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Jean-Paul Manganaro (Autre)
EAN : 9782020097635
285 pages
Seuil (01/10/1987)
3.83/5   6 notes
Résumé :
L'Adalgisa, la Connaissance de la douleur et l'Affreux Pastis de la rue des Merles sont l'œuvre proprement romanesque de Gadda. Les deux premiers ont été écrits simultanément - la Connaissance sur le fond d'une image des Préalpes lombardes, tandis que l'Adalgisa explore le monde de la ville. C'est donc, ici, une sorte d'épopée milanaise au premier quart de ce siècle.
Plus que jamais chez Gadda, la satire et la dérision portent la narration : le célèbre dynami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Huit nouvelles , huit plongées dans la bourgeoisie milanaise sous le regard de Gadda aiguisé comme un scalpel , son ironie dévastatrice et sa capacité à emporter le lecteur dans les méandres et les tourbillons de sa narration si particulière .Et ce style inimitable , folie linguistique , arborescence de métaphores ,ivresse des mots (qui le rend pas facile en V.O. ) ,éclairs de poésie : l'aventure à chaque ligne.
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Bienvenue dans l'univers de Carlo Emilio Gadda, un univers centré sur la ville de Milan, son dynamisme et sa démesure de grande métropole du Nord de l'Italie! Ici, c'est cette ville qui est le personnage principal et c'est ensuite que vient l'Adalgisa, veuve s'occupant du cimetière Monumental. C'est aussi l'essor et l'omniprésence de la Bourgeoisie et de l'urbanisme, ajoutant à cela le dialecte milanais et la "milanesità", aspects typiques de la vie milanaise et de ses habitants. L'histoire aurait pu être intéressante, malheureusement la difficulté du dialecte associé à la langue italienne standard a rendu ma lecture très complexe :(
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Un caroussel ptoléméen de motocyclettes rampantes, un photomontage irisé de flamboiements rouges ou violets avec fumet de gazoline, assourdi d'éclats, d'explosions en chaîne, poussaient l'ultime caillot de la thrombose dans les lobes de la momie sabotante: l'embolie définitive dans les vases durs, tuméfiés, calcinés, violacés, dont s'était enchevêtrée, bouillie de tapioca, sa matière grise proprement ariostesque. Courant, dans le cosmos pirouettant de la Viscosa et des motos Guzzi, le danger de se voir renverser à chaque tour, lui-même et son coche, et le cocher, et sa patronne et dame: oh, jamais plus! Jamais plus! Joachim en train de plumeter sur son galop fastueux, jamais plus, jamais plus, ni Gérard, ni Gros, pour le peindre en train de grimper dans le vent, en montrant le blanc des yeux: les naseaux dilatés: par plus rien, rien du tout. La piétaille de la pétaradante mécanique du XXe siècle le plus trivial achevait de lui embrouiller ce petit ruban de vue libre devant ses yeux, entre les deux oeillères. Bolides maraîcheresques, laitiers dominicaux en flèche: avec un assemblage de cuisses féminines sur la selle arrière. Et taratatatapoum poum... Et l'écharpe rose ou bleu fumée (de ces femmes) s'envolait de leur cou avec les cheveux, un morceau de tulle ou de crêpe georgette s'allongeait, à l'horizontale, dans le vent, en course, comme court le panache d'une cheminée. En dessous, le sillage cendré et bleuté de la puanteur.
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L’image de la Gaule, des druides, de la cisalpinité en tant que mythe archétypal, se dresse comme écran réfléchissant et polysémique d’une barbarie déconcertante, parce qu’elle déplace toute intention, tout effort logique de la pensée : il ne suffit plus de souligner la caricature, ou l’ironie, ou le répertoire de l’imagerie prosodique de Gadda ; la tension de l’écriture se crée cette fois à travers la cosmogonie d’un espace à jamais perdu où l’auteur se retrouve mnémoniquement étranger, comblé justement parce que dépourvu de mémoire, et babillant, ce qui mieux lui permet d’opérer perte et dépense de ce qui appartient au territoire natal, maternel et patronymique. La langue, dans l’Adalgisa, se décide dans l’effort et l’affrontement entre italien, dialecte lombard et jargons, tous de régime celtique, qui l’émaillent ; et quoique ce système soit repris ailleurs, il y a dans ces récits-là comme la pureté immédiate, et par moments maladroite, d’une grande décision linguistique, avant qu’elle ne soit érigée en système absolu dans l’Affreux Pastis.
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Des femmes passent, et des filles : et parfois, pour certaines d’entre elles, les hommes ou les gars se retournent et murmurent entre eux ce qu’ils pensent ou ce qu’il leur semble devoir désirer : ils marchent et rient : en se retournant, le plus hardi trébuche. Et l’un parfois a un regard qu’une fillette reçoit silencieusement : et celui-là alors, en s’en allant, emmène en son âme comme un espoir et une douceur consolatrice, après les heures de fatigue. Une automobile dans sa course, comme eût fait un projectile, a dépassé, en l’effleurant, celui qui marchait. Elle l’assourdit, le couvre de poussière : il n’y prête pas attention. Les esprits patients et forts, quand ils sont pris par une affection subite ou un soudain bouleversement des sens, ignorent la poussière de la route, la lacération des sirènes en furie.
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De vrais pigeons.
« Que sûr ! » : l’histoire de la loterie, avec le Saint-Sépulcre en premier prix. Pour arracher de la poche, à certains grands bambins bouche bée, le cœur de leurs, quatre sequins, c’est-à-dire des économies gagnées à la sueur de leur front, qui leur avaient coûté toute une vie ; pour les plumer comme il faut, ces petits poulets (à maman), sans qu’ils aient à criailler trop fort, et arriver même enfin à les combler d’une belle porte close, scellée réglementairement « par l’autorité judiciaire » ; pour parvenir à ce but suprême du « crédit »et de l’« activité de crédit », on peut bien s’ingénier et se servir d’une croix ; de la patrie, puis, n’en parlons même pas.
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Le bleu turquin là-haut, canalisé par deux gouttières rouillées, semblait accueillir, avec la chaîne noire des envols, la gaîté de leurs âmes, et le rêve : images de monts et de neiges et de cieux lointains, délivrance d'espoirs. Les filles s'avançaient comme en un clair cortège, en un triomphe léger. Des vestes magnifiques, un envol de soies et mousselines, presque un flottement d'anges, ou de papillons. Un fuite, un gazouillement de jambes sveltes hors des jupes d'avril, dessinées par la grâce extrême du jour.
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