Leo Junker, flic aux affaires internes, doit avoir Jupiter dans le trigone de Neptune.
Après avoir royalement fait foirer l'enquête Gotland et accessoirement occasionné la perte de l'un de ses collègues, vl'à t'y pas qu'au sein même de son immeuble, une junkie vient fraîchement d'être étendue pour le compte. A priori, rien d'extravagant, n'était un méchant détail titillant furieusement notre aimant à scoumoune.
Elu roman policier de l'année en Suède.
La jaquette est prometteuse, trop, peut-être...
Le syndrome du pire m'a fait l'effet d'un polar Kiss Cool.
Premier effet, un démarrage placide, limite poussif.
Les polars suédois sont rarement comparables à la franchise Fast and Furious mais accrochent généralement un lecteur qui ne demande qu'à se laisser mener par le bout de son petit nez mutin. En cela, Mankell et son taciturne inspecteur Wallander, sont pour moi incomparables.
Ici l'enquête débute piano piano, on est pas loin du tête-à-queue. Pour un piano, rien d'anormal en soi me direz-vous.
Puis survient le double effet Kiss Cool.
Un tournant véritablement passionnant lorsque notre chat noir de héros se met à évoquer son enfance et notamment ces délicieux moments passés en la compagnie de son unique pote, John Grimberg, et de sa sublime frangine, Julia.
Inutile de préciser qu'une jeunesse passée à Salem tient bien plus de l'enfer que du paradis.
La mécanique devient dès lors parfaitement huilée. Carlsson légitimise enfin ce faux rythme précédemment honni en effectuant des ponts réguliers entre passé et présent et permet ainsi à son puzzle diabolique de parfaitement s'assembler sous nos yeux ébaubis.
Le syndrome du pire, passé le premier moment de stupeur, possède finalement toutes les qualités requises pour s'affirmer comme un très bon polar !
Un grand merci à Babelio et aux éditions Ombres Noires pour la découverte de ce nouvel auteur à suivre.
3.5/5