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Critique de dbacquet
Donnel dhu, le «Prophète noir» vit avec sa compagne et sa fille, dans une cabane du Glendhu, un vallon obscur, à proximité de la pierre grise, où autrefois deux hommes ont été assassinés, sans qu'on retrouvât jamais les corps. Ce lieu s'est depuis empli d'une présence surnaturelle et inquiétante comme s'il eût été hanté. La rumeur trouva un coupable en un pauvre paysan qui s'était querellé avec l'une des victimes, bien qu'il n'y ait jamais eu de preuves véritables et qu'on ait dû le relâcher sans l'innocenter vraiment. le Prophète noir est quant à lui un personnage assez sinistre qui semble ne vivre que du plaisir que lui procure le mal qu'il commet. Et il jouit auprès des âmes les plus crédules d'un certain charisme. C'est dans une Irlande dévastée par la famine et les maladies qui l'accompagnent qu'il ourdit ses forfaits et qu'il manigance, au milieu des émeutes et des fièvres que provoquent la misère et la faim. Des paysans sont chassés des terres dont ils n'étaient que des locataires exploités. Des usuriers sont sans pitié et complotent à l'occasion pour s'emparer des terres que d'autres ont valorisées de leurs mains. Les négociants préfèrent exporter les denrées dont le peuple manque. Un climat de malédiction s'est abattue sur l'Irlande et entretient les haines ancestrales. Bien que l'action se déroule en 1817, c'est surtout les évènements de la grande famine qui décima le pays de 1845 à 1851 qui sont évoqués ici en maints tableaux réalistes. le roman de Carleton, publié en 1847, vaut donc surtout pour son aspect documentaire, même s'il s'agit bien d'une oeuvre de fiction, construite autour d'une enquête criminelle, et héritière de la littérature gothique, avec ses personnages innocents ou maléfiques, et ses décors lugubres investis d'une aura particulière.
