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EAN : 9782917817506
96 pages
Editions La Contre Allée (15/04/2016)
3.54/5   69 notes
Résumé :
Un petit conte philosophique et historique
Au XVIIe siècle, William Davisson, un botaniste écossais, devenu médecin particulier du roi polonais Jean II Casimir, suit le monarque dans un long voyage entre la Lituanie et l’Ukraine. Esprit scientifique et fin observateur, il étudie les rudesses climatiques des confins polonais et les coutumes locales. Un jour, lors d’une halte, les soldats du roi capturent deux enfants. Les deux petits ont un physique inhabituel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Il s'appelle William Davisson, il est écossais. Il a longtemps vécu en France comme botaniste du roi, et arrive en Pologne en 1656 comme invité de l'épouse du roi de Pologne pour soigner ce dernier. Dans un pays en guerre et un roi souffreteux, il l'accompagne lors de ses voyages, au cours de l'un duquel , les soldats capturent deux petits enfants chétifs, sauvages, étranges dans tous les sens du terme. A travers ces enfants verts de peau et de cheveux, Davisson et nous lecteurs, allons découvrir le peuple vert, une communauté qui vit en symbiose avec la nature, loin de tous les soucis du monde.....
Un petit conte philosophique où le Prix Nobel de littérature 2018, probablement s'inspirant d'un conte médiéval anglais, « Les enfants verts de Woolpit », nous parle de l'inconnu, l'étranger, l'autre qui nous fait peur. Tout ce qui sort de notre zone de confort , tout ce qui ne prend pas immédiatement du sens et s'organise en un ensemble cohérent et facile à interpréter, nous dérange, comme ce livre 😊.

C'est très court, concis, intéressant.
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Après avoir fait partie du public lors d'une conférence d'Olga Tokarczuk je me devais (quand même) de lire un de ses ouvrages, mais le Livre de Jakob me semblait trop engageant.

Cette courte nouvelle a tout pour séduire les amateurs d'Histoire (le divertissement est aussi prétexte à un peu d'érudition). Par exemple, j'ignorais tout de la plique polonaise (rassurons-nous, malgré la charmante extravagance de ses coiffes, l'écrivaine n'en est bien sûr pas atteinte…).

La romancière polonaise, Prix Nobel de Littérature, recrée une atmosphère particulière au moyen de la culture encyclopédique qui est la sienne, au sens des Lumières, par la curiosité, la variété des touches historiques qui composent le tableau d'ensemble.

Avec un héros écossais, médecin du roi de France et désormais au service de celui de Pologne assiégé par les Suédois, les Tatares et les Moscovites, Takarczuk aime à nous montrer un continent en mouvement, où les échanges, les mythes et les particularismes régionaux ont façonné un destin européen commun qui ne date pas d'hier.

Si le décor est merveilleusement planté, la promesse d'une intrigue à la hauteur de la culture yourcenarienne de l'écrivaine polonaise n'est pas véritablement tenue, l'histoire de ces enfants verts n'étant (subjectivement) pas véritablement accrocheuse.

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William Davisson est écossais, botaniste et est appelé au chevet du roi de Pologne. le voyage lui fait un peu peur, la Pologne lui semblant aux confins du monde connu. on est au milieu du XVII ème.
Une fois sur place , dans un pays en guerre , il est amené à fuir avec le roi: Très vite , le cortège tombe sur deux enfants , au teint vert et à l'allure sauvage.

En 80 petites pages , l'auteure nobélisée laisse transparaître son immense talent de conteuse . Si l'écriture est magnifique, ces enfants verts ne le sont pas moins . En symbiose avec la nature , ils sont un contre pied à leurs congénères, loin de leurs intérêts et non soumis au dictat de Dieu.
ils sont le cri de la nature , son souffle et vivent avec elle au rythme des saisons.
Magnifique conte qui se lit le temps d'un soupir et qui laisse une trace sans doute à longtemps présente.
L'auteure, à nouveau, utilise tout son talent pour magnifier la nature.
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Une amie m'a prêté ce conte étrange, écrit par l'auteure polonaise prix Nobel. Je voudrais d'abord faire remarquer combien ce petit objet-livre est magnifique, sur fond vert tout à fait en accord avec l'histoire . Je ne connaissais pas les éditions la contre-allée dont le nom est inspiré par une citation d'Alain Bashung " Délaissant les grands axes, j'ai pris la contre -allée". Plus spécialement, ici, il s'agit d'une collection" Fictions d'Europe".

Mêlant faits historiques réels du 17 ème siècle, à une époque très trouble de la Pologne, où les Moscovites, les Tartares ravagent le pays , et fantastique, à travers ces enfants verts si inquiétants , l'auteure offre un texte prenant, à l'écriture limpide et souvent poétique. J'y ai vu en filigrane une réflexion sur la peur de l'autre, de celui qui est différent, le centre incarnant le monde rassurant, les cercles concentriques l'inconnu qui effraie. C'est le personnage du botaniste écossais, William Davisson ,qui est le narrateur de son périple angoissant à travers la campagne polonaise.

Cette courte histoire laisse une impression forte . Ces enfants verts vivant dans les arbres, au rythme de la lune et de la nature fascinent et enflamment notre imagination...

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Le narrateur de cet histoire est un érudit écossais qui vit en France et voyage à travers la Pologne. Médecin et botaniste, c'est un homme à la fois érudit et curieux qui nous conte l'étrange aventure qui lui est arrivée lors d'un périple avec le roi polonais alors qu'ils traversaient des étendues de forêt, loin de "la civilisation" connue et bien organisée...

C'est complètement par hasard que je suis tombée sur cet ouvrage, car si l'un des romans de cette auteure nobélisée m'avait été conseillé, ce dernier n'étant pas disponible, je me suis rabattue sur celui-là. Et j'en suis enchantée !
Le portrait du narrateur contribue à l'atmosphère fantastique de ce tout petit recueil (à peine 90 pages en mini format). Ceci était ma première rencontre avec l'écriture d'Olga Tokarczuk et j'en ressort ravie. Inutile de dire que je compte bien pousser l'exploration de l'oeuvre de cette auteure !

J'ai trouvé ce récit vraiment beau derrière sa simplicité apparente (qui reste une dénonciation de la barbarie humaine à travers les quelques motifs de guerre par exemple). Cette histoire nous parle moins desdits enfants verts que des mystères de la nature et l'incapacité de l'être humain à les appréhender ou à les comprendre sans s'effrayer ou rejeter - tant celui-ci aime à réguler, contrôler par des règles parfois absurde ou à l'opposé du bon sens. L'Homme pourra conquérir tous les savoirs du monde, il n'en demeure pas moins que la Nature n'obéit pas à ses lois, elle est hors de contrôle des hommes. Elle peut être observée, mais pas contrôlée. Certes, le récit se déroule au XVIème siècle, à une époque où la nature n'a pas encore été amputée, façonnée pour servir les envies ou besoins humains, mais la narration d'Olga Tokarczuk amène tout de même son lecteur à la réflexion.

C'est un récit atypique, un conte féérique "écolo" où il faut accepter de se laisser embarquer sans attendre une réelle résolution d'énigme. Comme avec Les enfants verts rencontrés dans cette histoire, il faut se contenter d'accepter les choses comme elles sont, comme elles viennent, sans émettre de jugement de valeur ni chercher à le disséquer trop sous peine de voir la magie s'envoler.

Une lecture faussement simple que je conseillerai très volontiers mais pas à tout le monde.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Qu’est-ce donc que la nature ? En mon âme et conscience, je lui répondis que la nature, c’était tout ce qui nous entourait, à l’exception de ce qui est humain, c’est-à-dire de nous et de nos créations. Le roi cligna des yeux, comme s’il faisait un essai d’accommodation visuelle ; j’ignore ce qu’il vit, mais il déclara :
— C’est donc un grand rien.
Je pense que c’est ainsi que les yeux élevés à la cour, habitués à regarder des motifs alambiqués d’étoffes vénitiennes, de riches lacis de tapis turcs, des ornements et des mosaïques, voient le monde. Si leur regard est confronté à la complexité de la nature, ils n’y verront que le chaos – le Grand Rien.
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Je ne cache pas qu’en prenant à l’époque la route vers la Pologne, je me sentais mal à l’aise, car je ne connaissais aucun pays éloigné à ce point du monde qui m’était familier, je me prenais pour un ex-centrique, quelqu’un qui s’aventurait au-delà du centre où l’on savait à quoi s’en tenir. J’avais peur des coutumes étrangères, de la violence des peuples orientaux, mais plus encore je craignais le climat imprévisible, froid et humide de cette contrée. J’avais toujours à l’esprit le sort de mon ami René Descartes, lequel, invité par la reine de Suède, s’était rendu quelques années auparavant dans ses châteaux nordiques glacials de la lointaine Stockholm ; ayant contracté un rhume, il y mourut dans la fleur de l’âge et en pleine possession de ses facultés mentales. Quelle perte pour la science !
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" Selon moi, le monde est constitué de cercles gravitant autour d'un seul point. Il faut savoir que cet endroit unique, appelé centre du monde, varie avec le temps ‒ jadis, ce fut Rome ou Jérusalem, à présent c'est sans conteste la France, et particulièrement Paris. Ces cercles, on pourrait les tracer avec un compas à verge. La règle est simple ‒ plus on est proche du centre, plus tout paraît véritable, concret, palpable, plus on s'en éloigne, et plus le monde semble flou, telle une toile blanchie par l'humidité. De plus, ce centre du monde se présente comme légèrement surélevé, de sorte que toute les idées, toutes les modes, toutes les inventions s'épanchent et coulent sur les côtés. D'abord, elles pénètrent les cercles les plus proches, et seule une infime partie parvient jusqu'aux endroits les plus écartés."
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Je reste persuadé que l'attrait du lecteur va davantage vers le récit que vers celui qui le raconte.
Page 13
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La guerre est un phénomène terrifiant et diabolique, quand bien même les habitations ne seraient pas directement touchées par les batailles, elle se répand partout, s’infiltre dans toutes les chaumières, engendre la famine, la maladie, la peur. Le cœur des gens se durcit, ils deviennent indifférents. La mentalité aussi se transforme de façon radicale, on ne s’occupe plus que de soi-même, on ne pense qu’à sa propre survie. Cela fait de l’homme un être cruel et insensible. Que de malheurs ai-je pu voir tout au long de notre périple entre la Lituanie et Lvov, que de violence, de mort, de brutalité insoupçonnée. Des villages entiers brûlés, des champs dévastés, stériles, et partout se dressaient des gibets, comme si tout le savoir artisanal des hommes s’était réduit à cette unique activité – fabriquer des outils pour détruire, tuer… Des corps humains non ensevelis, dépecés par les loups et les renards – l’œuvre funeste du sabre et du feu. Tout cela, j’aurais voulu l’oublier. Aujourd’hui, de retour dans ma patrie, lorsque j’écris ces mots, ces terribles images défilent encore devant mes yeux, et je ne peux plus m’en défaire.
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Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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