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Critique de Lune


Voilà un livre qui remue sang et tête. Les réflexions foisonnent, la conscience s'éveille et l'analyse du contenu se commenterait volontiers. Tellement !
Je me contenterai ici d'un simple avis. Tout(e) citoyen(ne) – au-delà des différences réelles ou fictives – ne peut qu'être interpellé(e) par ce livre où l'Homme, quel qu'il soit, occupe la place qui devrait lui revenir.
Aymeric Caron démonte nombre de clichés qui perdurent de génération en génération, d'époque en époque : autant de clichés prenant des allures d'évidences ou de certitudes dangereuses, déviantes.
L'histoire se répète.
Gare à la rhétorique et à ses pièges : trier le faux du vrai, le dit détourné éludant toute réponse n'est pas évident à décrypter pour le non initié.
Toutes ces statistiques, tous ces chiffres balancés comme une réalité non contestable et savante à laquelle nous ne pouvons que nous rallier : danger ! Aymeric Caron met en garde. Les chiffres s'interprètent parfois au gré de ce qu'on veut/voudrait nous faire croire : manipulation, invention sans scrupule venant en appui du discours qu'il « faut » faire passer, voire du message « commandé ».
Ce livre éclaire et conforte ce que je ressens et les nombreux doutes qui m'assaillent.
Caron développe judicieusement les notions d'insécurité et du « sentiment » d'insécurité.
Les analyses présentées corroborent parfaitement les chiffres, ici, non malmenés.
Autre thème largement abordé: la mise en évidence médiatique des faits divers qui conforte outrancièrement la sensation de ce « sentiment » d'insécurité auprès d'une population fragilisée (âge, solitude, ...) et, surtout, qui colporte des idées faisant froid dans le dos.
Une partie consacrée aux problèmes de l'émigration, aux contre-vérités qui lui sont liées, aux diffusions erronées replace les choses où elles doivent être : sur le terrain de la réalité des faits.
Les « études » de cas en dernière partie de livre sont édifiantes. On n'y comprend que trop bien les interprétations déviantes qui arrangent les uns ou les autres et amènent dans leur sillage ce flot de violences démesurées et malsaines.
Nous ne sommes pas ici dans une oeuvre littéraire, la langue claire de l'auteur adopte une syntaxe qui convient parfaitement aux propos.
Et, surtout, foin de langage pseudo-scientifique, culturel, politiquement savant, outrancier dont se moque l'auteur : il nous parle, raconte, développe, éveille, argumente, démonte, dénonce ... avec la conscience déontologique du reporter et du journaliste (son avant-propos l'explique parfaitement).
L'auteur, malmené (l'échantillonnage de messages dont il nous fait part est révélateur) parce qu'il est « antiraciste », « bien-pensant », etc ..., (termes moqués, méprisés par les « bobards ») n'est pas seul à penser dans cette direction : demeurer un humain lucide, conscient des faits sans être émotionnellement orienté et politiquement ancré.
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