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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ressentiments distingués.

Je n'avais plus rien lu ou vu sur les corbeaux depuis le film éponyme de Clouzot en 1943 où Ginette Leclerc boiteuse jouait le rôle de l'oiseau noir. Peut être sur celui de l'affaire Grégory Villemin en 1984 qui inspira un roman à Marguerite Duras.
Et donc en voici un de retour dans ce curieux roman qu'on croirait sorti de la bibliothèque de ma grand-mère si ce n'est qu'il s'inscrit dans l'époque contemporaine avec téléphone portable, internet et imprimantes (bien plus fiables pour un anonymat).

Seuls les personnages semblent s'être figés dans une époque lointaine et se comportent comme si tout sur cette île française mais sans nom *, bretonne ou normande s'était arrêté au milieu du vingtième siècle.
Des lettres anonymes sous forme de cartes postales sont glissées dans des enveloppes et rédigées en lettres bâton (sic).
Notons juste qu'aujourd'hui une "carte postale" timbrée au tarif vert met entre deux mois et un an pour parvenir à son destinataire... Ces cartes postales donc ne portent pas vraiment de menaces, pointent des vérités plutôt anodines sur les uns et sur les autres.
Elles perturbent sans explosion vive la population de l'île elle-même anonyme (toutes les îles se ressemblent prétend l'auteur...) constituée d'individus sans patronymes pour la plupart : Gabriel, Marie, Pierre, Adèle et même un Gwenegan (gendarme infidèle qui couche avec la serveuse du bar de la marine) un Tommy et une Marge pour situer l'île du côté de Jersey plutôt que dans l'océan indien et puis aussi, Matteo le jardinier.

Le bar de la marine, l'épicerie (sans franchise), la gendarmerie et l'église évidemment et puis la mer autour ne font pas à eux seuls un décor vraisemblable mais c'est encore l'anonymat qui interdit à l'auteur toute description pittoresque qui situerait clairement le lieu.
Après 90 pages de cartes postales, Christophe Carlier se lasse et nous met en contact dans une seconde partie avec le corbeau. Rien ne change vraiment et les motivations du sombre volatile sont pour le moins fumeuses. Mais la fin n'est pas loin sur laquelle l'auteur ne perd pas de temps à broder (si je puis dire)…

Christophe Carlier est agrégé de littérature et fut professeur à la Sorbonne ; Il a soutenu une thèse sur "la mort dans les romans de Marguerite Duras" et a commis plusieurs ouvrages érudits jusqu'au jour où il reçut à 54 ans le prix du premier roman ( !) en 2012 pour « l'assassin à la pomme verte ».
On se perd en conjectures en confrontant ces informations et le roman désuet et insignifiant qu'il nous propose. Même si une victime improbable en fait les frais, cette histoire qu'on aimerait vraiment décalée ne mène à rien. L'écriture est correcte mais sent un peu la poussière et l'effort pour seulement 160 pages très aérées. On se fait des idées sur l'agrégation, finalement.
Belle couverture et beau papier.

Qu'est-il arrivé à cet écrivain ? J'attends une lettre du corbeau à son sujet.

*nommer l'île reviendrait à désigner au monde une population d'attardés sénescents perdurant près de nos côtes (et qui demanderaient peut-être des comptes).

Merci à Masse critique pour cet envoi insolite.


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