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EAN : 9782226392022
313 pages
Albin Michel (01/03/2017)
3.61/5   19 notes
Résumé :
« Engraisser les autres, c'est ce que tu sais faire de mieux ! » lance Sandra à sa mère Luisa lorsqu'elle lui présente sa nouvelle compagne. C'est Rose, ravissante cochette d'élevage destinée à finir en chair à pâté, si vive et si affectueuse que, toute honte bue, Luisa la couve de mille attentions.
Tout semble en effet opposer Sandra, brillante psy parisienne soignant de jeunes anorexiques, et Luisa, retirée depuis peu dans son Algarve natale. L'une est dure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Autant Sandra, jeune psychologue, apparaît dure envers sa mère, autant elle se sent proche des adolescents dont elle s'occupe dans un atelier d'écriture, au sein d'un hôpital parisien accueillant des jeunes atteints de troubles alimentaires.
Ses parents ont pris leur retraite dans leur Portugal natal et on sent d'emblée qu'ils sont marqués par un drame. Pour redonner le sourire à sa femme, le fantasque Daniel offre à Luisa une cochette, promise à une mort certaine, car rejetée par sa mère. D'abord réticente, Luisa va se prendre d'affection pour la jeune truie, Rose, qu'elle engraisse , tout en la traitant en animal de compagnie, tant elle lui apparait intelligente et drôle.
Alternant les chapitres portugais et français, le roman traite d'une relation mère fille perturbée, évoque le thème d'un deuil impossible à faire , celui de la relation à la nourriture, au corps adolescent ou non, mais interroge aussi notre relation à un animal souvent honni ,mais très proche de nous, le cochon.
On sent d'emblée que l'autrice, qui a coécrit en compagnie de la regrettée Maryse Vaillant des ouvrages de psychologie, sait de quoi elle parle, sans pour autant tomber dans l'écueil de la vulgarisation à tout crin. le propos est nuancé, les personnages proches de nous et nous entrons autant en empathie avec les humains qu'avec l'animal.
Un roman attachant que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire et qui nourrit aussi la réflexion sur les thèmes évoqués.
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Merci aux Editions Albin Michel pour leur envoi 🙂

Ce premier roman pour adulte de Sophie Carquain est une réussite. Fine et sensible, la plume de l'auteure évoque les aléas de la vie – ces troubles avec lesquels on compose, bon gré, mal gré, au fil des ans.

Luisa, quadragénaire, était cette femme active parisienne, jonglant entre son travail de couturière puis de dame de compagnie, ses activités personnelles, ses deux filles – affairée et zélée, vivant son existence à 100 à l'heure, comme des milliers d'autres, sans vraiment l'analyser. Les jours se succèdent sans mesure des sacrifices faits et des conséquences qui en résultent peu à peu.

Suite au décès de son employeuse, Luisa se retire au Portugal, à la campagne et y construit une vie emplie d'habitudes : faire le marché, la cuisine, le jardin, aller à la gym, à la bibliothèque…Une vie rythmée et organisée qui grime sa solitude et dissimule ses douleurs. Ses filles sont parties : l'une est tragiquement décédée, l'autre la rejette. Son mari la délaisse, accaparé par son travail.

Luisa souffre. Elle, la mère nourricière est seule. Pleinement seule.

« A quarante-quatre ans, Luisa comprenait que la souffrance, c'était ce silence brutal, flambant neuf, qui succédait aux années de plein, aux années de rire. Car vous aviez gouté à la félicité familiale, comme on mord dans une tarte aux pommes toute chaude, et soudain tout cela vous était repris. C'était ça, voir grandir ses enfants. »

Et puis, il y a Sandra, sa fille aînée – une épine à son flanc. Psychologue dans une clinique qui traite les troubles alimentaires des adolescents, anorexique elle-même, maniaque du contrôle, Sandra la maintient hors de sa vie.

« … dans ce manuel, Luisa avait appris que certains enfants s'affament, se dépense pour « chasser en eux », la mère caressante, étouffante. Celle qui engraisse. Quelle idée intéressante avait-elle pensé. Et aussitôt, elle avait fait le parallèle, avec la détermination de Sandra, la volonté féroce qu'elle plaçait en tout. Mais quelle mère cherchait-elle donc à chasser ? »

Chacune d'elles façonne son quotidien, au mieux : l'une se noie dans le travail et le sport au détriment de sa vie personnelle, l'autre compense son mal d'amour en maternant Rose, sa gentille cochette.

L'écriture de l'auteure, parfois humoristique, souvent sérieuse, mais toujours mesurée, retranscrit admirablement les difficultés de ces deux femmes. Les situations sont choisies, les mots éclairés. le chagrin de Luisa nous atteint, celui de Sandra nous touche. On redoute leur résignation, on espère l'échange qui les console et les rapproche.

Ce livre est un concentré d'émotions parce qu'il est terriblement vrai.

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Luisa est une maman portugaise de quarante-cinq ans qui aime faire à manger, elle aime combler ses invités depuis que sa fille Sandra a quitté le nid familial pour voler de ses propres ailes à Paris. Un drame familial les relie. Malgré tout, toutes deux essaient de faire face et de continuer à vivre contre vents et marrées. Des centaines de kilomètres les séparent ainsi que leur rapport à la nourriture et à l'alimentation.

Pour Luisa, les repas sont des moments conviviaux. Elle se plait à cuisiner pour ravir les papilles des grands et des petits qui défilent à sa table. Sa longue liste de spécialités se décline notamment en ragoût de poisson, chou à l'étouffée, pain perdu et autres réjouissances culinaires.

En revanche, en ce qui concerne Sandra, il est hors de question d'avaler la moindre bouchée sans en calculer frénétiquement les calories, en la faisant passer à grand renfort d'eau ou de thé, courant quotidiennement pour éliminer le total de cette addition calorique journalière.

Alors que Luisa essaie de satisfaire les estomacs, Sandra tente par tous les moyens de ne rien avaler pour ne pas prendre le moindre gramme.

Chacune vit sa vie, mais l'une et l'autre ne sont pas en reste avec les surprises que leur destinée leur réserve. A commencer par Luisa, qui se voit offrir par son mari un cadeau un peu spécial. un cochon, ou plutôt une petite cochette de quelques mois qu'elle baptiste du doux nom de Rose. Sa mission engraisser cette jeune demoiselle pour qu'un an plus tard elle se métamorphose en saucisses, pâtés, boudins et autres cochonnailles. Pour combler sa solitude, elle s'encanaille de la bête et contre toute attente devient une véritable experte en élevage porcin. Alors qu'elle adopte Rose comme animal de compagnie et gave sa petite protégée, sa fille à l'autre bout de la France, s'affame, tout en essayant d'aider en tant que psychologue des adolescents devant affronter problèmes de poids dans une maison spécialisée. Un lieu qui est en réalité un terrible miroir lui renvoyant ses propres problèmes mais la rendant la plus à même à les comprendre.

Pour Sandra, c'est un simple jogger qui bouleverse son quotidien, sa zone de confort sur laquelle elle avait la main mise.

Ce roman est une bouleversante histoire de famille. Au menu de l'émotion, de l'attachement, et quelques larmes pour un livre qui a du caractère (de cochon ?)


Lien : http://lectures-gourmandes.f..
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Ce livre, je l'ai refermé les larmes aux yeux, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
C'est un conte tout tendre, avec un soupçon de magie. L'histoire farfelue de ce cochon adopté prénommé Rose. Mais derrière ce côté drôle et atypique se cachent surtout des sujets bouleversants : le deuil, l'anorexie, la relation mère-fille, la solitude.

C'est un chassé-croisé entre Sandra, 26 ans, brillante psychologue parisienne qui s'occupe d'ateliers d'art-thérapie dans un centre pour adolescents mal dans leur peau (anorexiques, obèses ou qui se scarifient). Pourtant Sandra cache elle-aussi un mal-être qui se répercute sur son physique : elle est maigre, voire très mince, la limite est infime car tout se joue à quelques kilos près…

Luisa, la mère de Sandra, vit une retraite (trop) paisible au Portugal. Elle souffre terriblement de solitude. Jusqu'au jour où son mari revient avec un bébé cochon qu'il va falloir engraisser pour finir en jambon dans l'assiette. le problème, c'est que Luisa va s'attacher à cette cochette qu'elle prénommera Rose…

Des milliers de kilomètres séparent la mère et la fille, mais surtout un drame et des blessures qui ne veulent pas cicatriser, qui se muent en silences, en non-dits depuis tant d'années. Deux êtres prostrés dans la même douleur mais qui ne parviennent pas à s'épauler dans cette épreuve. Alors que la mère est hypersensible et aimante, la fille est froide et distante.

Sophie Carquain écrit avec tendresse, sensibilité, amour et humour cette histoire improbable de Rose le cochon qui va finir par prendre beaucoup de place physiquement, mais surtout dans le coeur. de ce cochon qu'on engraisse et gave de l'amour maternel. Et de Sandra, cette jeune femme qui refuse de manger et qui rejette toute forme d'amour. Un lien affection/nourriture traité remarquablement grâce à ces deux personnages en parallèle. C'est une histoire forte et riche en émotions qui vous bouleversera à coup sûr.
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Ce roman aborde des thématiques importantes, comme le deuil et l'anorexie, avec beaucoup de justesse. A travers la vie d'un cochon, dont s'occupe Luisa, le bien être animal est abordée, dans toute sa mignonnitude mais aussi dans toute sa laideur. La fin est dure, et je dois dire que l'histoire ne s'est pas conclue comme j'aurai aimé qu'elle le soit, mais ça… je ne peux vraiment rien dire de plus ! Malgré ce point qui m'a chiffonné, et qui est très personnel, j'ai énormément apprécié la plume de sophie Carquain que je trouve juste, pleine de douceur même lorsque le texte ne s'y prête pas en théorie, elle ne mâche pas ses mots mais les magnent très bien. J'aurai toutefois aimé plus de travail de la part de Sandra, que je n'ai pas trouvé assez empathique, ce qui me rendait parfois dure envers elle. Mais qui a dit que tous les personnages devaient être attachants et gentils ? Elle est finalement le reflet de certaines personnes bien réelles, et sa relation avec sa mère n'est certainement pas irréaliste. Petit coup de coeur pour Rose, cela dit. Bref, une lecture que j'ai globalement beaucoup aimé et qui m'a tenu en haleine malgré la fièvre, rien que ça, c'est un bel exploit !
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critiques presse (1)
LeFigaro
28 avril 2017
L'arrivée d'un porcelet bouleverse une famille marquée par le deuil.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le pain perdu était instantanément associé au bonheur passé, de telle sorte que, en plongeant les tranches dans le mélange, Luisa avait l'impression de réhydrater un souvenir heureux. (p. 146)
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La scarification comme butée identitaire. Et ce corps flottant,que l'on ne sent vivre qu'au moment de l'entaille. Elle les comprenait tant. Il fallait que ça saigne, à l'adolescence.
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User de ce sésame-le bio-, c'était passer un coup sur la poussière, récurer ses galoches crottées avant d'entrer dans le salon. (p. 126)
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Elle se souvint alors d’une chose : les livres étaient ses vrais amis. Elle savait que lire un bon livre, ce n’était pas uniquement nourrir son âme. C’était aussi confier sa tristesse ou sa joie dans le creux des mots, comme on se laisse bercer, bébé, dans des bras réconfortants, jusqu’à oublier sa peine.
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#livrestouthaut #livreaudio #livrejeunesse #album #histoiredusoir #histoireaecouter
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