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EAN : 9782864249047
189 pages
Editions Métailié (21/02/2013)
3.61/5   18 notes
Résumé :
Giorgio Pellegrini, l’antihéros de Arrivederci amore, ancien combattant des luttes sociales des années 70 devenu impitoyable criminel, possède désormais tout ce dont il avait rêvé : une épouse qu’il manipule au gré de ses caprices sadiques et un luxueux restaurant, rendez-vous de tous ceux qui comptent dans sa cité du Nord-Est italien.Il gère aussi, avec l’aide de son avocat, le député Brianese, un réseau d’escort-girls pour les politiciens affairistes qui mettent l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Sous des dehors de restaurateur débonnaire, Giorgio Pellegrini est loin d'être un personnage recommandable. Ancien brigadiste, il utilise son établissement chic situé en Vénétie, La Nena, comme couverture d'un réseau de prostituées, lesquelles servent à combler les désirs d'hommes politique corrompus. Pervers manipulateur, il assouvit ses besoins de domination et d'humiliation sur son épouse, lui faisant croire qu'il l'aime éperdument. Mais lorsqu'il apprend que son protecteur l'avocat Brianese l'escroque, son sang ne fait qu'un tour et son penchant pour la violence, trop longtemps contenu, refait surface, même si le fait de céder à ses instincts doit le conduire à se mettre à dos l'impitoyable mafia calabraise, dont Brianese n'est que l'homme de paille.

Escort-girls, mafia et notables corrompus sont donc au menu de ce très noir roman de Massimo Carlotto, fin observateur de la politique et de la société italienne d'aujourd'hui. Une vision terrible et radicale, une histoire sans concession où Carlotto, mordant et incisif, réussit à nous passionner pour un personnage sans morale, capable des pires horreurs pour sauver sa peau. Tout le contraire d'un jour ennuyeux, ce livre est plutôt une course contre la montre et un jeu de massacre machiavélique entre une ordure et une autre. Déroutant et très prenant.
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Je dois bien avouer une chose. Depuis des années que je lis de la littérature policière je me rends compte avec le temps que j'ai une faiblesse coupable pour les héros négatifs. de ceux qui n'hésitent pas à exhiber à la face du monde tout ce que l'âme humaine peut avoir de retord, de cupide, de cruel et de bestial.

Giorgio Pellegrini est de ceux là. Pour ceux qui ont eu le plaisir de lire " Arrivederci amore" il retrouveront sans doute avec bonheur, ce salopard immoral qu'ils avaient découvert, et qui n'avait pas manqué de leur montrer au fil de ses aventures d'alors, toute l'étendue de sa malfaisance.

Ici point de cavale, de trahison, d'attaque de fourgon. Dans ce nouvel opus notre homme s'est assagi, s'est acheté avec le temps , l'image d'un homme respectable.

Nous le retrouvons à la tête d'un luxueux restaurant, la Nena , qui est devenu incontournable pour les notables du coin tant les vins sont fins et les mets délicieux. Giorgio Pellegrini sait se rendre indispensable pour ces élites de Padanie.

D'autant plus indispensable, que derrière la façade respectable de son établissement, une autre activité non moins lucrative s'y développe à leur destination. Celle d'un réseau d'escort girls et de prostitution qu'il a monté avec son ami et associé, l'avocat et député Brianese.

Tout aurait pu ainsi perdurer pour le plus grand bénéfice des deux associés. L'un maintenant à flot son restaurant, l'autre ayant à sa disposition un lieu discret et un atout considérable pour négocier et conclure ses affaires et entourloupes politiques. Tous ce que compte la Padanie, notables industriels ou politiques se pressant au portillon de ce lieu fait pour eux.

Pourtant un soir, un petit grain de sable va enrayer la belle mécanique. Brianese annonce à Giorgio que les deux millions d'euros que celui ci lui avait confié pour les investir dans un projet à Dubaï sont partis en fumée . Qu'ils ont été grugés , piégés par le même mécanisme qu'avait en son temps manigancé Madoff pour plumer les plus argentés de ses clients.

Mais Giorgio ne l'entends pas de cette oreille, et fait pression sur son associé pour récupérer son investissement et les intérêts qui vont avec. La tension monte entre les deux hommes, et pour relâcher celle-ci, Brianèse fait rentrer la Ndrangheta dans la danse. Les mafieux ne tardent pas d'ailleurs à prendre les rennes du restaurant.

Si Brianèse excelle dans l'art des marchés publics truqués, des détournements de fonds et des combines douteuses, Giorgio Pellegrini traîne derrière lui un passé violent et un instinct de survie animal.

Et cet instinct va réveiller en lui de vieux réflexes. Car notre homme n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et compte bien défendre ses plates bandes.

Le lecteur ne manquera pas de s'horrifier des actes que Giorgio Pellegrini commettra tout au long du roman. Animal froid prêt à tout pour survivre, ne s'embarrassant ni de détails, ni de la moindre barrière morale, il exécute froidement son plan. Pour lui, ses congénères n'ont de valeur à ses yeux que s'il en tire un quelconque bénéfice ou le servent à dessein dans sa quête de satisfaction.

De fait, le lecteur ne s'étonnera pas de son rapport aux femmes.

Considérées au mieux comme des cruches, accessoires de vie dont il faut organiser le revolver planning dans les moindres détails pour les maintenir en forme, et suffisamment désirantes pour exciter sa libido, au pire, traitées comme du bétail que l'on revend rapidement et sans vergogne à d'autres proxénètes pour renouveler le stock.

Mais aussi abjecte que puisse être Giorgio Pellegrini, on n'en lâche pas le livre pour autant. Car au delà de ce personnage ignominieux qui vaut cependant le détour, c'est un portrait d'une certaine Italie que nous brosse un Massimo Carlotto désenchanté.

Celui d'une société en pleine déliquescence morale et politique, où l'avidité est érigée en valeur, la compromission et le chantage en régulateurs de la vie publique, et dont les dernières élections ne sont qu'un énième soubresaut de cette démocratie qui se rapproche toujours un peu plus de l'abîme.

Massimo Carlotto est un formidable témoin de son époque, qu'il dissèque avec cynisme et froideur, ne laissant pas la place à une once d'espoir dans cette Italie qui se putréfie de l'intérieur.

Admirable écrivain, formidable conteur d'une époque qui voit nos démocraties perdre leurs repères et institutionnaliser une violence économique et sociale d'où les plus faibles ne sortiront pas indemnes, pendant que volent au dessus d'elles, toujours plus nombreux, les rapaces de la finance, de l'intolérance et de la xénophobie qui attendent patiemment leur heure.

Un roman qui ne risque pas de vous ennuyer.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Giorgio Pellegrini 2 : A la fin d'un jour ennuyeux (2011)

Dix ans après le terrifiant et jouissif "Arrivederci, amore" (décliné entre temps sous forme de BD puis adapté au grand écran), Carlotto reprend le personnage de Giogio Pellegrini pour une sorte de suite différée : Giorgio s'est installé dans son restaurant chic qui, accessoirement, sert de base arrière à son bienfaiteur Santé Brianese, avocat et à présent député. Il a donc pris quelque distance avec le crime violent. Mais un événement inattendu menace sa tranquillité obtenue de haute lutte : la tentation du sang se fait alors très forte, irrépressible...

Rajouter un épisode à ce fulgurant chef d'oeuvre qu'est "Arrivederci, amore", c'est être condamné à décevoir. L'objectif est donc de décevoir le moins possible ! Eviter de se répéter, trousser une intrigue inlâchable tout en entretenant l'intérêt pour ce personnage épouvantable et hors norme qu'est Giorgio Pellegrini... On peut considérer que Carlotto réussit son pari tant le plaisir de lecture est intense pour peu qu'on ait les boyaux bien accrochés. Mais on n'atteint pas le paroxysme du premier tome, décuplé par un effet de surprise qui ne joue plus à présent. Impossible toutefois de qualifier ce roman d'inutile : les textes de Carlotto sont rares et courts, ce serait un crime de les bouder !
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Giorgio Pelligrini, ancien terroriste dans les années 70, ancien braqueur de banques, a formidablement réussi sa reconversion (bâtie sur des trahisons et des compromissions) puisqu'il est à la fois propriétaire d'un restaurant à la clientèle de notables et d'un réseau d'escort girls. Mais un différend avec son avocat va remettre en cause bien des choses...
Etre manipulateur, sans aucun état d'âme, Gorgio ne conçoit pas de relation sans domination, en particulier avec les femmes. Son abjection est si fascinante qu'elle nous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Et en refermant le livre on espère qu'une chose : ne jamais croiser son alter ego dans la vie réelle !
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Alors que la péninsule ne se sort pas de l'imbroglio des dernières élections, ce livre est hélas assez révélateur. Trafics, corruptions, mafia, assassinats, manipulation, écoutes et élections sont au coeur de ce roman noir, la vision de la Vénétie est bien autre que celle habituellement proposée aux touristes.
Mécanismes du pouvoir, de la domination, une oeuvre sombre, violente, qui pourrait être un simple roman noir si elle ne trouvait pas autant d'écho dans l'actualité italienne.Quand on parle de prothèses médicales défectueuses , d'études truquées pour construire des tronçons d'autoroute inutiles , de rejets industriels en mer et autres pots de vins... cela laisse songeur!

Ici le héros est un criminel particulièrement détestable, que ce soit dans sa "vie privée", la façon dont il se comporte avec sa femme, avec l'amie de celle-ci, ou dans ses "affaires" (âmes sensibles s'abstenir!) et pourtant lorsqu'il tombe sur d'autres mafieux tout aussi peu sympathiques, l'on se demande comment il va bien pouvoir s'en sortir.
Court, dérangeant, mais pas ennuyeux!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À la fin d’un jour ennuyeux, l’avocat Sante Brianese, par ailleurs député de la République, fit son entrée à la Nena de son pas décidé habituel. Un instant après apparurent sur le seuil sa secrétaire et son factotum. Ylenia et Nicola. Beaux, élégants, jeunes, souriants. On les aurait dits sortis d’une série télévisée américaine.
C’était l’heure de l’apéritif, un va-et-vient continu de gens, de verres et d’amuse-gueules. A l’extérieur, des poêles en forme de champignon réchauffaient une nombreuse compagnie de fumeurs. Je connaissais presque tout le monde. Au fil des ans, j’avais sélectionné la clientèle avec une patience de bénédictin. Dans mon établissement ne circulaient ni coke, ni putes, ni connards, et je payais un type, qui s’était foutu la cervelle en l’air à force d’anabolisants, pour rester discrètement à la porte et bloquer l’entrée aux vendeurs de fleurs, de briquets et de pacotille variée. À la Nena, on n’entrait que si on avait envie de dépenser ce qu’il fallait pour jouir d’une atmosphère tranquille, raffinée mais en même temps « piquante et amusante ». Le matin, de 8 h à 10 h, nous offrions des thés de grande qualité, des croissants odorants et des cappucinos dont le lait arrivait directement d’un village des Dolomites. De 12 h 30 à 13 h, le déjeuner : léger et tonique pour les employés et les professions libérales, minimaliste et végétarien pour les gros tas éternellement au régime ou bien somptueux, quoique respectueux des traditions vénètes, pour les représentants et les clients qui n’étaient pas obsédés par leur ligne. L’apéritif vespéral commençait à 18h45 et le dîner à 19h30. Pour le commun des mortels, la cuisine fermait à 22h30. Pour des gens comme Brianese, l’établissement était toujours ouvert.
L’avocat s’assit à sa table habituelle et sa serveuse préférée s’empressa de lui apporter l’habituel verre de bulles précieuses que depuis onze ans je lui servais gratuitement. Puis, comme toujours, les clients firent la queue pour présenter leurs hommages rituels à leur élu. Pas tous. Autrefois, il n’y aurait pas eu d’exceptions, mais son parti risquait sérieusement de perdre les élections régionales en faveur des « padanos », c’est comme ça que leurs alliés les appelaient affectueusement, et certains annonçaient déjà discrètement qu’ils passaient du côté des futurs maîtres. Brianese, avec son habituel sourire imprimé sur le visage, accueillit les manifestations de fidélité et prit note des défections. À la fin, ce fut mon tour. Je me versai un prosecco, sortis de derrière le comptoir et m’assis à ses côtés.
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La politique aussi est un crime créatif. C’en est même la quintessence. Moi, j’en étais exclu mais j’avais décidé de ne pas abandonner le terrain. J’étais né pour baiser mon prochain et ça me plaisait salement. Ça me donnait le sentiment d’être vivant.
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Je suis la variable folle de votre système de merde, et je vous assure que je me suis limité à vous donner une très petite démonstration de mes capacités professionnelles sur le terrain de la violence.
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Très déçue par un livre trop...ennuyeux.... Jusqu'à la fin, ennuyeux ! Aujourd'hui, je peux dire que je suis arrivé à la fin d'un livre ennuyeux, trop ennuyeux... Ouf !!!
Lu dans le cadre d'un Comité de lecture, je devais le lire afin de le comparer à d'autres. De moi-même, j'aurai lâché ce livre très vite.
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C’était le carré VIP de la Nena, à la disposition totale de Brianese et des comités d’affaires ou des cliques qu’il contrôlait. Du menton, je montrai Ylenia et Nicola.
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Intervista a Igort e Carlotto .
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