Qu'est-il de pire pour un écrivain que le syndrome de la page blanche ?
Celui de ne pas retrouver son vocabulaire, d'être obligé de rechercher ses mots, d'utiliser la fonction synonymes sur son ordinateur.
Peu à peu Lucas Macaire, romancier quinquagénaire renommé sent son lexique lui échapper et si au début il n'y prête guère attention, bientôt cet état lui pèse. Une situation qui l'handicape.
Sa femme Michèle, plus jeune que lui de dix ans, architecte travaillant chez elle pour un cabinet, s'inquiète. D'autant que ses absences mémorielles s'amplifient et peu à peu il devient dépendant. Il n'est plus que l'ombre de lui-même, ne marchant plus, ne se souvenant de rien, devenant inexorablement une loque, ratatiné dans son fauteuil.
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Le couple est ami avec Levesque, un neuropsychiatre qui accepte d'étudier ce cas qui n'atteint théoriquement que les personnes plus âgées. Et après des examens, un texte que doit écrire Lucas sans se relire et sans recourir à un subterfuge quelconque, la dégénérescence neuronale de Lucas est démontrée. Les premières fois, l'expérience est probante, mais sans plus, mais plus le temps passe, rapidement, le texte devient rapidement une rédaction de gamin, puis du grand n'importe quoi. le verdict tombe : maladie d'Alzheimer.
Un stage à l'hôpital est envisagé, mais pour Lucas, c'est comme si sa femme l'abandonnait. Une autre solution est envisagée. Levesque connaît un directeur de recherche qui vient de mettre au point une molécule susceptible de redonner la mémoire à Lucas. Mais celui-ci est de plus en plus atteint et il faut à Michèle et au neuropsychiatre employer des ruses pour que celui-ci soit soigné.
Un séjour à l'hôpital ne pouvant être envisagé dans l'état actuel, Lucas sera soigné à son insu dans une dépendance de l'établissement qui pour l'occasion est transformée en chambre d'hôtel. Lucas est accompagné par Michèle, comme si le couple partait en vacances. le risque réside lors des promenades du patient dans le parc, mais Lucas est trop affaibli pour se promener. Une infirmière, jouant le rôle de serveuse, lui fait ingurgiter des boissons droguées et lorsqu'il est endormi, lui fait des injections hypodermiques contenant la molécule. Et comme Michèle est présente, le malade se méfie moins.
La molécule est efficace, trop peut-être. Lucas recouvre sa mémoire et même plus, seulement un inconvénient s'installe. Il souffre de migraines terribles. Mais s'il ne prend plus son traitement, il retombe dans son manque de mémorisation. Bientôt Lucas est en proie à de subites réminiscences, des reviviscences qui s'imposent comme des images issues de son enfance. Peut-être même d'avant. Comme des agressions qui entraînent le couple jusqu'à Guéret puis à Montluçon sur la piste d'yeux vairons, comme ceux que possèdent Michèle. Pas vraiment vairon, mais une hétérochromie qui donne à Michèle un charme particulier. Un coeur marron est dessiné dans ses iris vert.
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