AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latina


latina
30 décembre 2013
« Il faut des pauvres et des riches pour faire le monde, et ceux qui n'ont rien ne doivent pas envier la fortune de ceux qui sont nés du bon côté, comme les patrons : leur misère leur ouvrira toutes grandes les portes du paradis ». Voilà les propos d'Alcide Guéret, patron d'usine de traitement des sardines de Douarnenez, en 1924.

Loin de moi l'idée de faire de la politique, Daniel Cario s'en est chargé à ma place, ou plutôt il nous a détaillé le récit réel d'une lutte sociale victorieuse : la grève des « penn sardin », càd de ces femmes ouvrières du Finistère, à la coiffe caractéristique.
Pour cela, il a choisi l'angle d'attaque d'une jeune beauté de 16 ans, Dolorès Marques, fille d'un marin et d'une couturière. Nous la suivons dès son premier jour à l'usine où elle doit affronter la méfiance et la jalousie des autres sardinières, et tout au long de son parcours du combattant face à la contremaitresse et puis face au patron.
C'est qu'elle n'a pas la vie facile, cette pauvre enfant : après un dramatique affrontement avec la contremaitresse, elle devra subir la déchéance de son propre père, le héros de son enfance, et la précipitation dans le malheur de sa mère chérie. Comment vivre en ayant faim, en travaillant comme un forçat, de nuit comme de jour, en ne dormant presque pas ? Comment réagir, alors, face à l'attitude ambigüe du patron ? Comment résister à l'appel du luxe? Surtout que la révolte des ouvrières gronde...

Je ne fais pas de politique, non. Je me suis laissé emporter à la suite de ces femmes courageuses, faibles et fortes à la fois, humaines, en un mot. J'ai battu le pavé avec elles, j'ai tremblé de froid dans cette usine malodorante, j'ai suivi Dolorès, une nuit noire, sur le chemin des Douaniers... Et j'ai appris comment une révolte se fomente, comment elle se développe, grossit et finalement explose, pour finir par obtenir une amélioration des conditions de vie de ces pauvres femmes.

Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique pour ce roman riche d'Histoire.
Commenter  J’apprécie          3711



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}