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Citations sur Halloween, la Nuit des masques (5)

Les suites ne bénéficieront plus [...] de la virtuosité de la mise en scène de Carpenter. Il avait réussi à faire d'une banlieue résidentielle aux vastes espaces vides et à l'architecture horizontale, une sorte de parcours de la peur, la vision subjective de Michael (dont on ne perçoit que la lourde respiration) venant peu à peu remplacer le point de vue quasi documentaire des séquences d'exposition, comme l'action s'enfermant ensuite à l'intérieur des maisons développe alors des perspectives verticales étouffantes. Une composition en cycle refermé sur lui-même (la caméra subjective de la fin en rappel du plan initial) épuisant en cours de route toute la gamme possible des mises en abyme du vide initial, de l'angoisse diffuse, des agressions soudaines.
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Lorsqu'il écrit et réalise "Halloween", Carpenter s'est déjà fait remarquer par un film de SF ("Dark star") et un thriller urbain ("Assault") l'un et l'autre illustrant les dangereuses solitudes d'un lieu clos menacé ou assiégé. Carpenter s'est toujours réclamé de Howard Hawks, de "Rio Bravo" [...]. Il le confirme d'ailleurs en citant dans "Halloween" [...] les premières images de "La Chose d'un autre monde". En hommage mais surtout comme un modèle d'approche du conflit à l'intérieur d'une communauté isolée face à un danger extérieur. [...] Mais ce qui sépare l'idéologie des années 40/50 de celle des seventies est la nature de l'ennemi. Aux aliens comme alibis de l'anticommunisme, se substitue une gangrène interne de la société américaine : les adultes sont dramatiquement absents d'une ville livrée au paganisme instinctif des enfants tandis que les adolescents enfreignent le puritanisme officiel en flirtant abusivement. [...] A la solidarité et à la défense virile des valeurs par des héritiers des pionniers ("Rio Bravo", "La Chose...") succède la démission d'une société acquise à la consommation. Sont absents et inefficaces : les parents défaillants, les forces de police toujours en retard et, surtout, le docteur Loomis, parangon de la perversion des valeurs : ce médecin psychiatre noie sa formation scientifique sous les pièges de l'irrationnel et se comporte comme un prédicateur qui va proclamant que son patient Michael Myers est le symbole vivant du démon [...].
"Halloween" ne tient que par sa mise en scène : Carpenter signe d'entrée son film par une introduction prégénérique hautement virtuose contenant tous les éléments de l'histoire [...]. Voyeurisme, traumatisme d'enfance devant la sexualité, meurtre, double personnalité, anonymat du masque, démission des adultes et même amorce de la future ubiquité du personnage sont d'entrée précisés.
Le passage insidieux au semi fantastique se fera par une série de signes discrets et avant-coureurs : il s'évade au volant d'une voiture sans avoir jamais conduit, apparaît et disparaît comme par magie (Laurie étant seule à le voir), se déplace avec sûreté dans une ville qu'il a quittée à l'âge de six ans et treize années auparavant... Son caractère indestructible sera, du coup, admis sans problème à l'épilogue, ouvrant ainsi la possibilité de suites multiples.
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"Halloween" s'organise sur le rituel de la fête enfantine dont il nous offre un substitut adulte. Sans jamais la représenter à l'écran, il en extirpe et explicite la cruauté sous-jacente, nous faisant entrer dans un jeu dont la règle s'inscrit sur l'écran dès le prologue. Dans un acrobatique plan-séquence (tourné à la Panaglide), la caméra "prend la place" de Michael, le monstre, cerne et explore le théâtre du crime en une trajectoire complexe et fluide, et, dès ces premiers instants, déplacements et violence se lient avec une telle force que chaque mouvement de caméra ultérieur sera perçu comme menace et annonce d'une nouvelle horreur. Mais Carpenter, un fois cette base assurée, ne cesse de compliquer son approche. Renonçant avec une grande habileté à son procédé initial, il n'utilise plus que de faux plans subjectifs (créant l'effet de choc par l'entrée dans le champ de Michael ou de tout autre personnage que l'on prend pour lui), puis raffine sur cette mise en scène en nous faisant attendre un déplacement, une apparition, un contrechamp qui n'arrivent pas. Il organise enfin son espace pour mettre en valeur les zones "mortes" de l'écran large, suscitant ainsi autour de ses victimes une marge de vide, une surface inquiétante où le monstre paraît à tout instant sur le point de se matérialiser.
[Olivier Eyquem dans "Positif" n° 219, juin 1979]
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Michael Myers [...] est une parfaite illustration de la conception du Mal selon Carpenter : un bloc d'abstraction, massif, muet, imperméable à tout raisonnement humain. Le docteur Loomis renonce d'ailleurs à le soigner, convaincu qu'il est au-delà (ou en-deçà) de l'humanité. La mise en scène de Carpenter, extrêmement rigoureuse, repose sur une géniale appréhension de l'espace. Les longs travellings dans les rues de la petite ville se réduisent progressivement, enfermant les protagonistes dans les maisons, puis dans de simples pièces, avant de finir dans un placard. La fin ouverte fait définitivement basculer le film dans le fantastique métaphorique. Michael Myers, le tueur de Halloween, n'est sans doute pas un être humain, mais l'incarnation des terreurs mythiques et des forces primales de la psyché humaine. [Extrait de l'avant-propos par Laurent Aknin]
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Marion
(Off)
La seule chose que je supporte mal, c'est leurs divagations…

14 idem 11. La jeune infirmière regarde devant elle, attentive à la route trempée. Le Dr Loomis (Amorce, premier plan gauche) fait de même.
Marion
… quand ils sont partis dans leurs délires.

15 idem 10. Loomis se tourne vers elle.
Loomis
Vous n'avez aucun souci à vous faire… Celui-là n'a pas dit un mot en 15 ans.
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