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The Unwritten tome 9 sur 11

Mark Buckingham (Illustrateur)Yuko Shimizu (Illustrateur)
EAN : 9781401246945
144 pages
Vertigo (29/07/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
The worlds of FABLES and THE UNWRITTEN collide in the epic comic event by Mike Carey and Bill Willingham!

Tommy Taylor is thrust into the world of Vertigo's hit series Fables! But a dark and terrible foe has seized the fairy-tale homelands and our world. In desperation, the witches of Fabletown gather to summon the greatest mage the worlds have ever seen. But they are in for an unpleasant surprise.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Orpheus in the Underworlds (épisodes 42 à 49). Il faut avoir commencé la série par le premier tome : Tommy Taylor and the bogus identity. Il contient les épisodes 50 à 54, initialement parus en 2013, coécrits par Mike Carey et Peter Gross, avec des dialogues de Carey, et un découpage de Gross. Mark Buckingham a dessiné quelques planches (3 ou 4 par épisode). Les finitions des dessins ont été réalisées par Steve Leialoha, Inaki Miranda, Russ Braun et Dean Ormston (en fonction des épisodes et des séquences). Les superbes couvertures sont toujours réalisées par Yuko Shimizu. L'épisode 50 a eu droit à une couverture variante réalisée par Philip Craig Russell, comme ce fut le cas pour les épisodes 50 des séries Sandman, ou encore Lucifer (une sorte de tradition dans les séries longues publiées par Vertigo). Bill Willingham a participé à l'écriture des épisodes 50 et 51.

L'histoire commence dans le monde des Fables (celui de la série de Bill Willingham & Mark Buckingham), où un fils de paveur part à l'assaut d'une créature malfaisante dans une forêt avoisinante, avec le sourire, son épée, et du courage à revendre. Il se fait massacrer dès qu'il a passé l'orée du bois par des trolls qui le piétinent jusqu'à ce que mort s'en suive. Non loin de là dans une clairière un groupe de sorcières (comprenant entre autres Frau Totenkinder, Ozma et Geppetto) profèrent un sort de conjuration qui leur ramène Tom Taylor.

Tom Taylor se retrouve dans une version du monde des Fables, et ses habitants attendent de lui qu'il terrasse Mister Dark, et ses cohortes. Dark est maintenant marié avec un personnage de premier plan, et a adopté ses enfants. Il se prépare à lancer une offensive massive contre les derniers résistants, puis à achever sa conquête des mondes qui s'offrent à lui. D'ailleurs l'arrivée de Tom Taylor lui ouvre les yeux sur l'existence de mondes dont il ne soupçonnait pas la présence.

Il faut voir les choses en face : cette idée de crossover entre Fables et Unwritten ressemble à un fond de tiroir. Qui a quoi à gagner dans cette histoire ? Au moins, Bill Willingham et Mark Buckingham ont été associés à la réalisation. En fait Willingham (le scénariste et propriétaire de la série Fables) ne participe à cette histoire que le temps de 2 épisodes, et peut-être de loin. Il est quand même possible de détecter son écriture dans le dialogue de 4 monstres pas très futés qui arpentent une route pour le compte de Mister Dark, ou encore dans cette séquence d'ouverture, assez pince-sans-rire. le lecteur de la série Fables retrouve avec plaisir un grand nombre de personnages qui se conduisent conformément à leur personnalité dans Fables. Mister Dark est en provenance directe de The dark ages.

Rapidement, le lecteur comprend que la situation dans laquelle se trouvent les personnages de Fables correspond à un déroulement alternatif de la série, dans lequel Mister Dark aurait réussi à prendre le dessus sur les habitants de Fableville. Mike Carey a bien fait son travail de recherche, Frau Totenkinder est parfaite de bout en bout, Bigby est renfrogné à souhait, le culte de Boy Blue est resté vivace. le lecteur note que même après la brève implication de Willingham, Pinocchio conserve toute sa verve cassante (par exemple qu'il souhaite savoir s'il y a un plan B). Ozma conserve sa capacité à se moquer avec sa jolie observation : "on voulait pêcher une baleine et on a attrapé une sardine". le lecteur régulier d'Unwritten apprécie à sa juste valeur cette référence à une baleine qui évoque forcément le Léviathan.

Côté personnages d'Unwritten, Tom Taylor indique dès le départ que son histoire a été détournée par les sorcières des Fables, s'écartant du récit prévu. Néanmoins le lecteur apprécie de découvrir ce qui s'apparente à un chapitre oublié des aventures de Tommy Taylor (le personnage de fiction, héros des romans écrits par Wilson Taylor). Tommy Taylor est accompagné de Sue Sparrow et Peter Price (sans oublier sa célèbre baguette magique Glitterspar). Ils se conduisent en héros de roman pour la jeunesse, altruistes, déterminés, courageux, futés, surmontant des épreuves terrifiantes, triomphant du méchant (ou presque). Il y a une forme de plaisir régressif à voir dans cette série de haut vol, une aventure premier degré, dans laquelle les héros fictifs (à 2 niveaux) d'Unwritten mettent bon ordre dans l'univers de Fables.

Comme d'habitude, la narration visuelle est assurée par Peter Gross qui effectue toutes les mises en page et les esquisses (à part les pages dessinées par Mark Buckingham), avec 4 artistes pour assurer les finitions des dessins, et l'encrage. Évidemment le lecteur de la série Fables peut regretter les illustrations riches à la forte identité visuelle de Mark Buckingham, avec la marque de l'influence de Jack Kirby, les bordures de pages, et cette capacité à transformer les personnages en des archétypes de conte. Au lieu de cela, il retrouve l'identité graphique un peu esquissée de Peter Gross.

Bien sûr dans un premier temps, le lecteur regrette que les dessins de Gross ne transcrivent l'aspect contes & légendes des histoires des Fables, même si la narration visuelle reste très fluide. Les personnages sont aisément reconnaissables, et ressemblant à leurs modèles, mais quand même Blanche Neige a perdu plusieurs degrés de séduction. Les images transcrivent bien l'ambiance noire et misérable de ce monde dominé par Mister Dark. Les versions romanesques de Tommy Taylor, Sue Sparrow et Peter Price respirent la jeunesse et l'entrain, le courage et la certitude d'agir pour le bien. Comme à son habitude, Peter Gross s'avère être un excellent metteur en scène, qu'il s'agisse de la disposition d'une armée innombrable sur un champ de bataille immense, ou du cachot de château de Mister Dark, ou encore de la clairière abritant les rescapés de Fableville.

Bien sûr Gross ne peut pas être Mark Buckingham à la place Mark Buckingham, et d'ailleurs il n'essaye même pas. Cela ne l'empêche pas de capturer l'identité graphique d'Ozma, de Frau Totenkinder ou du Prince Ambrose (Gobe-Mouche) avec précision, à la fois dans leur apparence, et dans leur langage corporel. Sa direction d'acteur pour Bigby est juste comme il faut. Il réussit à faire passer la majesté hautaine de Mister North, ou encore la moue cynique de Pinocchio. En regardant les décors, le lecteur constate que l'artiste a aussi su capturer les particularités des lieux habités par les Fables, et qu'il ne s'agit pas d'endroits génériques, ou frappés du coin Unwritten. Il croque en particulier une belle maison de pain d'épice.

À l'issue des 5 épisodes, le lecteur se dit que le crossover est plutôt réussi en rapprochant ces 2 séries, à la fois sur le plan visuel, mais aussi faisant exister sur le même plan les personnages issus de 2 mondes différents. Malgré cela ne suffit pas à justifier l'existence de ce crossover, au goût un peu étrange du fait qu'il s'agit d'une direction divergente de la série Fables, et que Tom Taylor est le premier à estimer que cela constitue une diversion par rapport à l'intrigue principale de la série Unwritten.

Toutefois, le lecteur comprend que ce crossover s'inscrit de manière naturelle dans l'un des thèmes présents depuis le départ de cette série : l'influence des oeuvres de fiction sur la réalité. Ainsi Mike Carey s'est inspiré sans se cacher du succès mondial d'Harry Potter pour souligner l'impact significatif de cette oeuvre de fiction de J.K. Rowlins sur le monde réel. Dans le tome précédent, il y avait même une épidémie de zombies, faisant penser à Walking Dead, un comics au succès tel qu'il a donné lieu à une série télé, puis une série dérivée. Vu sous cet angle, ce crossover trouve sa place naturelle, comme l'évocation de l'incidence de la série Fables sur le monde réel, du fait de son succès.

Dès la deuxième séquence, le lecteur constate qu'un autre thème principal de la série est bien présent. Frau Totenkinder explique que la réalité des Fables correspond à un monde imaginaire pour les êtres d'une autre réalité, et réciproquement. le rapport entre réalité et fiction reste au coeur de la narration. En progressant dans le tome, le lecteur constate également que cette réflexion va jusqu'à un questionnement cynique sur la nature d'autrui. Un personnage fait observer qu'il sait qu'il existe, mais que par contre il a besoin de mots pour exprimer l'existence d'autrui, c'est-à-dire qu'autrui n'existe que par mots interposés. Cette réflexion renvoie à la tentation de Tom Taylor quand Pullman lui demande s'il ne souhaite pas voir la réalité qui se cache derrière les mots dans le tome précédent.

Ce crossover fournit l'occasion au scénariste de s'aventurer sur le terrain de la comédie dramatique. Blanche Neige a effectué un choix de vie foncièrement différent de celui qu'elle a fait dans la série Fables. En s'adressant à son ex-mari, elle lui fait remarquer qu'il était l'homme le plus intéressant qu'elle connaissait, au moment où elle l'a épousé, sous-entendant que depuis elle en a rencontré un autre plus intéressant. Cette remarque ne prend de l'épaisseur que si le lecteur peut la rapprocher du caractère de Blanche Neige dans la série Fables. Sous cette condition, il note alors une remarque acide sur la façon dont un individu marié considère son époux, soit comme un individu avec qui construire quelque chose, soit un produit dont on se débarrasse quand on estime qu'il existe un modèle plus performant sur le marché.

Sous des dehors d'idée de fond de tiroir pour relancer à peu de frais une série en perte de vitesse, ce crossover légitime son existence puisqu'il nourrit l'une des thématiques principales de la série Unwitten : l'influence des oeuvres de fiction sur la réalité. Mike Carey respecte les personnages de Bill Willingham, et sait les mettre en scène en cohérence avec leur personnalité dans leur série d'origine. Peter Gross réalise comme à son habitude une trame narrative vivante et très visuelle. Par contre le lecteur constate rapidement que le rythme de la narration est bien celui d'Unwritten, et pas de Fables. Il s'agit donc bien d'un tome d'Unwritten, malgré ce qi semble être au départ un détour par une route scénique. le lecteur pourra même y voir un commentaire sur l'interdépendance des oeuvres de fiction entre elles.
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À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Mike Carey vous présente son ouvrage "La cité de soie et d'acier" aux éditions l'Attalante.
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