Frédérick Carnet ne met rien en scène et ne fait prendre la pose à personne. Dans ses photos, les gens semblent en quête de protection : certains portent un masque en papier pour ne pas respirer la poussière irradiée, mais sans doute aussi pour dérober leur visage à un regard trop indiscret. Ils se laissent photographier, mais ne montrent pas leur âme. Ils se tiennent simplement là, jeunes et vieux, dans ces paysages vastes et imposants, rasés par la mer, sur cette terre vitrifiée qui est leur socle et leur raison d'être, et ils regardent droit dans l'objectif de Frédérick Carnet.
Ellen Dietrich-Gleich