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France Camus-Pichon (Traducteur)
EAN : 9782330138011
360 pages
Actes Sud (14/10/2020)
3.67/5   9 notes
Résumé :
Bacchus Marsh, sud-est de l'Australie, 1953.
Irene Bobs aime la vitesse, les véhicules de course. Son mari, Titch, se trouve être le meilleur vendeur de voitures de la région. Alors qu'il vient d'ouvrir une concession Holden, le couple décide de participer au Redex Trial, le rallye automobile tout juste naissant, dans l'espoir d'obtenir des retombées médiatiques pour son affaire. Leur voisin, Willie Bachhuber, un ex-enseignant accessoirement connu pour ses e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
POI (Point Of Interest) !
Voici un drôle de roman d'un genre difficilement classable mais qui vaut bien un petit détour… Comme sur votre Guide Michelin lorsqu'une une route bordée de vert s'écartant des sentiers battus vous amène à proximité d'un point d'intérêt inattendu, improbable mais inspirant.
L'action se situe dans le sud-est de l'Australie, en 1953.
Et là vous vous dîtes ; mais que ce passait-il donc de si intéressant dans cette Australie d'après guerre ? Où diable l'intrigue se situe-t-elle sur cette île-continent ? Et quelles personnes pouvaient vivre là-bas, si loin de Londres, de Paris ou de Berlin ?
En 1953, les allemands sont devenus des ennemis aux yeux du monde entier, les femmes ont bien du mal à trouver la voix de l'émancipation - ici comme ailleurs, les Aborigènes sont soumis aux pires tourments et les femmes Aborigènes située dans la case -/- du tableau doivent se méfier de tout.
Vu de loin, la scène peut sembler assez sombre…
Les personnages :
Willie Bachhuber est un jeune enseignant passionné par les cartes géographiques et par tout ce qui est culturel. Sa mémoire est exceptionnelle et son érudition force l'admiration. Chaque jour, par la voix des ondes, il devient pendant quelques instants le héros d'un jeu radiophonique. Les enfants l'adorent ainsi que ses jeunes voisines qui lui trouvent assez de charme derrière son air désinvolte et mélancolique. Mais voilà, Willie porte en lui un lourd secret dont il ignore le principal… Sauf qu'il est question d'abandon, ou d'adoption. Il est blanc, pâle de peau, blond, porte un nom de consonance allemande ce qui colle parfaitement avec son teint ; ce qui n'est plus un avantage par les temps qui courent. Cerise sur le gâteau, sa femme vient d'accoucher d'un enfant métis. Horreur ! Malheur ! Stupeur !
Mais que ce passe t-il donc ?
Irène Bobbsey est une adorable voisine. Elle est mariée à Titch Bobbsey qui se trouve être le fils unique de Dan Bobbsey, un concessionnaire Ford, roublard et dépourvu de sentiments. Ils vivent à 50 kilomètres de Melbourne dans la ville de Bacchus Marsh. Ce beau-père encombrant est bien connu dans la région sous le surnom de Dan le redoutable. Mais on pourrait aussi dire Dan le vantard, Dan le machiavélique, ou Dan le salaud… Irène adore son petit mari et ils sont parents de deux gentils enfants. Irène et son mari forment à tous deux une bien belle équipe, du moins le croit-elle.
Justement son mari, Titch Bobs est un petit gabarit, 1m58, mignon, plutôt malin et il se trouve qu'il est le meilleur vendeur de voiture de la région. Il rêve de voler de ses propres ailes, ce qui avec un père aussi castrateur que le sien n'est pas une mince affaire… et pour cela, il envisage d'ouvrir sa propre concession.
Comme son père redoutant la concurrence l'empêche de travailler pour Ford, le fiston fera le choix de rejoindre la firme GM Holden Limited Company, une marque australienne de moindre renommée. Poussé par l'envie de se faire un nom, rapidement et de façon bien visible, il décide de participer à un prestigieux rallye automobile à travers le continent australien engageant pour cela l'argent de son épouse. Celle-ci, tout d'abord réticente, va l'accompagner et sera une excellente copilote avant de briller en tant que pilote elle-même. Willie, grand spécialiste des itinéraires sera leur navigateur.
Bientôt, des bolides aux formes rondes s'élancent à travers le bush ; on retrouve évidemment des Holden FJ reconnues pour leur robustesse, leur fiabilité et un entretien très raisonnable qui deviendront plus tard la voiture la plus populaire d'Australie avant de gagner le statut d'icône.
Mais on croise également, aussi étrangement que cela puisse paraître, des Peugeot 203 qui commencent à se faire un joli palmarès en compétition automobile. En 1950, une Peugeot 203 couvrait le raid Paris-Le Cap en 17 jours. Elle sera ensuite lauréate de la coupe des Dames du rallye Monte Carlo en 1951 (chose importante), puis des victoires au rallye de Yougoslavie en 1952 et ce fameux tour d'Australie en 1953… La réputation de fiabilité de la firme ne sera désormais plus à faire.
C'est justement sur cette auto que se jour la dernière ligne droite de ce roman, mais pas pour ce que vous croyez…
Ici, les populations Aborigènes ont été massacrées, leurs territoires sont devenus inaccessibles. La civilisation aborigène était fondée sur la terre et le nomadisme - comme pour les tribus indiennes d'Amérique du Nord. Les pistes furent soudain interrompues par des clôtures, du fil barbelé afin de matérialiser la propriété des blancs et de garder les troupeaux. Il était devenu impossible aux Aborigènes de sacrifier aux obligations et aux rituels ancestraux. Une mortelle lassitude gagna ces peuples qui devinrent des exilés en leur pays, des dépossédés du sens même de leur existence.
L'ambiance du roman est lente, longue à se définir, légèrement ambigüe, mais justement la situation est propice à cette impression. La trame du roman exprime la difficulté d'être femme, d'être aborigène et d'être femme aborigène. On y ressent le malaise de naître métis, visiblement ou de façon cachée ou malgré soi.
Cette histoire de « nègre blanc » me rappelle quelque part l'incroyable CORPS ET ÂME de Frank CONROY et Peter CAREY sait très justement restituer les états d'âme de ses personnages.
Et puis j'aime beaucoup les couvertures réalisées par Alessandro Gottardo ; à chaque fois, peu de couleurs, une simplicité toute relative pour des effets graphiques efficaces, et le langage est clair ; la voiture aux formes pleines et rondes caractéristiques des années 50 quitte la route pour s'engager dans ce qui apparait comme le désert, le bush, et ce n'est pas par hasard… La liberté ne s'acquiert pas, elle se prend. Bravo !
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Attention OVNI ! Australie, années 50, on est déjà dépaysés. Ajoutez à cela des personnages totalement loufoques, des situations abracadabrantes, des caractères bien trempés, et vous obtenez ce roman à la fois déjanté et profondément sérieux.
Au départ, je n'ai vu que le côté déjanté : une course automobile menée tambour battant par une mère de famille, son drôle de mari et leur voisin bien innocent. Mais le roman cherche aussi à évoquer le sort des aborigènes, le racisme latent, etc..., autant d'éléments manquant cruellement à ma culture historique.
J'avoue avoir préféré la première partie du roman, la fin est un peu tirée par les cheveux, mais j'ai aimé le côté farfelu, qui m'a rappelé Augusten Burroughs, allez savoir pourquoi...
A découvrir si on l'ose !
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Dans ce livre, nous suivons les histoires parallèles de deux personnages : Irène Bobs, qui entame un rallye automobile autour de l'Australie avec son mari et Bacchus Marsh, professeur des écoles qui va à la recherche de ses racines.

J'avoue avoir attendu jusqu'à la 300ème page pour que le livre commence réellement. Sur 360 pages, ça commence à faire ! La rencontre avec les Aborigènes annoncée dans le résumé est très tardive, et je trouve que l'auteur a mis trop de temps pour planter le décor.

Néanmoins, la fin du livre est très intéressante car elle narre les conditions de vie des Aborigènes d'Australie, ce dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. Elle nous ouvre les yeux sur ce qu'ont vécu ces peuples opprimés par les colonisateurs blancs, et comment la couleur de peau peut définir une vie et un destin.

Le style d'écriture de l'auteur ne m'a pas particulièrement plu, je l'ai trouvé un peu trop objectif et éloigné de l'histoire, comme si l'auteur écrivait avec une certaine nonchalance qui ne colle pas trop au récit.

Toutefois, si vous voulez découvrir l'Australie, n'hésitez pas à le lire !
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Si le message de ce roman est aussi fort que ne l'est l'intention de l'auteur – pointer du doigt l'oppression féminine et l'épuration ethnique dans l'Australie des années 1950 grâce à une judicieuse alternance narrative –, les chemins étonnants et sinueux qu'emprunte parfois le récit le conduisent à certaines incohérences (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2020/10/19/loin-de-chez-soi-peter-carey/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Notre patrie est une terre étrangère dont nous ne méritons pas encore de parler la langue.
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