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EAN : 9782221254714
352 pages
Robert Laffont (10/11/2021)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Achille est blessé en manifestant à Cherbourg contre le nucléaire. Aurore veut partir en Malaisie au secours des boat people. Jérôme rencontre l’ayatollah Khomeini à Neauphle-le-Château avant son retour triomphal en Iran. Abram tente de sauver les oiseaux englués dans le pétrole de l’Amoco Cadiz à Portsall. Sélène embarque pour la Norvège afin de se confronter à des chasseurs de phoques.
En 2054, depuis la Nouvelle-Zélande, alors que la mort la menace, Aurili... >Voir plus
Que lire après Nous mourrons de nous être tant haïsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Aymeric Caron, journaliste engagé pour l'écologie et l'antispécisme, qui nous a déjà régalé avec ses essais, nous propose cette fois-ci un roman mêlant fiction et histoire contemporaine.

En effet, l'histoire se passe entre les années 1950 et les années 2050. Cent ans d'histoire marquante, de prise de consciences ou de non conscience. On suit une dynastie de personnage, fictifs mais ancrés dans des événements réels : Naissance de GreenPeace, crise des missiles de cuba, la marée noire de l'Amoco Cadiz, la crise diplomatique iranienne, la crise migratoire européenne, la guerre syrienne et, tragiquement visionnaire, une guerre nucléaire qui nous mène à notre fin.

Honnêtement, je me suis régalé! C'est tellement bien écrit, riche en histoire, en faits, en citations remarquables... Je l'ai littéralement dévoré... A l'heure où on veut nous faire croire qu'il y a d'autres urgences que l'écologie et les relations sociales, ce livre nous ouvre les yeux et nous propose une vision réelle de notre histoire, pas si lointaine, qui est loin d'être toute blanche.

Une lecture marquante que je ne suis pas prêt d'oublier. Les personnages me hantent encore, au sein de cette famille, prenant des destinées différentes...
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J'ai beaucoup aimé ce roman à l'écriture fluide, d'un auteur que je découvre, qui permet une fois de plus de se poser de nombreuses questions sur notre style de vie destructeur de la nature. Pour les personnes sensibles à l'ecoanxiété, mieux vaut peut être s'abstenir. En effet, le tableau global est relativement grisant, bien que les personnages soient sans concessions sur leur convictions, donc assez admirables.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tu ne te souviens pas, il y a quarante ans ? Tous ceux qu’on a accueillis ? On avait encore une âme à l’époque. Mais aujourd’hui ? Qui se soucie de ces gens en Europe ? En juin, Salvini a refusé que l’Aquarius accoste en Italie, Malte a refusé aussi, et la France a timidement proposé d’aider l’Espagne qui avait accepté de se dévouer. La semaine dernière, il n’y a même pas eu de tentative pour sauver les apparences : le président français n’a pas voulu que l’Aquarius accoste à Marseille et débarque ses cinquante-huit passagers. Cinquante-huit, tu te rends compte ? La France n’a plus assez d’humanité pour cinquante-huit hommes, femmes et enfants qui sont prisonniers d’une fuite qu’ils n’ont pas voulue ? Et nous, sous prétexte qu’on soigne, on devrait fermer notre gueule ? Mais on est obligés de l’ouvrir, putain ! C’est quoi, un pays qui décide, en toute connaissance de cause, de laisser crever un gosse ?? Un pays de salauds !! Nous, sur ce bateau, on fait ce qu’on peut, mais après, on rentre chez nous, dans notre maison, dans notre appart, avec des gens autour, avec un avenir aussi. Mais tu crois que ça suffit de filer un pansement, un savon et un tee-shirt pour se sentir bien ? Plein de monde se soulage la conscience en nous voyant faire dans les 20 heures. Puisqu’on est là, tout va bien, n’est-ce pas ? Mais le type qu’on a foutu à l’Élysée, qui a sorti ses violons sur la solidarité avec les immigrés au moment où il cherchait à se faire élire, eh bien ce tocard à la solde des marchés raconte maintenant qu’il faut se méfier des “faux bons sentiments” qui poussent à aider les migrants. Des “faux bons sentiments” ? Le mec oublie même le b.a.-ba de son catéchisme ? Et le pire, c’est que, selon un sondage, les trois quarts des Français approuvent et disent qu’il ne fallait pas que la France accueille ces cinquante-huit réfugiés. Dans un pays de 65 millions d’habitants, on n’aurait pas la place pour soixante personnes ! Je suis désolée, mais on est devenus fous. Et tu devrais être aussi en colère que moi !
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Sur la notion de résistance dans son livre Nous mourrons de nous être tant haïs : « La vision un peu apocalyptique que je raconte... ce n’est pas que la mienne, c’est aussi celle de dizaines de milliers de scientifiques... J’essaie de raconter comment, malgré tous les lanceurs d’alerte, on en est là où on est aujourd’hui... La croissance nous tue et certains n’arrivent pas à le comprendre... Je suis dans une forme de résistance... Il y a des familles de résistants (…). L’aptitude à la résistance, à mon avis, il y a une part qui circule dans les gênes et dans l’éducation. »
« Les peuples ont toujours été entraînés par quelques-uns... Je n’ai jamais vu un peuple qui, de manière unanime, spontanément, se mobilise pour une idée... Pour que les idées progressent, il faut que quelques uns sortent du groupe et soient moqués, raillés, vilipendés pour qu’ils soient ensuite ralliés par d’autres et pour que le groupe grossisse et devienne une majorité : ça a été le droit pour le droit des femmes ou pour ceux qui ont lutté contre l’esclavage. » - in Regards revue (http://www.regards.fr/la-midinale/article/aymeric-caron-par-sa-maitrise-des-dossiers-melenchon-montre-qu-il-a-l-etoffe-d?fbclid=IwAR1Z0H0WTx6veE4bMHIBzYtiCcBB3NuikjbKzqZvnaByRbB0xYOFiT_gw5o)
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Dès le moment où tu crèves, ton corps ne t’appartient plus. La pudeur avec laquelle tu l’avais traité pendant quatre-vingts ans, ou plus, ne compte plus. Tous les efforts que tu avais fournis pour lui conserver une certaine dignité en toutes circonstances sont anéantis. Une fois mort, ton corps n’est plus qu’une masse lourde, gênante et souvent laide, emportée par des inconnus, auscultée par des inconnus, trifouillée par des inconnus, et mise en boîte par des inconnus. Des inconnus qui te voient à poil, qui te changent comme un gosse, qui t’ouvrent de bas en haut si nécessaire. Cette perte d’intimité est le pire dans la mort. (...) En plus, ce corps rigide et froid des premières heures, voire des premiers jours s’il est bien conservé, c’est encore toi : ton enveloppe de mort ressemble au début en tout point à ton enveloppe de vivant, et elle recèle un tas d’informations que tu cachais par pudeur. Moi, j’ai pas envie que des gens que je ne connais pas me voient les couilles et me mettent un slip. C’est pour ça que je te dis que pour mourir dans la dignité, la mer, c’est l’idéal. Au moment fatidique, on devrait tous prendre un bateau et se jeter par-dessus bord. (...) La noyade en pleine mer permet de faire disparaître instantanément le corps devenu encombrant et, mieux encore, de l’offrir à manger aux poissons. On meurt utile, dans l’élégance et la discrétion.
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Sur la notion de résistance dans son livre Nous mourrons de nous être tant haïs : « La vision un peu apocalyptique que je raconte... ce n’est pas que la mienne, c’est aussi celle de dizaines de milliers de scientifiques... J’essaie de raconter comment, malgré tous les lanceurs d’alerte, on en est là où on est aujourd’hui... La croissance nous tue et certains n’arrivent pas à le comprendre... Je suis dans une forme de résistance... Il y a des familles de résistants (…). L’aptitude à la résistance, à mon avis, il y a une part qui circule dans les gênes et dans l’éducation. »
« Les peuples ont toujours été entraînés par quelques-uns... Je n’ai jamais vu un peuple qui, de manière unanime, spontanément, se mobilise pour une idée... Pour que les idées progressent, il faut que quelques uns sortent du groupe et soient moqués, raillés, vilipendés pour qu’ils soient ensuite ralliés par d’autres et pour que le groupe grossisse et devienne une majorité : ça a été le droit pour le droit des femmes ou pour ceux qui ont lutté contre l’esclavage. » - in Regards revue (source-lien : http://www.regards.fr/la-midinale/article/aymeric-caron-par-sa-maitrise-des-dossiers-melenchon-montre-qu-il-a-l-etoffe-d?fbclid=IwAR1Z0H0WTx6veE4bMHIBzYtiCcBB3NuikjbKzqZvnaByRbB0xYOFiT_gw5o)
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L’humain est l’animal le plus con de la planète : t’as beau lui expliquer les choses, il ne réagit pas. Il attend la catastrophe, tout sourire sur son trône. Et nous, quand on proteste, on se fait casser la gueule…
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Vidéo de Aymeric Caron
Nous mourrons de nous être tant haïs, premier roman d'Aymeric Caron, engagé contre le déclin écologique et politique de notre espèce, entremêle l'histoire et la fiction pour, brillamment, mettre en lumière l'urgence de la conversion écologique universelle.

- @new.hope.production
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