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EAN : 9782264065261
216 pages
10-18 (16/09/2015)
3.15/5   24 notes
Résumé :
David Ogilvie et Jim Larson, comédiens et amis de longue date, forment un duo comique à succès depuis les années soixante, dans la tradition de Dean Martin & Jerry Lewis. Chaque été, David grimpe dans son Alpha et quitte sa maison de Sonoma Mountain, non loin de San Francisco, pour s’en aller rejoindre Jim et les ors de Los Angeles ; le temps de tourner un film puis d’assurer le spectacle à Las Vegas. Chaque année, la même folie du showbiz les attend, les mêmes pres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« A couple of comedians – ‘79 »

A l'image du duo Dean Martin et Jerry Lewis (voir couverture 10/18-2019), les deux amis Jim, l'expansif mélodieux (chanteur/comédien) et David, taiseux comique (comique/comédien), se pavanent, boivent, fument des « bèdos », snifent de la coke, s'empiffrent de pilules diverses et variées ; entre les représentations et les montages de films où l'on parle de festivité et pas tellement de boulot.
Jim et David sont les saltimbanques de Jim Harrison sans la pêche et la cuisine.
« C'était la base même de notre duo, moi lent, lui rapide, moi qui n'ai pas la lumière dans toutes les pièces, lui qui ne manque jamais de repartie, qui a toujours une chanson à chanter, des pas de danse à exécuter, mais qui jamais ne se moque de moi, ne chante ni ne blague à mes dépens, mon bon camarade indéfectible, enthousiaste et obligeant qui aimerait me voir sortir de mon mutisme, lui l'homme au franc-parler et moi celui qui, à la toute dernière minute, trouve le mot, la phrase ou le grognement qui fait s'écrouler la salle de rire. » (38-39)
-->Les dessous d'Hollywood, tout ce qu'un film emmène avec lui de sa création à son oubli. La joie factice que partage le duo sur scène ou sur la couverture du livre. Ils nous montrent du rire, de la joie ; le rideau fermé n'est que mélancolie, déprime, perversité, sexe, drogue, alcool.
Un livre noir sur l'amitié, la fête, l'amour, la haine, l'angoisse, la mort, la réussite et l'échec, l'éternité et l'oubli.

Deux comédiens c'est une représentation d'un monde obscur, ou rient les innocents, damnés cons et pleurent les rêveurs, condamnés.

Le style est mélancolique : et pour cause, on baigne dans les années 1985, période de la chasse aux sorcières (sentiment de paranoïa, confiance effritée) ; dans l'existentialisme ; dans la post beat avec le même ton dans le réalisme. Carpenter est sous l'influence de grands auteurs américains du début du siècle comme Faulkner, Hemingway ; ou ceux issus de la génération perdue tels que FS Fitzgerald.
Une époque où l'édition privilégiait les auteurs qui ciblaient le mieux l'approche sociologique, ethnique et politique de son temps hyperactif (par exemple voir« Little Rock 1957 » de Thomas pour cibler le thème dont ils étaient friand à l'époque). Une partie de la population américaine privilégiait le critère ethnique du melting-pot, le multiculturalisme. Beaucoup d'auteurs ont été encensés, de ce fait, plutôt que de grands auteurs classiques américains.
Imaginez un peu dans quel siècle Carpenter débarque. Hyper riche sur le plan historique avec ses conflits, et surtout sur le plan littéraire, où les courants se suivent : renaissance de Harlem (pluralisme culturel majeur et capital), génération perdue (entre deux guerres) et la beat génération (les sixties).
L'auteur marque sa place en s'imprégnant de tout cela avec un livre brillant : « Sale temps pour les braves ». Deux comédiens et promo '49 sont dans le même état d'esprit.

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Après avoir aimé La promo 49Deux comédiens m'a déçu. Assez (mais jusqu'à quel point) inspirée du duo Jerry Lewis et Dean Martin, transposée dans les seventies, cette histoire concoctée par Don Carpenter qui fut lui-même scénariste pour la télé américaine m'a considérablement ennuyé. Manifestement Don Carpenter règle ses comptes. Certains critiques ont aimé cette férocité, ces claques au système. A mon avis les moeurs d'Hollywood y sont pourtant brocardées sans véritable fantaisie, abondantes en sniffs et orgies, cuites et excès de vitesse, l'ordinaire... Personnages vains l'un comme l'autre, les deux comiques du roman ne m'ont pas intéressé, encore moins touché, et l'émotion vraie jouée sur la partition modeste de la promo 49, joli choral d'une génération, semble avoir été écrite par quelqu'un d'autre. Ici toutes des bimbos décervelés, tous des secoués de la poudre, tous des obsédés du compte en banque. du temps perdu. Ca donne envie d'écouter le vrai Dean Martin chanter, ce qui est aussi du business mais au moins, de première classe.

On le sait Hollywood a souvent molesté les écrivains cachetonnnant côté ciné télé (Faulkner étant le plus célèbre mais pas le seul). Ceci explique donc cela. Cependant je crois que j'accorderai une troisième manche à Don Carpenter car son roman Sale temps pour les braves est, à ce que j'ai lu, ce qu'il a fait de meilleur. Don Carpenter s'est suicidé en 1995. Malade et dit-on, ne se remettant pas du départ volontaire, lui aussi, de son ami le grand mais allumé Richard Brautigan. Soyons clairs, nous ne sommes pas avec ces écrivains dans une association de tempérance.
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J'avais fait l'erreur de jeter un oeil sur les critiques de ce livre avant de le lire. Elles n'étaient pas franchement bonnes, ce qui s'annonçait pas très bien pour la lecture. Je me suis donc pris une pinte de bière. Il y avait beaucoup de rythme, des situations cocasses, et deux comédiens complètement à l'ouest, chacun à leur façon.

S'il est vrai que l'on ne retrouve pas la même intensité que Sale temps pour les braves (grandiose!), ni les délicatesses de la Promo 49, il y avait certainement quelque chose à tirer de ces Deux comédiens. Je me suis dit que j'allais trouver. Jusqu'à présent j'ai toujours aimé ce qu'a écrit Don Carpenter.

En effet, 2 comédiens, c'est moins profond, c'est peut-être en raison du milieu Hollywoodien; ça se lit à une vitesse folle, c'est peut-être les années de scénariste; et deux comiques, on s'attend à rire, mais cela n'arrive pas souvent. L'histoire avance à grand train. Déjà une troisième pinte, pourquoi pas, il fait si chaud, et j'ai en déjà lu plus de la moitié.

Au-delà des angoisses du narrateur, David Ogilvie; de la critique qu'il adresse au système Hollywoodien, et de son désenchantement; j'ai trouvé quelque chose dans la relation amicale et ambiguë qu'il entretient avec son comparse, Jim Larson. Ils sont le duo complice sur scène, depuis toujours, mais en réalité, on comprend assez vite qu'ils font chacun les choses de leur côté, sans se soucier le moins du monde de son acolyte. S'ils n'avaient pas la scène, on peut se demander s'ils se fréquenteraient encore. Pas sûr!

Je ne sais pas pourquoi, ça m'a fait étrangement penser aux deux muets du très beau livre de Carson McCullers, le coeur est un chasseur solitaire. Deux comédiens est très loin de l'égaler, il n'a pas de comparaison possible, mais je n'ai pu m'empêcher d'y voir une ressemblance entre ces deux couples. Leur relation semble basée sur l'incompréhension et le partage d'une solitude. David et Jim ne se parlent pas, que des paroles superficielles, mais ils sont là, un à côté de l'autre, depuis tant d'années, et chacun se dit que ça doit compter, mais au fond d'eux mêmes, ils savent très bien que ça ne vaut rien. Ils n'en connaissent pas plus sur leur associé que sur eux même. Et, ils tentent tant bien que mal de faire avec, pour ne pas s'avouer que tout ça a été un gâchis.

Les comiques, c'est toujours tristes.
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DEUX COMÉDIENS de DON CARPENTER
David et Jim forment un duo comique depuis de très longues années, ils se connaissent si bien que les retards perpétuels de Jim pour tourner leur film annuel ne l'étonnent même plus alors qu'ils mettent en émoi l'équipe du film. Car Jim finit toujours par apparaître. Vraiment? Mais que connaît David de Jim, en détail, en profondeur ? En fait rien, ils se côtoient, peuvent raconter l'autre , ses femmes, son alcoolisme, la drogue, mais sûrement pas l'origine de leurs problèmes. Alors David raconte l'attente de Jim, encore et encore.
Pour tourner le nième film qui les fera vivre toute l'année, les blagues aux ressorts éculés mais qui font rire le public. Livre plein de charme, un rien désabusé qui raconte L' Hollywood des années 60, sa dictature, ses sales manies dont nos deux comédiens dépendent.
Don CARPENTER connaît bien ce milieu, il a passé une dizaine d'années comme scénariste à Hollywood donc il sait de quoi il parle. Un livre facile à lire, que j'ai avalé littéralement. Un auteur un peu oublié aujourd'hui, j'avais déjà lu La Promo 49, très bon également en attendant de lire le roman qui l'a fait connaître, Sale Temps pour les Braves.
Don CARPENTER est né en 1931 et mort en 1995. Un auteur qui mérite un détour.
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J'adore le Hollywood des années 50, le rat pack, la mafia, la dictature des studios, les mythes et légendes, Sinatra, Dino …. et tous les autres. J'adore l'époque où les rôles de gendres parfaits, de comiques de service et de « girls next door » ne sont que mise en scène. le côté glamour du cinéma ne m'a jamais fait rêvé, je préfère le côté sordide, le côté sombre.

Alors quand je suis tombée sur ce roman je me suis dit qu'il était fait pour moi. J'avais adoré Promo 49 avec sa description d'une jeunesse désabusée et sans espoir, alors il n'y avait pas de raisons de ne pas apprécier celui-ci.

En lisant ce court roman, on s'aperçoit tout de suite que ce duo d'artiste n'est pas heureux, ils sont tous les deux en pleine remise en question, ils n'ont pas trouvé un sens à leurs vies. Ils sont enfermés dans une sorte de routine, remplie de doutes : une revue à Vegas, un film, un peu de vacances … et ça recommence. Ils ne sont pas dupes du rôle qu'ils jouent dans le milieu du divertissement et ils l'acceptent tels des professionnels.

Et pourtant…. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas dire que j'ai été emballée. Je m'attendais à un peu plus « d'action », à un peu plus de critiques, et surtout beaucoup plus de cynisme. L'écriture est belle, le déroulement de l'histoire entre présent et passé rythme plutôt bien le récit. Les personnages sont tous attachants à leurs manières mais à mon goût il manque un petit je ne sais quoi de piquant.

Malgré cette légère déception, Don Carpenter reste un auteur que j'apprécie pour son côté blasé de la vie et son côté pessimiste. Il me reste à lire son chef d'oeuvre, Sale temps pour les braves, affaire à suivre…
Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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critiques presse (1)
LeFigaro
19 septembre 2014
Un formidable roman de Don Carpenter sur les mœurs de Hollywood vues par un tandem de comiques inspiré de Jerry Lewis et Dean Martin.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Même à cet instant, l'idée de monter sur scène me foutait une trouille terrible, alors que Jim qui s'y trouvait avec le reste de la cilque adorait ça, il avait les yeux qui pétillaient et entre ses mains, son magnifique cornet si bémol au pavillon en cuivre a rutilé sous les feux de la rampe tout le temps où je l'ai regardé, et ce malgré les bastons, les mecs qui hurlaient et vomissaient, les musiciens qui allaient et venaient.
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Ils m'ont envoyée rejoindre la troupe de New York City Ballet quand j'avais onze ans, ça m'a rendue folle, alors après, j'ai été mannequin pour de la lingerie jusqu'à ma dépression nerveuse, et ensuite je suis retournée au Texas où je me suis rendu compte que je n'avais pas du tout fait une dépression nerveuse, que c'était juste New York. Mais je préfère encore New York au Texas.
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Parfois, les meilleures fêtes sont celles auxquelles on n'assiste pas...
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