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Jacques Martinache (Traducteur)
EAN : 9782258048997
624 pages
Presses de la Cité (12/09/1999)
3.82/5   496 notes
Résumé :
New York, juin 1897. L'épouse éplorée d'un diplomate espagnol engage la détective Miss Sara Howard pour lui venir en aide : sa petite fille a disparu...

Immédiatement, l'équipe de Lazio Kreizler se reconstitue autour de Sara, et de déductions en analyses, le profil psychologique du kidnappeur apparaît peu à peu sur leur grand tableau noir.

Se dresse progressivement le portrait d'un être dont les mobiles ne sont pas politiques, d'une per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une intéressante découverte de lire ce roman de Caleb Carr et nul besoin de lire l'Aliéniste son premier avec le fameux Dr. Kreizler pour apprécier ce très bon livre policier. Il déborde du cadre des polars traditionnels de bien des façons. Il nous transporte dans le New-York d'il y a plus de 100 ans sans jamais tomber dans la lourdeur de certains romans historiques. J'ai eu l'étrange impression de lire un roman écrit à l'aube de l'an 1900 par un écrivain du calibre et du style de Charles Dickens. La sensiblerie en moins.
Après un léger flottement d'intérêt pour quelques chapitres dans la première partie, tout le reste de l'histoire a captivé mon attention et ma curiosité. Si la traque de la meurtrière est bien le moteur de l'action, l'histoire d'amour du narrateur est passionnante aussi. Ce n'est qu'une fois le livre terminé que j'ai réalisé que j'avais fait un très bon voyage dans le temps.
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En tant que suite officielle de L'aliéniste, il est indispensable d'avoir lu ce roman avant d'entamer la lecture de L'ange des ténèbres. Les raisons tiennent davantage à l'attachement aux personnages et aux révélations intempestives sciemment laissées par l'auteur. Ces dernières sont d'autant plus regrettables qu'elles ne servent en rien à faire progresser l'intrigue.

Dans l'ensemble, les lecteurs qui auront apprécié L'Aliéniste retrouveront ici leurs marques. C'est avec grand plaisir que toute l'équipe se reforme autour de Sara pour tenter de démêler une intrigue qui peut potentiellement entraîner de graves conséquences diplomatiques, sociologiques et juridiques… tout en s'orientant vers dans plusieurs directions inattendues.

Les personnages, sont ici l'un des points forts du roman. La galerie des personnages est impressionnante. Il y a bien sûr les têtes déjà connues, qu'il faudra appeler à collaborer une nouvelle fois ensemble, mais également de nouveaux arrivants. Cette fois, le grand méchant de l'intrigue sera assez rapidement identifié… tout en laissant de la place à d'autres personnalités ne laissant personne indifférent. Des alliés viendront fort heureusement épauler l'équipe et personne n'est éternel !

Sans en révéler plus que nécessaire l'intrigue est ici une belle leçon de féminisme (écrite par un homme), faisant des femmes l'égales des hommes dans… le meurtre ! La démarche est d'autant plus originale qu'elle permet à l'auteur de revenir sur une période au cours de laquelle les autorités étaient aveuglés par leur vision paternaliste qui paradoxalement achève (ironie du sort) de protéger les femmes. Cet imbroglio est ici particulièrement maîtrisé et conduit de main de maître !

L'intrigue est ici très différente de L'aliéniste. le roman est davantage un thriller qu'un polar et la montée en intensité est particulièrement maîtrisée. le récit est composé en plusieurs temps : l'enquête dans les bas-fonds de New-York, la suite dans une villégiature sur le déclin, un procès qui mènera vers un dénouement explosif et, une nouvelle fois, aussi habilement inséré que maîtrisé.

Quelques lacunes et imprécisions pourront laisser les lecteurs les plus exigeants sur leur faim, mais tout cela reste noyé dans un ensemble bien fourni. Certains personnages sont ici clairement réduits à un rôle un peu trop utilitaire.

Aucune des parties ne peut laisser indifférent, suscitant de drôles de réactions chez le lecteur. Il est difficile d'anticiper tout cela et c'est un vrai plaisir de découvrir autant de personnages et de retournement de situations. La paix ne viendra que lorsque la dernière page sera tournée !
Caleb Carr reprend ici plusieurs thématiques déjà évoquées. Nous aurons, à nouveau, l'occasion de côtoyer les bas-fonds et surtout de suivre avec un mélange d'horreur et d'émoi, les aventures d'enfants laissés à eux-mêmes dans un mode qui ne veut pas attendre parler d'eux. Comment ne pas s'attacher à Hickie, Kate et à tous les autres ?

De nombreuses nouveautés seront également de la partie : le récit est ainsi composé par Stevie et non plus par le journaliste Moore. le style est différent, plaisant et l'auteur joue parfois avec l'omniscience pour mieux agacer avec bonhommie le lecteur. Il est censé avoir été composé plus de vingt ans après les faits à la suite d'un pari. La manière dont l'enquête se déroule est très différente de la précédente !

En somme voici un très bon thriller, une bonne lecture de détente (à condition d'apprécier les histoires sombres) qui ravira les adeptes de l'Aliéniste et de polar et de thriller !
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J'ai lu l'aliéniste il y a longtemps, mais je n'en ai pas beaucoup de souvenirs, à part que j'avais apprécié. Je me suis donc de nouveau plongée dans cette ambiance de New York de la fin du XIXème siècle.
Les enquêtes dans cette ambiance, j'adore. On y voit toutes le fondations des méthodes modernes d'enquêtes, une réflexion basée sur la silence, une prise de conscience de tout un monde de découvertes qui s'ouvre à l'humanité. C'est aussi une époque de travaux sur la psychologie. En effet, c'est bien ce qu'il se passe ici, on cherche à établir le profil psychologique du kidnappeur pour mieux le comprendre et le stopper plus vite. C'est une période riche et qui donne toujours de bonnes histoires pour moi.
C'est encore le cas ici. Un enlèvement, des suppositions, des remises en question, des certitudes qui s'effondrent et une réalité qui ne cesse de nous surprendre au fur et à mesure que les pages se tournent.

Malgré tout, ce fut long. Certains passages n'en finissent pas. Selon moi, il y a au moins 200 pages de trop, même si j'ai globalement aimé.
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Voici donc le second (et dernier, je le crains) volet des aventures de ce groupe improbable formé autour du Docteur Lazlo Kreizler dans L'Aliéniste, auquel il est fait référence à plusieurs moments dans cet opus puisqu'il s'est passé à peine une année entre les deux affaires.

On y retrouve Sara Howard, qui a quitté la police de New-York pour fonder son agence de détectives, le journaliste John Moore, les brillants inspecteurs Lucius et Marcus Isaacson, le géant musicien Cyrus Montrose, ainsi que le gamin attachant Steve Taggert, pupille du docteur Kreizler et accessoirement son cocher.

Stevie est cette fois-ci le narrateur, à la suite du pari qu'il fait en 1919 avec Mr Moore. Il revient donc aux évènements qui les ont confrontés à Mrs Elspeth Hunter en 1897, lorsque Miss Howard est recrutée par la Señora Linares pour retrouver sa petite fille disparue.

L'enquête démarre sur fond de dissensions entre l'Espagne et les Etats Unis ; en effet, l'enfant est la fille d'un diplomate espagnol en poste à New York, et ce qui se révèle être un enlèvement peut être le détonateur qui plongera les deux pays dans un conflit ouvert (dans les faits, la Guerre hispano-américaine éclatera en avril 1898).

Mais, très rapidement, l'équipe qui s'est reformée à l'appel de Miss Howard se retrouve face au ravisseur de l'enfant, une femme dont le souvenir hantera chacun des enquêteurs-détectives : Mrs Elspeth Hunter, une incarnation du Mal comme on en fait peu.
Tous comprennent rapidement que l'aspect politique n'est pas à négliger, pour éviter de plus fortes tensions, mais qu'il n'est pas le mobile.

On retrouve dans la trame de ce livre la quête des motifs du criminel dans son passé, qui participait déjà de la démarche de L'Aliéniste. Mais le travail d'investigation reconstituant le parcours de cette femme prend beaucoup plus de place dans L'Ange des Ténèbres, parce que nos héros sont totalement impuissants face à cet être, à sa capacité d'abominations et à ceux qui la protègent.
Il est donc primordial pour le Docteur Kreizler et ses compagnons de la comprendre afin de tenter d'anticiper ses réactions et l'empêcher de nuire.

J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir les personnages de L'Aliéniste. Caleb Carr a un talent certain pour les situer dans le groupe, mettre en avant les liens et les épreuves qui les unissent, l'attention qu'ils portent les uns aux autres. Ils se complètent formidablement pour mener les enquêtes, chacun ayant ses compétences spécifiques.

Le New York fin de (XIXe) siècle est toujours aussi bien décrit. A cela s'ajoutent toute cette découverte de l'état de New York en suivant l'Hudson pour remonter dans le passé de Mrs Elspeth Hunter, ces paysages qui enthousiasment Stevie, ces villes-champignons sans grâce qui le désolent au premier abord.

J'ai vraiment apprécié la façon dont les membres du groupe doivent agir pour contrer la malfaisance de cette femme, qui les amène forcément à réviser de que tous sauf Sara pensent du crime féminin, impossible même à envisager pour certains d'entre eux puisque La Femme en est incapable voyons... ou alors c'est qu'elle est folle. Les réticences des uns et des autres, ou les limites à leur compréhension qui seront balayées par les faits au fil du récit, sont bien amenées, bien situées dans la société de l'époque.
Cela reste un vrai sujet de réflexion aujourd'hui, d'ailleurs, et bien des remarques de Sara et du Docteur Kreizler peuvent être reprises telles quelles.

Le suspens de cette enquête avec ses fausses pistes, ses culs de sac, ses révélations, ses rebondissements, m'a tenue en haleine jusqu'au bout. La minutie qu'y apporte Caleb Carr explique les 720 pages du livre, mais ça déroule sans effort, la lecture en est aisée et les héros attachants.

Il n'y aura manifestement pas de troisième tome...
Je devrai me contenter de ces deux-là.
Soupir...
Dommage, je serais bien retournée au 808 Broadway pour de nouvelles affaires, et j'aurais bien passé des soirées à écouter Sara, Lazlo, John, Cyrus, Lucius, Stevie, Marcus confronter leurs opinions et parler de leurs trouvailles pour faire progresser l'enquête, confortablement installée avec eux dans le salon du Docteur...
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New York, juin 1897.
Compte tenu du fait que je n'ai pas lu " l'Aliéniste " ( grand prix de littérature policière de 1996 ) : j'ai mis une cinquantaine de pages à faire connaissance avec l'équipe du psychiatre Laszlo Kreizler et de ses fidèles compagnons !
En s'efforçant d'oublier l'affaire John Beecham, le chroniqueur du N.Y Times : Moore; Sara Howard : détective privée au service des femmes; les inspecteurs et frères Issacson avant-gardistes en matières scientifiques; le géant Cyrus et Stevie Taggert : le narrateur de l'Ange des Ténèbres vont rechercher Ana Linares qui a été kidnappée ! C'est la fille d'un diplomate espagnol et, les recherches doivent rester secrètes.
En effet, c'est une affaire délicate et politique qui est confiée à Sara car l'Espagne et les U.S sont sur le point d'entrer en guerre pour l'annexion de Cuba.
L'équipe de l'aliéniste va courir les bas-fonds de New-York, les prostituées, les caïds en calèches, en fiacres, en tramway ...les quartiers chics et, ils vont se réunir au 808, Broadway pour faire le point sur leurs recherches respectives mais sur leur route il y a : Libby Hatch qu'ils soupçonnent de nombreux crimes et en particulier d'avoir tué, entre autres ses 2 fils et d'avoir martyrisé sa fille Clara.
Avec le juriste Rupert Picton, ils vont tenter de rassembler des documents pour constituer un dossier dans le but de la faire inculper, de son coté : l'aliéniste tente en priorité de comprendre les motivations malsaines de cette femme au passé criminel. Quand elle sera enfin capturée, emprisonnée : Darrow, son avocat va manipuler le jury pour la disculper ! Elle va encore leur échapper au point que Moore demandera le renfort de son ami Roosevelt : secrétaire d'état à la marine pour la récupérer car elle est protégée par une équipe de malfaiteurs redoutables !
Un thriller de 620 pages avec des longueurs, de nombreux personnages et l'approche moderne de la théorie des preuves pour mener à bien une inculpation ainsi que l'analyse psychologique d'une criminelle hors norme : une " serial killer " du XIX ° siècle !
L.C thématique de Mai 2023 : un roman étranger non francophone.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il y a probablement une façon bien tournée de commencer une histoire comme celle-là, une accroche habile pour attirer les gogos plus sûrement que le meilleur bonneteur de la ville. Mais la vérité, c'est que je n'ai pas la langue assez bien pendue ni l'esprit assez vif pour ce genre de jeu. Les mots n'ont pas joué un grand rôle dans ma vie, et si, avec les années, j'ai rencontré un grand nombre de ceux qui passent pour les grands penseurs et les beaux parleurs de notre époque, je suis resté ce qu'on appelle un homme simple. Et une façon simple de commencer me conviendra parfaitement.
La première chose à faire, pour rester dans la simplicité, c'est d'expliquer pourquoi j'ai fermé la boutique un soir où j'aurais pu me faire encore pas mal d'oseille. Un de ces soirs superbes que j'adorais, dans le temps, un soir où on peut s'asseoir sur le trottoir en manches de chemise et regarder tout ce qui se passe en soufflant la fumée d'une bonne cigarette vers les étoiles, au-dessus de la ville, en pensant que ça vaut peut-être le coup, finalement, de vivre dans cet asile de fous. La circulation - des automobiles et des camions à essence, qui se mêlent maintenant aux vieux canassons tirant des charrettes et des calèches - a ralenti un peu vers minuit; bientôt, ces messieurs-dames d'après le souper sortiront de l'Albertmarle Hotel et du Hoffman House pour venir acheter leurs cigarettes de luxe. Ils se demanderont pourquoi j'ai bouclé si tôt mais ne tarderont pas à se diriger vers une autre boutique, et, après leur passage, le calme reviendra autour du majestueux Flatiron Building.
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Quand nous atteignîmes le quai, Cyrus tira un billet de son porte-feuille, le fourra dans la main tremblante du cocher avec ces simples mots, "reste ici", ordre auquel l'homme n'était pas en état de désobéir.
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Il y a un fossé entre explication et excuse
Extrait de: L'ange des ténèbres
Peu de gens au monde savent parler pour ne rien dire comme le psychologue ou l'aliéniste moyens.
Extrait de: L'ange des ténèbres

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Pendant quelques minutes je continuais à enlever du sabot de mon cheval la boue à présent amollie par mes larmes silencieuses.
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Il y a des jours où ceux d'entre nous qui sont nés avec la langue bien pendue ne parviennent pas à la contrôler.
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