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EAN : 9782351781647
272 pages
Gallmeister (06/09/2018)
3.44/5   50 notes
Résumé :
Pennsylvanie, mai 2011. Sara apprend que son fils unique Jason, parti combattre avec les forces spéciales américaines, est porté disparu en Afghanistan. Femme forte et indépendante, familière des hautes sphères politiques, Sara, qui a élevé seule Jason après le décès de son père, se retrouve pour la première fois de sa vie impuissante face au destin. Confrontée à l’interminable attente, assiégée par les journalistes, elle plonge dans ses souvenirs et relit les lettr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 50 notes
Onze jours… Dans la mythologie, c'est la durée de cessez-le-feu convenue entre Achille et Priam pour organiser un enterrement décent à son fils Hector. Mais à Chadds Fords en Pennsylvanie, c'est le temps qui va s ‘écouler entre le moment où Sara apprend que son fils Jason, officier des SEAL - l'élite des forces spéciales américaines - est porté disparu en opération extérieure, et celui où elle va le retrouver.

Ces onze jours vont servir à Léa Carpenter – ici traduite par Anatole Pons - à nous restituer l'histoire à travers deux regards croisés et alternés : celui de Sara, qui profite de cette longue attente pour relire les anciens mails reçus de son fils et conserver ce lien si fort qui les unit tous les deux depuis la disparition de David, le père ; mais aussi celui de Jason, dont le récit de l'apprentissage et de l'impitoyable formation au sein des SEAL est également celui de sa propre maturation, forgée dans l'ombre du père absent et dans la volonté de sortir du chemin tout tracé.

Onze jours fait alterner les passages opérationnels descriptifs, extrêmement bien détaillés et documentés (jusqu'au dernier qui, sans qu'il y soit explicitement fait référence, ne peut empêcher le lecteur d'y voir le raid ayant permis… mais stop, no spoil !), et les réflexions sur l'engagement, le patriotisme, l'évolution des guerres et l'importance croissante du renseignement, le tout soutenu par de nombreuses références aux épopées mythologiques. Onze jours est enfin un très joli portrait de femme et de mère, dont les faiblesses et inquiétudes s'effacent derrière la force insufflée à son fils, à qui malgré la distance et l'éloignement, elle transmet épistolairement la confiance nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

Sara, la mère qui soutient, la mère qui accueille, la mère qui questionne sans souci des réponses, la mère qui écoute, la mère qui pleure mais reste digne. Et droite.

À travers les âges, les guerres évoluent, certes, mais elles restent des guerres. Heureusement, les mères restent également des mères. Pour son premier livre, Lea Carpenter réussit un très joli livre : son écriture est belle, légère fluide et moderne, apportant le pendant de douceur et d'humanité nécessaires à la violence de son sujet.

Un grand merci à Gallmeister comme à Léa et à son PicaboRiverBookClub pour cette lecture en avant première.
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A l'approche du 11 septembre dont les images de 2001 restent gravées dans toutes les mémoires, c'est le coeur serré et la gorge nouée que je referme le premier roman de Léa Carpenter « onze jours » qui est mon premier partenariat avec le Picabo River Book Club (dont le groupe est sur FB) crée par Léa que je remercie vivement ainsi que les éditions Gallmeister.

Ce roman m'a profondément émue et bouleversée car il est tiré de faits réels en pleine guerre d'Afghanistan et il touche mon coeur de maman. C'est l'amour d'une mère pour son fils Jason qui s'est engagé dans les forces spéciales américaines et c'est l'amour patriotique de Jason pour son pays.
Nous sommes le 11 mai 2011, le roman débute au 9ième jour de la disparition de Jason à 27 ans lors de sa 5ième mission particulièrement dangereuse.
Des jours pendant lesquels Sara s'accroche à ses souvenirs et aux anciens mails envoyés par son fils pour être au plus près de lui et ne pas le perdre où qu'il soit. Sa vie est remplie d'attente, de brèves retrouvailles avec son fils, de longs silences entre les opérations militaires mais pas de renoncement. Sarah a cette force tranquille qui force l'admiration.
J'ai vu grandir Jason devant moi. J'ai été attendrie par sa passion de petit garçon pour les petites cuillères de toutes sortes qu'il aimait étaler comme des petits trésors.
Sarah a accepté les choix de son fils devenu adulte d'intégrer l'Académie militaire puis les forces spéciales (SEAL) et sa mobilisation au Moyen-Orient malgré la peur et le sentiment d'abandon qui va avec.

Pendant que Sarah se souvient, Jason nous dévoile ce qu'elle ne sait pas, les formations d'opérateur, les semaines d'enfer, les camps d'entraînement où il développe ses capacités physiques et psychologiques.
Léa Carpenter est au plus près de la réalité en allant interroger des anciens de SEAL et en se basant sur des archives. J'ai beaucoup apprécié son travail de reportage et ses talents de journaliste qu'elle met à profit dans son roman et qui m'a fait apprendre énormément de choses.
Puis viennent les vraies missions en zone dangereuse.

J'ai aimé la construction du récit à deux voix, celle de Sarah et celle de Jason qui s'alternent au fur et à mesure des événements faisant mieux comprendre l'histoire et l'idéal de chacun.
J'ai ressenti pleinement l'émotion contenue de Sara malgré les scènes de descriptions d'entraînement militaires et les techniques de combat qui m'ont d'abord rebuté au début du roman. Puis au fur et à mesure que je tournais les pages, je les attendais car elles me révélaient la personnalité de Jason qui me permettait de réconforter la part inconsolable de Sarah.
Sarah attend qu'on lui rende son fils depuis 9 jours, mais il lui reste encore 2 jours d'attente qui se précipitent au rythme enlevé de l'écriture adaptée à l'enchaînement plus rapide des événements.
Jason est le guerrier moderne de la mythologie grecque dont il porte un des noms, il préfère le nom de guerrier à celui de soldat ou de combattant.
Les héros de Jason sont ceux de l'Iliade et de la mythologie grecque, Jason écrit de la poésie comme le fut Wilfred Owen lors de la première guerre mondiale.
Comme ses héros, Jason est un être sensible qui ne peut se détacher facilement des sentiments qui font de lui un être humain.
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Sara court pour occuper son esprit à autre chose qu'à l'attente angoissante, celle d'un fils, Jason, engagé dans les SEAL, élite de l'armée américaine, et disparu depuis neuf jours lors d'une opération spéciale. Elle court pour sortir de toutes les petites attentions de son entourage, inutiles, vainement réconfortantes.
A son retour, deux hommes l'attendent devant sa maison…
L'attente libère le récit de la contrainte du temps. Les heures que passe Sara dans l'espoir d'avoir des nouvelles de son fils lui permettent de se souvenir. La vie de David, son compagnon éternellement absent et père de Jason, et celle de ce dernier défilent dans son esprit, essayant d'apporter des réponses à la question : « comment les choses en sont-elles arrivées là ? ». En l'espace de quelques secondes, la terre s'est dérobée devant elle laissant la place à l'immense gouffre de l'ignorance et de l'effroi.
On pourrait croire que cette attente va être ennuyeuse, mais c'est tout le contraire. Sara va puiser dans sa mémoire les souvenirs de ce cheminement qui a conduit à cette situation dramatique. Les études brillantes de son fils qui est plus un littéraire qu'un scientifique, et qui le mènent à l'impasse du refus de son admission à Harvard. le virage vers une carrière militaire et pas des moindres, les SEAL, carrière où il est question de dépasser ses limites, maitriser les quatre éléments, terre, air, eau, feu, mettre sa vie en jeu. Mais Jason a toujours cette phrase en tête : « Toujours regarder le verre à moitié plein ». Les épreuves et l'esprit d'équipe, l'insouciance d'une jeunesse immortelle, parce que c'est idiot de mourir à cet âge-là, improbable, inconcevable.
Sara cherche si la vérité se cache derrière ces souvenirs jusqu'à présent oubliés. Elle se dédouble, à la fois narratrice de cette histoire, et personnage principal en tant que mère. Se demande-t-elle si elle n'est pas à l'origine de ce drame ? Sentiment coupable d'avoir échoué dans l'éducation de Jason ? Qu'est-ce qui a cloché ? Les causes proviennent peut-être de cette phrase de David : « C'est là où tes compétences rejoignent tes intérêts qu'il faut essayer de passer l'essentiel de ton temps ».
Sara court vers ce train, vers cette vérité qui semble s'imposer à elle et dont elle n'ose en reconnaitre la gravité.
Léa Carpenter, avec un texte remarquablement bien documenté et une écriture fine et pleine de sensibilité, nous fais plonger dans cet univers militaire où les valeurs morales sont la seule monnaie qui motive ces hommes et ces femmes qui décident de s'engager. C'est une histoire sans héros, simplement humaine, avec des personnages qui ont des idéaux et les pieds bien sur terre. C'est un récit de vie banale dont on ne soupçonnerait pas qu'elle puisse nous arriver, et pourtant, Léa Carpenter nous fait la démonstration du contraire. Rien de spectaculaire, simplement magnifique, magistral.
Merci aux remarquables éditions Gallmeister (que j'affectionne particulièrement) et à Masse Critique Babelio pour m'avoir fait découvrir cette auteure magnifique et cette histoire pleine d'humanité.
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ONZE JOURS de Léa Carpenter
Traduit par Anatole Pons
Éditions Gallmeister

A force de lire, on en vient à avoir de l'affection pour certaines maisons d'édition en raison de leurs catalogues, des qualités de traduction pour leurs auteurs étrangers, des couvertures,...
Aussi dès que Leatouchbook propose un partenariat sur le #PicaboRiverBookClub avec les éditions #Gallmeister, je n'hésite pas un seul instant (même si le résumé ne me tente pas plus que ça) car j'avoue avoir un (gros) faible pour les éditions Gallmeister et je leur fait confiance pour me proposer de bonnes lectures.

Comme je le disais, le résumé de "ONZE JOURS" ne me tentait pas du tout au départ car il m'évoquait un livre de l'écrivain israélien David Grossman, "Femme fuyant l'annonce"... Et à cause de ce préjugé, les 50 premières pages furent un peu difficiles mais, progressivement, Léa Carpenter s'est imposée et a su m'émouvoir car j'ai terminé ma lecture en larmes...

"ONZE JOURS" c'est l'histoire d'un amour fusionnel entre une mère et son fils, jusqu'à ce que le fils grandisse et s'affranchisse de sa mère en devenant un soldat américain. Mais Léa Carpenter est aussi journaliste et en moins de 340 pages, elle nous décrit l'entrainement des forces spéciales de l'US Navy (les fameux SEAL) et fait un constat sur l'évolution de la guerre pendant les 100 dernières années. Et la dernière mission du fils n'est pas sans ressemblance avec la traque d'un certain Ben Laden par l'armée américaine.

Bref, un premier roman extrêmement réussi et documenté.

Au final, s'il fallait comparer Léa Carpenter à d'autres écrivains, je penserais plutôt à Arthuro Perez-Reverte (car on y retrouve le même travail de recherche et d'érudition) avec un soupçon de Bob Shacochis.

Et il ne faut pas oublier le traducteur, Anatole Pons, car son excellent travail mérite d'être souligné.

Cette lecture a été passionnante et émouvante, j'ai adoré ce livre et j'ai déjà hâte de retrouver Léa Carpenter dans un nouveau roman... Mille mercis à Léatouchbook et aux éditions Gallmeister.
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Onze. C'est le nombre de jours que Sara a dû attendre pour avoir des nouvelles de son fils Jason, porté disparu en Afghanistan. Il était en mission, il fait partie des SEAL, cette unité spéciale de l'US Navy. Jason est son fils unique, et c'est le seul qui peuple ses silences, qui éclaire ses jours sombres, qui éloigne les ombres et qui rythme sa vie. Elle l'a élevé seule et leur relation est solide, respectueuse et entière. Onze jours, c'est le temps qu'il va falloir à Sara pour comprendre et accepter que le monde a changé…

Le roman de Lea Carpenter est celui d'une relation forte et émouvante entre une mère et son fils. L'auteur trouve les mots justes pour nous offrir une histoire touchante.

Les chapitres alternent entre les points de vue de Sara et ceux de Jason. Chacun éclaire à sa manière les souvenirs d'une rencontre amoureuse, d'une enfance heureuse, des valeurs et des choix de vie et de ce fil tendu entre deux âmes.
C'est l'histoire d'une mère qui vit pour son fils, sans l'étouffer, sans l'enfermer, et d'un garçon qui respecte la liberté qu'elle lui laisse, sans en abuser, sans l'abandonner. Cet équilibre apporte la force à l'un et à l'autre d'avancer, sans se retourner, sans regretter et sans blesser.

L'auteur a travaillé son sujet et on sent que rien a été laissé au hasard. Aux amoureux de politique, de faits d'armes, aux faces cachées des combats ou au quotidien des forces spéciales, cette histoire apportera beaucoup. A ceux qui apprécient les jolis mots, les livres, les lettres, les sentiments puissants mais comme cachés derrière un voile, cette histoire comblera vos jours.

Et si, dans ce roman, la mort est toujours un résultat possible, c'est bien de la vie dont il est question…
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
On peut dire beaucoup sur un homme en regardant sa bibliothèque, peut-être encore plus qu’en écoutant l’histoire qu’il raconte sur lui-même. Les bibliothèques ne mentent pas de la même manière.
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Aujourd’hui, il lit de la poésie, parce que si vous lisez par intervalles de dix ou quinze minutes, toute lecture plus longue finit par ressembler à du gâchis, ou à une corvée. Les poèmes lui prennent juste ce qu’il faut de temps et lui laissent de quoi méditer. Haut retour sur investissement. Il choisit toujours les mêmes poèmes ou les mêmes recueils, jusqu’à ce qu’ils soient gravés dans sa tête. Il aime les poèmes sur la guerre.
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Une part de la bienheureuse ignorance dans laquelle on baigne quand on n’a pas encore eu son premier enfant se mesure dans la conviction que vous pourriez être en mesure de changer le cours de sa vie.
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Le contrôle de la douleur vous permet d’endurer l’instant présent ; le contrôle des attentes vous permet d’endurer journée après journée ; le contrôle de la colère vous permet d’endurer le fait de vous voir interdire non seulement toute intimité mais toute reconnaissance que vous êtes bien vous-même.
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Une part de la bienheureuse ignorance dans laquelle on baigne quand on n’a pas encore eu son premier enfant se mesure dans la conviction que vous pourriez être en mesure de changer le cours de sa vie.
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