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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un court ouvrage à deux mains : la première partie écrite par l'habile Alexandre Adler est une sorte de préface synthèse de la seconde partie rédigée par un ancien banquier, Hervé de Carmoy. le propos de ce dernier se divise en cinq chapitres : démographie, secteur financier, innovations technologiques, politique étrangère, dimension militaire. Chacun des chapitres se sous-divise en un exposé général suivi de questions pertinentes et, enfin, de conclusions dans l'ensemble positives. L'ouvrage écrit trop tôt, la situation intérieure est peu abordée alors que l'Amérique profonde est secouée par les Teas parties et par les multiplications des « Occupy » de Wall Street à Mosier, gros bourg de l'Oregon (430 habitants). Mais les deux auteurs comme beaucoup de leurs semblables habitués à certains cercles métropolitains ne considèrent pas l'Américain du Nevada ou de l'Iowa qui sent trop la terre : seuls ceux de la Silicon valley et de Pennsylvania Avenue méritent de l'attention. En fait les deux auteurs ont une vision très impériale des Etats-Unis : l'essentiel est ce que grand pays continue à attirer les élites des autres continents dans les universités : ne plaident-ils pas pour que le melting-pot soit un « melting-top »(p.70) ? On doit venir à Rome et non l'inverse….
La géographie est également peu présente alors que l'examen d'une carte fournirait d'un seul regard tout le potentiel que les Etats-Unis possèdent avec leur longue façade pacifique. Mais, elle est sous-entendue quand Hervé de Carmoy évoque la politique étrangère de plus en plus offensive et la force militaire, aujourd'hui la première: plus de 500 bases à travers le monde sans compter celles secrètes et sans omettre les antennes de la CIA et du FBI.
Au terme de la lecture de ce livre, est-ce bien de l'Amérique du Président Obama qu'ils voulaient évoquer et pour lequel Hervé de Carmoy a une admiration réelle ? Ou bien ne saisissaient-ils à l'occasion de l'arrivée dans le Bureau ovale d'un Président noir d'exprimer leur union aux desseins de cette hyperpuissance ? Ainsi Alexandre Adler dans les lignes « … tant il demeure vrai que la République américaine porte toujours dans son code génétique le plus fondamental, les destinées et les espoirs de la démocratie ainsi que de la liberté dans le monde, sans parler de l'indispensable conquête et colonisation de l'espace le plus proche, la lune et les astéroïdes » (p.40)
Puis à la page 163, Hervé de Carmoy lui répond en écho : « Malgré tout et dans son ensemble, les Etats-Unis sont satisfaits de la position qui la leur dans le monde d'aujourd'hui. Ils ne cherchent nullement à l'étendre. Ils sont en revanche attachés à ce que le monde continue comme il est, c'est-à-dire selon une équation qui les avantage tant leurs règles de jeu prévalent encore. »
On comprend qu'à Cannes, Nicolas Sarkozy ait tenu à tout prix à échanger d'égal à égal avec le POTUS !


Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2011

Source:
Adler (Alexandre), Carmoy (Hervé de) : Où va l'Amérique d'Obama ? , Paris, PUF, 2011, 18 €
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Avant tout, il faut faire remarquer que « Où va l'Amérique d'Obama » aurait pu simplement être intitulé « Où va l'Amérique ? ». Car si on recherche dans cet essai une analyse de la politique menée par Barack Obama depuis son arrivée au pouvoir, on fait fausse route. Les deux auteurs, Alexandre Adler, qui a notamment fait des chroniques sur Radio France, et Hervé de Carmoy, qui peut se prévaloir d'une longue expérience des milieux financiers, cherchent ici à retracer d'une façon synthétique l'évolution démographique, économique et politique des Etats-Unis pendant ces dernières décennie ; ainsi que celle de leur stature internationale.
Tout au long d'un essai relativement court ( 189 pages ) et donc accessible, divisé en cinq chapitres, les auteurs tentent de savoir si les Etats-Unis vont rester fidèles à ce qui a fait jusque là leur force, ou non. La situation démographique y est longuement décrite. On y apprendra notamment que la première puissance mondiale va bientôt être plus composée de populations d'origine étrangère que de blancs, mais que les inégalités sociales entre les différentes ethnies du pays sont encore bien ancrées. L'importance des milieux financier y est analysée. le chapitre consacré à ce sujet laisse entendre que « L'Amérique d'Obama » n'a pas encore, comme chacun sait, digéré les conséquences de la Crise de 2007, et surtout qu'ils n'ont pas suffisamment pris conscience des dégâts que peuvent inévitablement provoquer un manque de régulation du secteur financier Un autre chapitre se penche sur le rôle des innovations, où l'on apprend notamment que cela peut-être source d'une politique d'immigration plus sélective. La politique extérieure des dernières décennies fait évidemment l'objet d'un chapitre. Les auteurs mettent l'accent sur le fait qu'au-delà des légitimes impératifs sécuritaires qu'elle souhaite, l'Amérique, et plus celle de Bush que d'Obama, a laissé passer des occasions d'ouverture avec le monde extérieur désormais plus qu'improbables, notamment avec l'Iran. Et la dimension militaire vient alimenter un dernier chapitre. Il y est mentionné que depuis plus d'un demi-siècle et leur libération de l'Europe des jougs du nazisme, qui leur a conféré l'hégémonie mondiale qu'ils ont depuis lors toujours gardé, les Etats-Unis n'ont cessé de s'empêtrer dans des conflits qu'ils maîtrisent de moins en moins.
Alors « Où va l'Amérique d'Obama ? », un constat pessimiste ? C'est aller loin en besogne que de faire ce facile raccourci. Car malgré l'analyse austère de l'Amérique de ces dernières décennies, et donc, encore une fois, d'avant le sacre d'Obama, les auteurs tentent de placer quelques solutions et des signes d'une certaine « remise dans un droit chemin ». En matière de démographie, les Etats-Unis attirant toujours les élites des pays étrangers, ils ne devraient pas sombrer dans une poussée nationaliste et xénophobe. Sur le plan financier, c'est moins optimiste, les auteurs faisant notamment savoir qu'un axe « sino - japonais » en la matière n'est pas à exclure ; mais le dollar reste toujours la monnaie la plus forte. Concernant la politique extérieure, les Etats-Unis pourraient cesser de crée des alliances illogiques dans la mesure où cela peut aller à l'encontre de leurs propres intérêts. Il devraient donc chercher à harmoniser leur place avec les autres grandes puissances sur l'échiquier géopolitique mondial. Et enfin, sur le plan militaire, la supériorité américaine pourrait consentir à un certain repli.
« Où va l'Amérique d'Obama » est une riche mine d'informations économiques et géopolitiques. Les deux auteurs ne sont pas des journalistes mais des véritables spécialistes de ces questions. On peut néanmoins regretter la technicité de certains passages, qui semblent plus destinés à des économistes en herbe qu'au grand public. On peut aussi y ressentir un manque de clarté, l'analyse proposée pouvant être parfois noyés dans des masses de données démographiques ou historiques. Mais on apprécie la justesse de l'essai, qui a le mérite de se prévaloir d'une quelconque idéologie qui serait sous-jacente à la minutieuse analyse qui y est proposée.


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Dans le contexte mondial actuel avec les difficultés financières de l'Europe et le positionnement de l'Asie, j'étais curieuse de lire ce livre sur l'avenir des États-Unis.
L'ouverture d'Alexandre Adler m'a un peu effrayée car ma connaissance de l'économie mondiale ne me permet d'aborder un discours aussi féru. J'ai retenu toutefois que les États-Unis sont habitués aux cycles et que cette dernière crise pourrait être les prémisses d'une reprise en main.
Effectivement, Hervé de Carmoy dresse ensuite un état des lieux très fouillé et abordable de la situation actuelle et des pistes de redressement envisageables.
Les points forts du pays résident en sa population. Volontaires, optimistes, croyants, les Américains sont toujours prêts à relever de nouveaux défis.C'est une population mixte avec une forte immigration de latinos qui apportent la jeunesse au pays et une immigration d'éminents asiatiques qui ont choisi de travailler pour les entreprises américaines.
Le succès des États-Unis résulte du grand investissement fait dans les Universités et les infrastructures.
" Hier, l'Amérique était mu par le travail, l'innovation et les résultats sur le long terme. aujourd'hui, elle préfère les jeux financiers et spéculatifs."
Cette spéculation a amené la crise de 2008 et l'Amérique doit aujourd'hui rétablir une certaine éthique dans son milieu bancaire.
On ne peut évoque ce pays sans parler de sa présence militaire mondiale. Mais maintenant, le budget de l'armée doit se concentrer sur des armes plus sophistiquées (cybernétique, informatique) pour assurer sa sécurité sans se désengager trop rapidement au Moyen-Orient. Mais, l'avenir des États-Unis est de veiller à une paix mondiale en aidant ces pays à développer leurs industries, leur savoir-faire, parce que les jeunes de ces pays ont besoin de travail et d'avenir.
L'Amérique doit se recentrer sur elle-même pour améliorer sa croissance économique et développer ses atouts sur sa pré-éminence en matière de recherche.
Les réformes seront longues et il faudra tenir compte des pays émergents. L'Asie connaît aujourd'hui la situation idéale des États-Unis d'il y a soixante ans ( marché important, universités, liquidités, crédit aux entreprises) et l'Amérique devra savoir les associer en partenaires.
" On ne périt plus aujourd'hui d'être attaqué par une nuée d'avions, mais d'être délaissé au profit d'un concurrent."
Ce livre m'a permis de comprendre un peu mieux la problématique des américains. Les solutions avancées par Hervé de Carmoy seront longues à mettre en place et dépendent aussi de ce qui se passera dans le monde car si les États-Unis doivent se recentrer sur eux-mêmes, ils sont dépendants de la mondialisation et ont une vocation à assurer un état de paix mondial.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Le monde entier s'interroge... et les deux auteurs de cet essai posent la question: "Où va l 'Amérique d'Obama?" Tel est le titre du livre très synthétique et intrigant qu'offrent conjointement Hervé de Carmoy et Alexandre Adler. A leur façon, ils dépeignent un portrait contrasté, parfois paradoxal, des Etats-Unis - et, on s'en doute, du monde entier.



On acceptera que leur propos démarre sur un malentendu: alors qu'il conviendrait de distinguer les Etats-Unis (une grande nation) et l'Amérique (le grand continent où se trouvent les Etats-Unis), les auteurs usent indifféremment de l'un ou de l'autre vocable pour désigner la nation présidée par Barack Hussein Obama. Important? On admettra que le lecteur est assez grand pour comprendre que c'est bien du pays de l'Oncle Sam qu'il est essentiellement question ici.



Alexandre Adler signe une préface plutôt longue (une quarantaine de pages sur 189), parfois rapide sur un sujet extrêmement vaste, qu'on pourrait croire peu délimité: l'auteur de cette préface s'avère prolixe, voire touffu (les phrases et les paragraphes sont longs), en évoquant de nombreux aspects apparemment fort éloignés de Washington, en particulier lorsqu'il est question de politique internationale: atouts comparés de la Chine et du Japon, etc. Cela dit, dans un constat dépourvu de complaisance, le préfacier évoque à la fois les faiblesses et les atouts des Etats-Unis pour faire face au monde qui se dessine à présent. "Un diagnostic sévère mais optimiste", résume-t-il en bandeau; c'est exactement cela.



Ce point de vue se prolonge dans le propos tenu par Hervé de Carmoy, ancien cadre auprès de plusieurs grandes banques. Démarrant par une approche démographique, son exposé présente Obama comme le symbole de l'évolution, voire d'un certain aboutissement d'une société particulière, celle des Etats-Unis, profondément intégratrice, incitant l'immigration à rallier le rêve américain selon l'idée du melting pot, voire du melting top (intégrer pour le meilleur). Cela ne va pas sans défis (l'intégration problématique des Latinos venus du sud), mais pas non plus sans atouts (l'immigration asiatique, hautement qualifiée). Certes rapide (1), le tableau est ici saisissant, et n'hésite pas à faire usage d'une approche historique à l'occasion.



D'autres éléments sont passés en revue, à commencer par la question financière, de la plus haute actualité au lendemain de la crise des subprimes et, plus généralement, du crédit. L'auteur identifie des faiblesses de fond, telles que le délitement d'une certaine éthique auprès du personnel des banques - que l'auteur compare, non sans esprit, aux conquérants du Far West. La capacité d'innovation du pays est étudiée aussi, ce qui induit un diagnostic sévère de l'enseignement, en particulier de l'enseignement secondaire (qui forme certes de très bons élèves, mais connaît aussi un taux d'échec important) - comprenant la critique d'une nation qui préfère importer ses spécialistes et laisser sur le carreau ceux qu'elle forme elle-même. La question de l'armement, enfin, permet à l'auteur d'aborder quelques enjeux géostratégiques et d'analyser de façon critique l'un des plus gros postes au budget fédéral - avec les retraites et la santé.



Au final, et même si l'on regrette l'absence d'une bibliographie récapitulative en fin de volume, c'est un pays à la croisée des chemins que les deux auteurs nous présentent, en un parcours complet quoique rapide: ancienne puissance absolue et incontestée, les Etats-Unis devront sans doute composer avec les importantes nations émergentes, telles que la Chine, la Russie, le Brésil même, sans parler de l'Europe. Après l'hégémonie héritée de 1945, une nouvelle page s'ouvre. Les auteurs se veulent optimistes: malgré leurs importants handicaps (endettement colossal, infrastructures défaillantes, etc.), les Etats-Unis sont en mesure, selon eux, de relever les défis de l'avenir.



Hervé de Carmoy et Alexandre Adler, Où va l'Amérique d'Obama?, Paris, Presses universitaires de France, 2011.



(1) Pour en savoir plus sur la population des Etats-Unis, on se référera avec profit à l'ouvrage "Le peuple américain" de Jacquin, Royot et Whitfield (Paris, Seuil, 2000).

On relèvera aussi que cet ouvrage rappelle le tableau en demi-teinte que Nicole Bernheim a peint de la société américaine dans "Les années Reagan", (Paris, Stock, 1984).

Le site de l'un des auteurs: http://www.herve-de-carmoy.com.

Lien : http://fattorius.over-blog.c..
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Lire ce bouquin, tout en entendant jouir sa voisine, j'appelle ça joindre l'utile à l'agréable.
Blague à part, je pense qu'il faut commencer par situer les auteurs. Alexandre Adler, c'est un type qui est passé de l'extrême gauche à la droite, avec un léger penchant pour son extrême, aussi. Il soutient la politique israélienne même dans ses pires exactions, ainsi que les guerres en Irak et en Afghanistan. Il est ennemi revendiqué de Dieudonné et de Siné. Il est devenu franchement libéral. Hervé de Carmoy est moins connu, mais c'est un proche de longue date du milieu des affaires, des banquiers. En ce qui me concerne, je me situe plutôt à l'inverse de tout ça; il est donc d'autant plus intéressant pour moi de lire ce bouquin.

Lien : http://tutevukantalu.blogspo..
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