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EAN : 9782081421653
272 pages
Flammarion (17/10/2018)
3.9/5   35 notes
Résumé :
Tandis qu'Homo sapiens a entrepris de détruire tout ce qui vit sur cette planète, la défense du vivant s'impose en ce début de XXIe siècle comme la priorité politique et philosophique absolue. Mais pour respecter le vivant, il faut d'abord le comprendre.
Comment classer les différentes formes de vie? Pourquoi la conscience existe-t-elle? Les plantes éprouvent-elles la souffrance? Et les poissons? Qui sont les viandales? Les bouchers sont-ils des assassins? P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Malgré mon sado-masochisme littéraire, qui me pousse à lire des livres détestables pour le plaisir de les dézinguer ensuite, je ne vais quand même pas en principe jusqu'à lire les ouvrages de Monsieur Caron.
j'ai fait une exception pour celui-ci, et voici pourquoi. On sait que le susdit vient de se rallier à Monsieur Mélenchon.
A cette occasion, "Marianne" vient de consacrer une tribune aux thèses caroniennes, ce qui m'a permis de découvrir "Vivant" et m'a convaincu d'y jeter un coup d'oeil. Au demeurant, et Dieu merci, l'ouvrage est mince.
Et maintenant, plutôt que d'en faire une critique en règle, je vais laisser l'auteur se critiquer lui-même, au moyen d'un florilège de citations (j'ai repris celles du chroniqueur de ">Marianne", particulièrement bien choisies pour exprimer la substantifique moelle de ce monument de la pensée humaniste:
 « Humain, je crois que j'ai cessé de t'aimer. Tes qualités, si peu exploitées, ne suffisent plus à compenser tes tares rédhibitoires au premier rang desquelles je place la stupidité. Car tu es désespérément idiot. » (Vivant, p. 21). Ce jugement définitif ne relève pas du propos hasardeux tant il structure toute sa doctrine : « Humain, nul besoin que tu assassines pour me rebuter (...) Humain, j'ai voulu t'aimer mais cela m'est impossible aujourd'hui. Misanthrope ? Pas loin, je l'admets » (p. 23).
« J'imagine, à la louche, que (les beaux salauds) constituent 95 % de l'espèce humaine, du petit salaud au gros salaud, en passant par le moyen salaud » (p. 196).
: « Tous les viandales ne sont pas des salauds, mais tous sont des assassins (...) L'éleveur, le boucher et le mangeur de viande sont des assassins » (p. 161-162).
 « Imaginez que vous devez choisir entre sauver la vie de votre animal (chien, chat ou poule) et celle d'un humain (...) En ce qui me concerne, je sais qu'il n'y a quasiment aucune chance que je choisisse de sacrifier l'un de mes chats plutôt qu'un copain, un collègue ou, a fortiori un inconnu (...) Tout simplement parce que je les aime plus, et qu'eux aussi m'aiment plus » ( p. 185).
A la lecture de ce dernier extrait, on pourrait juger enviable le sort des chats de ce bon Aymeric. Ce serait oublier que les pauvres bêtes devront bientôt, si ce n'est déjà fait, faire leur pitance de croquettes de soja. Et ils sont sans doute plus sensibles au contenu de leur assiette qu'à une déclaration qui, pour être scandaleuse, n'en ressort pas moins au domaine spécieux de la pure "expérience de pensée" tant prisée des pseudo-philosophes. Par ailleurs, l'idée que les chats de Monsieur Caron " l'aimeraient" relève d'un anthromorphisme d'une naïveté confondante.
Dans d'autres chapitres, on admire la profondeur de la culture scientifique de l'auteur : par exemple quand il raye d'un trait de plume toutes les recherches des paléoanthropologues qui établissent le rôle capital de la consommation de viande dans le processus d'hominisation.
Plus loin,, ce profond penseur réfute en se jouant la théorie de Platon selon laquelle nul n'est méchant volontairement grâce au procédé original de la reductio ad hitlerum. On peut le lui retourner : Hitler était végétarien et les théoriciens du national-socialisme pensaient que la vie d'un juif valait beaucoup moins que celle d'un animal. Des précurseurs, ces nazis..
Je précise que le néologisme "viandale" est la contraction de "viandard" (aimable qualificatif que les chasseurs appliquaient autrefois à ceux d'entre eux qui chassaient pour rapporter un maximum de viande, mais qui désigne maintenant tout simplement les pauvres omnivores attachés à leur alimentation carnée) et de "vandale"
Le commentaire me semble inutile
Mention spéciale encore pour le chapitre intitulé "Nina et les viandales", où ladite Nina, charmante et courtoise jeune végane, pourrit le dîner de ses parents et de leurs amis en leur infligeant un cours de catéchisme interminable, présenté pour forme de dialogue, aussi grotesque dans la forme pesamment pédagogique que dans le fond, sans qu'aucune de ses victimes ne songe à se révolter malgré ses insultes. certains viandales mal embouches la qualifiraient sans doute de stupide, ignare et mal élevée. Monsieur Caron utilise ici avec une maladresse insigne le procédé rhétorique dit de "l'homme de paille".
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La notoriété est-elle montée à la tête de Monsieur Caron??!! J'ai trouvé ce livre incroyablement donneur de leçons. L'auteur ne manque pas de culot en traitant l'humanité d'idiot !!! Très septique sur l'influence, l'impact que peut avoir cet essai qu'au final, pour moi, s'avère très contre-productif.
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Ce livre est une véritable bombe ! L'auteur dénonce clairement les conséquences des actions de l'humanité et nous expose l'impact qu'elles ont sur la nature dans son intégralité. J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de cet auteur, qui ne fait pas dans la demi-mesure pour dire ce qu'il pense.
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Toujours très instructif de lire ce genre de littérature, ça remet un peu les pendules à l'heure.
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Livre à mettre dans toutes les mains, je me suis tellement retrouvée dans tout ce livre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Humain, je crois que j’ai cessé de t’aimer. Tes qualités, si peu exploitées, ne suffisent plus à compenser tes tares rédhibitoires au premier rang desquelles je place la stupidité. Car tu es profondément idiot. L’avenir que tu te prépares en est la preuve.

C’est plus fort que toi : tu as toujours lapidé, égorgé, taillé en pièces, écartelé, mitraillé, fusillé, bombardé. Des centaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont morts prématurément en raison de leur appartenance à un clan, à une tribu, à un drapeau ou à une religion. Tu as par ailleurs toujours mis à mort pour te nourrir. Des milliards de milliards d’animaux non humains ont été zigouillés en quelques millénaires pour remplir nos panses. Et depuis deux siècles, c’est la Terre que tu assassines. Tu pilles, creuses, déracines, arraches, empoisonnes, assèches, asphyxies, sans penser un seul instant aux conséquences de tes actes.(…)

Tu protestes et évoques ce que tu as accompli en quelques millions d’années, et qu’aucune autre créature terrestre n’a été en mesure de réaliser. Il est vrai que tu peux être fier. Avec ta faible corpulence, ton absence de crocs, de fourrure, de carapace, de venin, puisque Epiméthée faillit, tu n’étais à l’origine qu’une pauvre bestiole à la merci des éléments et des nombreux animaux plus forts que toi. Tu étais donc voué à une disparition rapide. Et te voilà au sommet, souverain incontesté terrorisant la moindre parcelle de nature. Un improbable hold-up perpétré grâce aux malices de l’évolution qui t’a choisi comme récipiendaire de ses nouveautés les plus spectaculaires. Tu ris, et imagines que c’est toi qui as dompté le sort pour te hisser au rang d’espèce dominatrice. Comprends que tu n’y es pas pour grand-chose. La chance, c’est tout. Et qu’en as-tu fait ? Un peu de sublime qui ne compense pas le gâchis magistral.(...)

Sapiens Humain, est-ce ton genre qui est en cause ou ton espèce ? « Homo sapiens ». Connais-tu la signification de ton nom ? « Sapiens », dit le Gaffiot : « intelligent, sage, raisonnable, prudent ». Veux-tu que l’on reprenne chacun de ces termes ? Sage, raisonnable, prudent ? Allons, soyons sérieux. Tu es tout l’inverse.(...)

Après habilis (habile), ergaster (artisan), erectus (dressé), neanderthalensis (du nom d’une vallée). Sapiens, ton incapacité à réaliser la promesse de ton titre a signé ta fin. Bientôt tu ne seras plus, éradiqué par tes soins. Bravo, cas unique dans l’histoire du vivant. L’humanité disparaîtra-t-elle avec toi?
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Dans l'histoire, la nature servit de prétexte pour exterminer ou réduire en esclavage des populations présentées comme naturellement inférieures, ou pour discriminer des femmes naturellement dédiées au ménage et aux tâches subalternes. Aujourd'hui, c'est encore au nom d'une prétendue nature que l'exploitation animale en général et la consommation de viande en particulier sont justifiées.
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Vidéo de Aymeric Caron
Nous mourrons de nous être tant haïs, premier roman d'Aymeric Caron, engagé contre le déclin écologique et politique de notre espèce, entremêle l'histoire et la fiction pour, brillamment, mettre en lumière l'urgence de la conversion écologique universelle.

- @new.hope.production
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