AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 746 notes

Chicago, 1959. Après le décès de sa maman, le jeune Charlie Rizzo quitte la Californie pour rejoindre Chicago, là où son père habite. Un père qu'il n'a pas vu depuis longtemps, qu'il est content de retrouver même s'il se rend compte qu'il sait peu de choses sur lui. À commencer la raison pour laquelle il est aveugle. Matt lui raconte alors l'épisode de l'accident de chasse survenu à l'automne 1925. Alors qu'il se baladait le long de la voie ferrée, l'un de ses amis, Messina, qui avait un fusil, a pris peur lorsqu'il a entendu un cerf brailler. le souffle du coup de feu lui a alors explosé au visage... le jeune Charlie s'accommode facilement au rythme de vie de son père qui, lorsqu'il ne vend pas des assurances, passe son temps à écrire, lui-même l'aidant dans ses projets de livres. Les années passent sans heurts jusqu'au jour où le jeune garçon, poussé par deux amis, participe à des cambriolages. Il est alors arrêté par la police, une situation qui anéantit Matt. Celui-ci tente de convaincre son fils de coopérer. En vain. Pour le persuader, il n'a d'autre choix que de lui avouer les raisons de sa cécité et lui révéler son lourd passé en prison...

Impressionnant, c'est bien le premier qualificatif auquel l'on pense après avoir lu cet album graphique. Impressionnant aussi bien sur le fond, la forme et la taille (pas moins de 460 pages). L'auteur, David. L. Carlson, est ami avec Charles Rizzo qui lui a raconté l'histoire de son père. Cet album aborde donc la vie de Matt Rizzo, de sa jeunesse à sa mort. Il retrace aussi bien l'accident qui lui a coûté la vue, ses écrits et surtout ce qu'il a vécu en prison où il a passé beaucoup de temps avec Leopold Nathan (celui là même qui lui faisait peur quand il était gamin), un des tueurs du jeune Bobby Francks. Il aborde intelligemment différents thèmes tels que la pardon, la résilience mais aussi la littérature, la poésie et la force de l'imagination. Un beau et fort récit sur la reconstruction d'un homme brisé parfaitement mis en image par Landis Blair. Un graphisme sombre, tout en hachures qui exprime magistralement les zones d'ombre.

Une oeuvre remarquable !
Commenter  J’apprécie          652
Coup d'essai, coup de maîtres ! Sauf erreur, premier roman graphique du scénariste, du dessinateur et de l'éditeur. Et ils gagnent le fauve d'or d'Angoulême ! Plus mon admiration. le dessin crayonné m'a de suite ramenée vers Emil Ferris. Ici sans couleur. Ce qui renforce l'histoire. Un jeune homme, en déboires avec la police, va découvrir la véritable cause de la cécité de son père dans ce Chicago des années de crise. Comment un tueur va sauver son compagnon de cellule avec L'enfer de Dante ? Sujet inespéré que cette rédemption grâce à la littérature ? Et remerciements au fils pour l'avoir raconté à David L. Carlson qui nous offre ce chef-d'oeuvre littéraire.
Premier coup de coeur de l'année 2022.
Commenter  J’apprécie          480
« J'ai vite tout su, ou presque, de la vie de mon père. C'est très difficile pour un aveugle d'avoir des secrets.
Mais on a tous au moins un secret »
Et c'est ce secret sur son père que Charlie Rizzo va découvrir à l'âge adulte. Un secret qui va le faire grandir et mûrir. Un secret étonnant, sombre comme cet album hachuré de noir, au dessin et au charme mystérieux.
C'est une plongée dans le Chicago des années 30, le crime organisé et la prison que proposent Carlson et Landis, avec en bonus une histoire d'amitié, de littérature et de transmission. Les illustrations en noir et blanc donnent toute la mesure de ce roman graphique oppressant, tiré de faits réels.
Un fauve à Angoulême amplement mérité.
Commenter  J’apprécie          440
"Les livres sont le creuset des plus grandes histoires sur la conditions humaines. Dante Alighieri est l'un des plus fameux poètes que la Terre ait portés."

À la mort de sa mère, Charlie Rizzo vient vivre avec son père non voyant, Matt. À la faveur d'une erreur de parcours, Charlie va découvrir la vérité sur L'accident de chasse qui aurait coûté la vue à son père.

S'en suit un long échange tendu entre les deux hommes durant lequel le père raconte au fils la douloureuse expérience de la prison, la dure expérience de la vie. Une vie peu commune dans le milieu carcéral aux côté d'individus parfois peu recommandables mais aussi la rencontre avec un détenu particulièrement lettré. Les références littéraires sont nombreuses. La poésie et la littérature comme échappatoires à un destin tout tracé de gangster loser.

Basée sur une histoire vraie, une histoire de rédemption brillamment construite, signée David L. Carlson et servie par le dessin incroyable du jeune Landis Blair, un grand illustrateur dont on n'a pas fini d'entendre parler. Un noir et blanc d'une intensité rare mais surtout une multitude de traits de crayon qui donne parfois l'impression d'un travail de gravure et qui m'a rappelé le trait au stylo bille d'Emil Ferris dans Moi ce que j'aime c'est les monstres.

Premier roman graphique publié par Sonatine Éditions, un coup de coeur, forcément !


"Le silence est l'absence de son ou de bruit ; réduire quelqu'un au silence consiste à le faire taire par la force."

Lien : https://bouquins-de-poches-e..
Commenter  J’apprécie          410
Une première fois, j'ai failli emprunter ce livre...Le noir et blanc des dessins m'a rebutée, trop sombre, je ne sais pas... Je ne l'ai pas pris.
Un deuxième passage à l'étage BD de ma bibliothèque, je suis déjà chargée de livres, et pourtant de nouveau je feuillette ce roman graphique et là je me dis pourquoi pas ?
Quelle erreur j'aurais commise en ne l'empruntant pas ! Quelle histoire ! On y parle de meurtre de sang-froid mais surtout de rédemption par l'Art. Ici c'est l'Enfer de Dante qui va permettre au héros de s'en sortir. Mais plus que ce livre c'est celui qui va l'aider à s'en sortir qui sort, pour le coup, totalement des sentiers battus.
J'aimerais trouver les mots pour vous encourager à cette lecture sans trop dévoiler de l'histoire....
Je l'avoue les dessins sont sombres, mais ils collent à ce qu'ils racontent. L'auteur finit par nous rendre attachants tous ses personnages, tous.... même....

Un coup de maître primé à Angoulême que j'ai déjà conseillé à ma famille.
Commenter  J’apprécie          382
Dans ce roman graphique, Landis Blair et David L. Carlson nous racontent une histoire de rédemption aussi sombre que touchante.
Alors que son fils est sur le fil du rasoir face à la délinquance et la prison, un homme décide de lui exposer son passé, la véritable façon dont il a perdu la vue, ses erreurs, ses mensonges qui l'ont mené à sa perte.
Le récit est entremêlé de passage de « La Divine Comédie » de Dante.
Je me suis laissée engloutir dans cette toile d'araignée, à moins que ce ne soit un puits sans fond qui se déploient page après page, pour mieux obséder le lecteur.

« L'accident de chasse » m'a littéralement happée, tant par l'histoire que par l'élégance de ce noir, si noir que j'ai parfois eu envie d'en sortir.
J'ai posé le livre pour mieux l'apprécier quelques heures plus tard.
Une très belle découverte pour moi qui ne lis quasiment jamais de BD ni de romans graphiques.
Commenter  J’apprécie          383
C'est le premier roman graphique, édité par les éditions Sonatine, et c'est une réussite.
C'est aussi le premier roman de David l'Carson qui raconte une histoire vraie, détail révélé à la fin du roman. le graphisme en noir et blanc, austère et magnifique, juste des hachures à la plume, de Landis Blair donne une atmosphère mystérieuse, lugubre, glauque, macabre et souligne admirablement cette histoire forte qui baigne dans le milieu de la pègre et carcéral à Chicago dans les années 60,.
Charlie vient de perdre sa mère, et va vivre chez son père Matt qui est aveugle, à Chicago. Celui-ci écrit à ses heures perdus des romans en braille. Charlie , livré à lui-même, a de mauvaises fréquentations, à l 'adolescence et finit avec sa bande par commettre un casse.
Matt essaie de le raisonner et lui parle de ses propres erreurs, il doit lui avouer comment il est devenu aveugle, il avait toujours prétendu que c'était un accident de chasse.
Il lui raconte sa jeunesse, ses erreurs, sa vie en prison, son initiation à la littérature et aux oeuvres de Dante par son voisin de cellule. Ce qui a fait de lui un autre homme, lui qui était inculte et suicidaire.
C'est un tres beau roman sur la transmission et sur le pouvoir de la littérature.
Commenter  J’apprécie          360
À la mort de sa mère, en 1959, Charlie Rizzo part vivre avec son père à Chicago. Matt Rizzo est aveugle et, pour répondre à la curiosité de son fils, il lui explique comment il a perdu la vue. En 1925, il chasse avec deux copains dans un coin près du fleuve où, disait-on, il s'était passé d'horribles événements : « le crime du siècle ». Mais c'est l'accident de chasse, et un coup de feu aveugle Matt. Voilà la version officielle. Cependant, des circonstances particulières amèneront Matt à avouer la vérité à son fils et à lui raconter pourquoi il a passé plusieurs années en prison, partageant la cellule de Nathan Leopold, un des deux auteurs du crime du siècle. L'homme deviendra pour Matt une sorte de mentor.
***
Au début, malgré une certaine lenteur du récit, le désarroi du jeune garçon qui découvre le monde d'un aveugle se révèle particulièrement émouvant : l'appartement sans décoration aucune, le père qui n'allume jamais, qui se tient devant un mur parce que ça le rassure car il sait ce qui est devant lui, la compagnie bienvenue de Capitaine, etc. Au fil du récit, les relations père-fils tiennent une place importance dans ce superbe roman graphique, non seulement entre Matt et Charlie, mais aussi entre Matt et son propre père, comme entre Nathan et le sien. J'ai eu parfois l'impression que Nathan Leopold servait à Matt de substitut paternel. le caractère de cet intellectuel qui a commis un meurtre par bravade reste à approfondir pour moi : je sais que je relirai cette oeuvre. C'est grâce à Nathan que Matt découvre la littérature, la philosophie, l'Enfer de Dante, et qu'il se met à écrire lui-même.
***
Autant, voire plus, que le scénario de David L. Carlson, c'est le graphisme de Landis Blair que j'ai trouvé remarquable. Les dessins à la plume et à l'encre, toujours en noir et blanc, presque toujours hachurés (sauf dans les passages intitulés « Les écrits de Matt Rizzo »), la mise en page, les plans privilégiés rappellent parfois le travail d'Emil Ferris dans Moi, ce que j'aime, c'est les monstres. D'autant plus qu'il s'agit de la même époque (le début des années 60) et du même endroit (Chicago) et, dans les deux cas, d'histoires particulièrement sombres et intenses. Les variations sur les lunettes de Matt ouvrent ou ferment un monde, c'est selon. Certaines pages sont impossibles à oublier : retenu par deux ombres, Matt tenant ses yeux arrachés dans ses mains, les orbites en sang, devant les flammes de l'enfer et les lunettes « ouvrant » sur la prison m'a bouleversée. J'avoue ma perplexité devant le rapprochement des deux panoptiques : la prison de Matt et la bibliothèque que fréquente Charlie… Une expérience de lecture marquante, assurément.
Commenter  J’apprécie          340
1959, Charlie Rizzo vient de perdre sa mère et part rejoindre son père aveugle à Chicago. On lui a toujours dit que son père a perdu la vue suite à un accident de chasse.
A l'adolescence, Charlie aura de mauvaises fréquentations et risque la prison. Alors, son père décide de lui révéler sa véritable histoire. Suite, à un braquage qui a mal tourné, il est devenu aveugle.
La prison, c'est déjà l'enfer en temps normal mais, quand en plus, on est aveugle, c'est encore plus difficile. Il partagera sa cellule avec Léopold Nathan, un des tueurs les plus renommés de la prison et du pays. La littérature occupera également une place importante, lui permettant de s'évader.
Un très beau roman graphique qui a été récompensé de plusieurs prix dont le remarquable Fauve d'Or d'Angoulême en 2021. J'ai aimé cette histoire, tirée de faits réels et son graphisme qui me fait penser aux dessins de Emil Ferris.
Une belle histoire hachurée pour nous raconter la filiation qui existe entre un père et son fils.
Par contre, je n'ai pas trop apprécié les passages où Dante est cité. Malgré tout, une très belle lecture.
Commenter  J’apprécie          320
Quel magnifique album que cet Accident de chasse !

Chicago fin des années 50, Charlie Rizzo est confié à la garde de son père, Matt Rizzo, après la mort subite de sa mère. Matt Rizzo est aveugle et raconte à son fils que sa cécité a pour origine un accident de chasse. Charlie grandit auprès de son père et de son chien d'aveugle. Matt écrit depuis des années et lui apprend à aimer des grands auteurs : Dante, Homère etc..
Tout bascule le jour où Charlie est arrêté suite à un cambriolage. Son père décide de lui raconter la vraie raison de sa cécité et les longues années qu'il a passées en prison. Il y a rencontré un tueur célèbre de Chicago, Nathan Leopold avec lequel il avait noué une très forte relation.

C'est une histoire vraie et tous les personnages ont réellement existé à Chicago.

En lisant l'album, j'ai fortement pensé à Moi ce que j'aime c'est les monstres. Même si à première vue, les deux sont très différents, il y a une vraie parenté entre ces ouvrages. Il sont d'ailleurs tous les deux bien volumineux

Les dessins sont en noir et blanc, et l'ambiance est très sombre. Il faut s'habituer au départ à cette atmosphère un peu lugubre mais les crayonnés sont magnifiques et certaines mises en page sont splendides.

Le récit est aussi un peu lent à se mettre en place mais dès lors que Matt raconte son séjour en prison, il devient addictif et passionnant. C'est l'histoire d'une amitié hors-norme et d'une rédemption grâce à la littérature. le personnage de Matt est particulièrement touchant et je garde en mémoire son image debout contre le mur de sa geôle pour « ressentir ».

Comme on peut dire de certains romans, qu'il existe une parfaite adéquation entre le fond et la forme, il y a dans cette bd une parfaite adéquation entre le dessin et le récit. Ils sont tous deux sombres et puissants.

Je ne suis pas étonnée que cette bd ait obtenu des prix prestigieux et franchement, elle les mérite amplement.
Commenter  J’apprécie          327



Lecteurs (1424) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5220 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..