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3,39

sur 1070 notes
J'aime beaucoup Isabelle Carré et son parcours au cinéma, l'image qui émane d'elle, une personne simple, fragile, proche des gens.
"Les rêveurs" est son premier roman, largement autobiographique, cela peut sembler assez maladroit par moments mais on ne peut remettre en cause la sincérité de l'auteure. Elle se met à nu, raconte son enfance singulière, ses parents étonnants, des émotions, ses doutes, ses failles.
Des moments de vécu, souvenirs d'enfance même si elle avoue elle-même avoir dû combler les trous de ce qu'elle ne se souvenait pas. Adolescente fragile, période difficile, mal être et appel au secours, elle ne cache rien.
Après avoir lu ce livre, on comprend mieux la personne, ce côté fragile qui émane d'elle, ce qui l'a conduit au cinéma.
On pardonne aisément à l'actrice de se vouloir auteure, elle se livre sans pudeur, c'est assez rare et c'est touchant, à lire si vous voulez connaître mieux Isabelle Carré.
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Isabelle Carré brosse avec tact le portrait de ses parents : couple atypique ( classe sociale opposée),une mère rejetée par sa famille, un père artiste au goût japonisant.

Puis, elle fait défiler ses souvenirs d'enfance, revisite leurs sorties dominicales.
C'est en fouillant le passé de ses géniteurs qu'elle exhume bien des fêlures.

Des mots : «  abandon, tristes, mélancoliques », reflètent l'état d'âme des adultes d'où le besoin pour la narratrice d'échapper à cet enfer borderline. Lors de son séjour à l'hôpital, suite à une TS, qu 'elle relate avec autodérision, elle noue des amitiés, et se découvre une vocation pour le théâtre, ce «  lot de consolation merveilleux ».
le jour où le père fait son coming out, le couple explose et il s'ensuit un véritable séisme.Tout s'éclaire pour la narratrice (le changement de look, les lectures de Lui, de Gai Pied ). La musique , la danse, l'écriture, ont oeuvré à sa résilience. Rebondissement : le fils aîné retrouve son père, la mère son premier amour.

La comédienne démontre que « l'hérédité, même douloureuse, peut être une force ».
Elle signe un récit à la veine autobiographique, empreint de nostalgie,traversé de peurs, d'interrogations, de rêves comme chez Sempé. Un premier roman prometteur !
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Nous avons presque tous rêvé d'avoir des meilleurs parents, et nous grandissons dans la vie avec nos souffrances, nos peurs, nos espérances et celles de nos parents en cadeau! Isabelle Carré, sortie de l'enfance, s'y replonge avec finesse, sincérité, et un brin de critique quand même. Avec de nombreuses références musicales surtout, elle a su me toucher au plus profond de mon passé, quand j'étais cette mère trop jeune, pétrie de bons sentiments soixante-huitards, et partagée entre l'envie de tout bien faire et celle de vivre autre chose, plus loin, plus haut! Ce roman sera probablement lu par deux générations la nôtre, et celle de nos enfants, ceux qui ont connu l'incertitude, et qui sont entrés dans la vie avec nos désillusions. Que d'émotions en lecture!
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Je remercie les 68 premières fois de m'avoir permis la lecture du premier roman d'une actrice que je trouve lumineuse.

J'ai toutefois été déstabilisée par l'entrée en matière. Trente longues pages de début de roman qui m'ont semblé obscures. Pourquoi ne pas avoir nommé clairement sa mère ?

Difficile aussi de situer ce roman autobiographie, fiction ? Une mère qui dans son rêve ne s'apercevrait pas qu'on lui a arraché son enfant dans la rue. Une famille "dentelles et château" qui ne vit que dans le regard des autres. Exiler leur fille à Pantin par peur du "qu'en dira-t-on" ? La rejeter parce qu'elle a refusé de s'inscrire dans leur histoire. Parce qu'elle a choisi de garder l'enfant.

Un père amoureux de l'élégance de sa mère. Une mère éthérée, les yeux perdus dans le vague. Une famille qui aurait pu toucher au bonheur, qui le recherche. Un récit décousu comme la famille. Une sensibilité à fleur de pages, une écriture poétique.

Je n'ai pourtant pas réussi à apprécier pleinement ce récit de la recherche de soi des parents, de sa recherche de structure au milieu de cette joyeuse pagaille familiale, même si on ressent beaucoup de sincérité dans l'écriture d'Isabelle Carré.

J'ai été touchée par le dévoilement délicat des blessures, des épisodes suicidaires, puis enfin la découverte d'un socle solide qui semble avoir été trouvé au théâtre pour vivre pleinement. Peut-être réconciliée avec le passé pour s'ouvrir à l'avenir, construire sa famille.



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C'est sûr ,j'aurai dû lire ce premier roman d'Isabelle Carrė, après "les larmes noires sur la terre"de S. Collette, cela m'aurait détendue et reposée malgré que.....Tout au long de ma lecture ,la chanson de Barbara :" le mal de vivre" m'a trottėe dans la tête, elle "colle" parfaitement a l'atmosphère du livre ainsi que la fin :"La joie de vivre",joie qu'Isabelle à trouvé grâce à son métier,car c'est un roman autobiographique.
L'auteur nous décrit son enfance,son adolescence,dans une famille où les parents rêveurs, souvent "borderlines",attachent plus d'importance à leur réussite qu'à la façon d'élever leurs enfants;des enfants élevés dans une totale liberté et inconscience,livrés à eux-mêmes, pas de barrières d'où la complexité de leur caractère. Et si Isabelle Carrė fait une tentative de suicide à 14ans,elle trouvera son équilibre, grâce au théâtre sa vraie famille!
J'ai admiré son courage d'avoir su retranscrire son histoire personnelle, elle a su me captiver par la légèreté et la finesse de son écriture.Une grande sensibilité et aussi beaucoup de pudeur au travers son témoignage en font un très bon roman à plébisciter. ⭐⭐⭐⭐
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C'est amusant comme les mots se frayent un chemin en nous... comme s'ils infusaient lentement avant que tous les arômes finissent par se fondre pour offrir le bon équilibre. Avant ça, un parfum prend le dessus sur les autres, puis se trouve chassé par celui que l'on n'avait pas encore remarqué. C'est cette sensation qu'a provoqué ma lecture de ce roman. J'ai d'abord aimé cette impression d'entendre la voix d'Isabelle Carré, actrice que j'aime beaucoup et qui appelle la sympathie immédiate ; j'ai ensuite été émue par ce récit touchant, cette tentative apparente de se livrer, j'ai aimé la petite musique gracieuse qui rythmait les pages. Et puis, les sensations se sont assemblées, les images se sont mises en ordre révélant une belle profondeur par-delà la délicatesse de l'ensemble.

Puissions-nous ne jamais perdre notre capacité à rêver... le rêve, c'est ce qui permet à chacun de vivre, d'initier des projets, d'espérer, et de recommencer. Toujours. Ce premier roman d'Isabelle Carré est une ode aux rêves, aux rêveurs, à ceux qui persistent à préserver leurs jardins secrets, à puiser dans leurs failles et leurs douleurs le matériau qui leur permet de décoller, de planer, de quitter cette terre trop terre à terre. Elle-même nous invite dans ce qu'elle nous expose comme son intimité... avant que nous nous apercevions que la porte n'est qu'à peine entrouverte et que le rêve là encore est omniprésent. Une enfance dans les années 70, une famille plutôt déglinguée, son propre chemin qu'il faut trouver alors que les références sont fragiles, précaires, totalement décalées. Une cellule familiale certes propice à éveiller l'imagination mais aussi périlleuse dans son déséquilibre et son manque de structure.

"Aujourd'hui encore j'éprouve une grande difficulté à décrire l'atmosphère, nommer un milieu, parler d'une éducation, définir les règles et le cadre de vie qui étaient les nôtres. Ni aristocrates, ni prolétaires, ni bourgeois, on aurait pu appeler ça un environnement pop-post-soixante-huitard-zen..."

Certains trouvent du réconfort et des réponses dans les livres ou dans la contemplation des oeuvres d'art. Notre héroïne puise sa force dans les vies qu'elle interprète à l'écran et sur scène parce que pour elle, la réalité est plus acceptable lorsqu'elle est transposée dans un film ; une autre façon de tordre le réel et de le rapprocher des rêves. Et c'est aussi ce qu'elle nous propose en utilisant l'écriture comme moyen d'explorer son histoire et de jouer avec son image, sans jamais oublier sa part de rêve.

"Je rêve surtout de rencontrer des gens. Je n'ai jamais trouvé simple de faire connaissance, ailleurs que sur un plateau. Mais on se quitte une fois le tournage ou la pièce terminé, et on ne se revoit jamais comme on se l'était promis... Alors je m'offre une seconde chance, j'écris pour qu'on me rencontre."

Eh bien c'est réussi... La rencontre fut jolie, touchante, pleine de grâce.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce roman très autobiographique m'a fait penser au magnifique livre de Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit, dans lequel elle racontait la vie sacrifiée de sa mère avec force et émotion. Isabelle Carré nous livre ici une part intime de sa vie en nous racontant l'histoire de ses parents, son père grand styliste révélant son homosexualité, sa mère aristocrate rejetée par sa famille et femme hypersensible blessée par les siens. Dans un style simple et chaleureux, Isabelle Carré, actrice reconnue par ses pairs et appréciée du grand public, produit un roman à son image, celle d'une femme fragile et décidée, discrète et charismatique. J'ai aimé la grande pudeur avec laquelle elle se raconte tout en montrant la réalité de sa vie. Les membres de sa famille sont tous des rêveurs, vivant à la frontière d'un monde neptunien dont ils s'inspirent souvent pour construire des personnages bien réels. J'appréciais déjà l'actrice, j'apprécie aujourd'hui la romancière. Une belle âme !
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J'ai lu ce roman dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle et j'ai pris plaisir à le lire. J'aime beaucoup l'actrice Isabelle Carré, que ce soit dans les comédies ou dans des films plus dramatiques : elle a beaucoup de charme et une sensibilité qui se voit à l'écran. Mais j'ignorais que derrière ce visage souriant, lumineux, se cache une femme beaucoup plus fragile. le moins que l'on puisse dire c'est que Isabelle Carré, jeune, n'a pas eu une enfance facile. On ne peut pas dire qu'elle ait manqué d'amour, mais ses parents n'ont pas su lui donner la sécurité qu'elle cherchait. Enfant et adolescente ultrasensible, elle aurait aimé avoir des parents plus cadrés. Mais sa mère, en proie à une dépression profonde, et son père, en proie à des tourments intérieurs n'ont pas su ou pu la réconforter. C'est le théâtre qui lui a permis de mettre entre parenthèses son angoisse, sa peur de la vie et de bâtir une belle carrière même si, comme elle le dit si bien : « Je suis une actrice connue, que personne ne connaît ». J'ai aimé découvrir une autre Isabelle Carré, pour autant je n'ai pas ressenti de coup de coeur en lisant cet ouvrage. Et qu'il soit qualifié de roman me laisse perplexe puisque j'ai plutôt eu l'impression de lire une autobiographie. Enfin, si le style est agréable à lire, je n'ai pas non plus été emballée par l'écriture.
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Un récit touchant, intime, mais dont je me suis sentie parfois de trop. J'ai aimé me replonger dans les années passées, j'ai aimé aussi cette famille un peu dans la marge, mais parfois j'ai ressenti trop cette douleur en filigrane.
La construction parfois m'a déstabilisée dans la lecture, perdant mes repères.
L'écriture m'a bien plu également, mais je ne sais pourquoi je ne suis pas parvenue à pénétrer entièrement dans cette histoire.
Le titre m'avait laissée espérer plus de rêves, mais certes, il y a cette part de rêve, mais comme tout à chacun, parsemé d'embûches.
C'est malgré tout une histoire peu commune que cette jeune femme nous livre sans pudeur. C'est bien courageux à elle de se dévoiler ainsi, sa vie et celle de sa famille.
un récit intéressant et touchant mais qui ne m'a pas bouleversée outre mesure.
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C'est dans le cadre des 68 premières Fois que je découvre ce premier roman d'isabelle Carré, Les Rêveurs
C'est une histoire familiale, celle de l'auteure ; c'est donc autobiographique avec une narration à la première personne. Chaque famille a ses " chambres interdites " ainsi que le cite une épigraphe de Louis Aragon, ses difficultés de communication, ses zones d'ombres, ses secrets... L'écriture est souvent catharsis pour s'approprier ses doutes, ses peurs, ses erreurs, sa culpabilité, son besoin de reconnaissance...

L'écriture d'Isabelle Carré est fluide, agréable, mais discontinue ; les parties s'enchainent avec des longueurs différentes, des titres, des absences de titre, des coupures… Il me manque un rythme, un je ne sais quoi que je n'arrive pas à définir qui fait que je n'accroche pas… Pourtant, en général, je suis plutôt séduite par les portraits de femmes, les évolutions sociétales, les introspections, les recherches identitaires, la situation des homosexuels et leurs difficultés pour vivre leur orientation au grand jour à différentes époques, les relations mère-fille, parents-enfants…
J'ai attendu que ma lecture fasse sens, qu'un déclic se produise, qu'un personnage me fasse signe ; j'ai noté des passages, celui du kilt, celui du père qui se teint en blond, qui prend des bains interminables et s'enferme avec ses copains pour peindre dans son atelier… Je sentais venir le noeud thématique, ou du moins, l'une des problématiques. J'ai relevé des couleurs, rouge de l'appartement, blanc de l'hôpital… J'ai recherché des repères temporels dans ce roman qui s'étend sur plus de quarante ans de vie rêvée, de ressentis et d'émotions… Mais cela ne fonctionnait toujours pas. Il a fallu atteindre les dernières pages pour que l'auteure revendique ce " désordre ", ce " manque d'unité ", cet empilement " à la façon des matriochkas ".

Je continuais à lire, persuadée que tout cela serait à remanier ; mais comment remanier sa lecture ? Arrivée à la scène brutale et surréaliste de l'aveu du père à ses enfants qui nous est donnée à lire à la moitié du roman, quand " toute l'histoire défile à nouveau dans [la] tête de la narratrice ", je me suis dit que cette phrase ferait un bon début… Ce que j'aurais voulu lire, c'est ce qui a pu rapprocher, à un moment donné, la jeune fille-mère et le garçon homosexuel, c'est-à-dire une absence de liberté et un rejet familial, un besoin viscéral d'exister comme ils étaient, en étant acceptés en tant que tel… C'est aussi le traitement du " décalage ", de " l'instant qui suit " la mise en lumière de la sexualité paternelle qui aurait pu être original et intéressant, ainsi que le rejet du communautarisme dans lequel tous les homos et lesbiennes ne se reconnaissent pas. Il ne faut pas oublier qu'une partie de l'action se situe au début des années SIDA, pas vraiment le meilleur moment pour faire son coming-out…
Dans Les Rêveurs, la narration s'articule aussi autour de la recherche du père biologique du frère aîné de l'auteure, thème annoncé dès les premières pages, mais développé bien tard, comme dans l'urgence, juste avant la fin. Dire qu'il me faut arriver aux deux tiers du livre pour enfin être intriguée, pour comprendre le sens du titre ! Comment se construire dans une famille où chacun rêve de vivre une autre vie, désire l'inaccessible ?

En conclusion, ce fut pour moi une lecture laborieuse, difficile… qui ne m'a pas touchée malgré la somme des ingrédients qui pouvaient le faire. Il m'a manqué une forme d'autodérision, un zeste d'humour, quelques sourires… Je me suis sentie voyeuse et gênée face à une blessure intime…
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