages, à nous inviter à réfléchir à ces actes que nous faisons tous les jours sans y penser et à ces personnes que nous côtoyons de façon presque automatique. Ce roman est une invitation à partager sa douleur, à tisser des liens précieux avec les autres avant qu'il ne soit trop tard. C'est une ode au soutien et à l'amour sous toutes ses formes, qu'il soit amical ou familial. Un roman parfois douloureux, mais qui diffuse au final un beau message d'espoir, comme une main tendue.

Vous avez peut-être remarqué qu'arrivée à ce stade de ma chronique, je n'ai toujours pas résumé l'histoire. La raison est simple : selon moi, les romans d'Alia Cardyn doivent être découverts à l'aveugle, pour que vous puissiez, comme je l'ai fait, être emportés de façon encore plus intense par les émotions qui imprègnent l'histoire, un flot de sentiments forts qui vous submergera à la lecture et ne pourra vous laisser indemnes. Comme je l'avais dit dans une précédente chronique, ce sont des livres que l'on ne peut se contenter de lire, mais que l'on a l'impression de vivre.

Je peux néanmoins comprendre votre besoin de savoir dans quoi vous vous embarquez, et je vais à présent dire quelques mots sur l'histoire. L'histoire, c'est celle d'une petite ville que l'on croirait bénie des dieux, la ville imaginaire de Black, où ne vivent que des privilégiés qui forment une communauté en apparence soudée, qui se maintient de génération en génération. Cependant, ce bel équilibre bascule lorsque Théa, une jeune fille, décide de s'envoler ou plus exactement de sauter d'une falaise un soir de fête. Ce geste fort et tragique va susciter une onde de choc, parmi les habitants, les poussant à se remettre en question… « L'envol » est une histoire poignante, qui aborde des thèmes durs, mais le fait avec sérieux et délicatesse. Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est l'originalité de la construction de ce roman, qui nous emmène de 27 juillet en 27 juillet, pour que nous voyons évoluer la communauté de Black et surtout, que nous comprenions les origines de la décisions surprenante de Théa.

Comme le précédent livre de l'auteure, « L'envol » est un roman choral, qui nous fera découvrir plusieurs personnages et le fera grâce à une narration très dynamique puisqu'elle alterne entre extraits de lettres, journal intime et passages plus classiques. Je me suis attachée à chacun des habitants qui nous sont présentés, qui ont tous des fêlures malgré une existence en apparence parfaite. J'ai aimé les retrouver d'année en année et apprendre à les aimer. C'est parfois difficile, car certains semblent à première vue très antipathiques, mais Alia Cardyn nous invite toujours à voir la part d'humanité cachée en chacun. Lorsque la fin du roman est arrivée, une fin particulièrement belle même si elle laisse à mon sens certains éléments en suspens, je n'avais aucune envie de quitter Black et ses habitants ô combien attachants… C'est encore un sans-fautes pour l'auteure, qui est arrivée à me surprendre, à me faire réfléchir et à me faire vivre un million d'émotions en l'espace de 300 pages. J'espère que ce roman vous emportera de la même manière, comme une magnifique vague littéraire qui vous submerge. C'est tout le mal que je vous souhaite… Ne passez pas en tout cas pas à côté de cette lecture, et de cette auteure, dont les deux magnifiques premiers romans sont désormais disponibles en poche pour les petits budgets.
Lien : https://douceurdelireblog.wo..
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