AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 1060 notes
Quel ennui. Je n'ai malheureusement pas vibré à la lecture de ce roman tellement intime qu'il faudrait plutôt le qualifier de psychothérapie. Les souvenirs sont souvent la source d'un bon récit, ce n'est pas le cas de ce livre malgré la qualité de l'écriture. Car, encore faut-il pouvoir prendre de la distance vis-à-vis d'eux et ne pas nous les servir sous forme d'interrogations.
Commenter  J’apprécie          100
Certains billets s'écrivent presque tous seuls, d'autres moins. Celui-ci fait partie de la second catégorie. D'une part parce qu'il m'a beaucoup touchée mais aussi parce que je veux laisser au lecteur le plaisir de découvrir par lui-même ce parcours d' enfance pour le moins atypique. Je choisis volontairement de vous en dire le moins possible.

Isabelle Carré est née dans une famille hors du commun. Ses parents, d'origines sociales opposées, ne se seraient jamais choisis si chacun d'eux n'avait pas eu une difficulté particulière à surmonter, une blessure profonde. Nous comprenons progressivement ce qu'il en est. Grandir dans ce contexte n'est pas simple et l'enfance et adolescence d'Isabelle sont chaotiques. Ce début de vie inhabituel ne l'empêchera pas de trouver sa place dans la société et d'être une adulte rayonnante et bien dans sa peau. Il faut dire qu'elle n'a jamais manqué d'amour. C'est sans doute la clé de son bonheur d'aujourd'hui. On peut également penser qu'elle tient sa force de caractère des épreuves surmontées.

J'ai beaucoup aimé la construction et l'écriture de cet ouvrage d'inspiration autobiographique. Il n'est sans doute pas parfait, c'est un premier roman, mais l'émotion est au détour de chaque page. Les souvenirs ne sont pas racontés de façon linéaires, il faut reconstituer le puzzle, sentir l'ambiance, imaginer l'appartement bohème aux murs rouges dans lequel on ne vit pas comme ailleurs.

C'est un très joli roman, personnel et émouvant.
Lien : http://www.sylire.com/2018/0..
Commenter  J’apprécie          100
C'est une famille et une enfance un peu particulières que nous raconte Isabelle Carré. Fiction, réalité, invention, souvenirs reconstruits sont mêlés pour évoquer les fêlures, les déchirures, ce tissu familial qui ne cesse de se chiffonner jusqu'à ne plus reconnaître de quoi il était fait. L'écriture est jolie, quoique sans grande invention. Les temporalités superposées provoquent un effet de mouvance perpétuelle.
Voilà.
Que puis-je dire d'autre ? Ce déshabillage familial m'a laissé un sentiment de malaise pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que cette histoire intime ne m'a jamais atteinte. C'est l'histoire revisitée d'Isabelle Carré et d'elle seule. Et je l'ai lue comme j'aurais pu en prendre connaissance dans un magazine chez Maryse (ma coiffeuse), avec un intérêt très ponctuel et sans m'y sentir un instant impliquée. Ensuite (et faisant preuve par là du mauvais esprit qui me caractérise) je m'interroge sur la nécessité, non pas d'écrire, mais de publier c'est-à-dire de rendre public, ce vécu personnel. Franchement ? En quoi l'enfance de l'auteur, ainsi recréée, peut-elle modifier mon rapport à ma propre vie, mon rapport au monde, ma conscience, ou quoi que ce soit d'autre ? Et cette interrogation conduit à la dernière cause de mon malaise : j'ai eu une très désagréable sensation de voyeurisme et d'une curiosité déplacée. Savoir ce qui se cache derrière l'image lisse et fraîche d'une actrice (que j'aime beaucoup par ailleurs), c'est un peu léger et très fâcheux comme motivation pour tourner les pages d'un roman !
En définitive, ce fut pour moi une lecture "blanche" : ni désagréable, ni enthousiasmante, ni même marquante.
Commenter  J’apprécie          100
Un récit comme une thérapie.
D'une famille iconoclaste, du moins pour son époque, Isabelle grandit dans un univers à la fois farfelu et tendu.
Elle finira par comprendre qui sont ses parents et les blessures de l'enfance sont toujours prêtes à s'ouvrir, comme des plaies qui ne cicatrisent pas.
Parce que tout était excessif, Isabelle est une femme pudique qui n'a pu éclore qu'à travers le jeu de la composition, qu'il s'exerce au théâtre ou au cinéma.
Isabelle Carré n'est pas écrivain, son récit est sans doute un peu décousu. C'est ce qui lui donne une grande sincérité, une authenticité émotionnelle.
Une lecture touchante
Commenter  J’apprécie          100
Il est toujours difficile de chroniquer une autobiographie. Qui est-on pour porter un regard critique sur le récit d'une vie ? Mais j'ai adoré la talentueuse Isabelle Carré dans certains films, notamment dans Se souvenir de belles choses et Les émotifs anonymes et elle m'a toujours renvoyé une image de femme discrète et douce, voire timide.

Son récit n'a rien remis en cause de tout cela mais il nous permet de prendre conscience que rien n'était gagné pour elle, née dans une famille si peu conventionnelle, plus habituée aux drames qu'aux bonheurs quotidiens. Cela commence par sa mère,un peu bizarre et issue de l'aristocratie, qui est tombée enceinte hors mariage et qui a refusé d'abandonner son premier fils. Il y a aussi son père, à cheval sur les apparences, styliste et designer, ayant travaillé pour Waterman et Pierre Cardin. Tardivement, il va révéler son homosexualité, ce qui va énormément bousculer la famille. Après une tentative de suicide à l'âge de 14 ans, Isabelle Carré prend son indépendance. Et ce ne sont que des exemples.

Le style de l'auteure peut se montrer déstabilisant. Au moins au début. On retrouve beaucoup de « il », de « elle », de « je » et il n'est pas forcément aisé de retrouver qui est qui et le début de récit semble très impersonnel, très froid mais cela se fluidifie au fur et à mesure des pages. Et j'en ai noté des passages et des passages qui ont trouvé leur chemin en moi. Cette autobiographie est, finalement, un petit bijou, concentré en émotions.

Je m'exerçais à trouver d'autres vies à ne plus avoir peur de la mienne. (p140)
Lien : https://lireparelora.wordpre..
Commenter  J’apprécie          100
Deuxième livre d'Isabelle Carré que je lis. Deuxième ou devrais-je dire second? Car franchement, après deux essais assez infructueux, il est fort probable que je m'arrête là.

Pourtant, oserais-je dire, j'aime assez l'actrice. Son univers, ou ce que j'en perçois. Sans doute suis-je un rêveur aussi, à l'instar de ceux de son livre de souvenirs. Sans doute me fais-je un film "carré" d'une personne qui ne correspond finalement pas à ma projection.

Des souvenirs en pagaille, voilà ce qu'Isabelle Carré nous offre en partage. de l'homosexualité de son père aux constellations familiales éclatées, des rapports humains intergénérationnels rêches à sa mère, fille-mère, retrouvant son amour de jeunesse à 60 ans... on couvre pas mal de thèmes. Aucun n'est traité adéquatement. Tout reste superficiel, enjoué (même la tristesse semble enjouée), quasi factice.

J'ai assisté (et pourtant nous sommes quasiment de la même génération) en spectateur à des choses que j'ai également connues. Pauvre petite fille riche... pour reprendre une chanson connue et pour répondre à l'autrice (Isabelle Carré rythme ses souvenirs de chansons ou musiques emblématiques, ce qui est plutôt intéressant). Oui, la vie est belle quand on peut transformer quelques séances de psy, 2-3 tentatives de suicides, un atelier d'écriture avec Djian en un Prix RTL... Je suis acerbe, certes, mais les événements racontés par Isabelle Carré sont finalement assez banals, connus par des milliers de gens qui ne se reconnaîtront sans doute pas dans le récit éthéré, leste et parfois primesautier de l'actrice. Ces gens n'ont pas eu la chance de naître du "bon côté" de la vie. Car quoi qu'essaie de nous dire l'autrice, la vie lui a été fort agréable, ce qui me laisse dubitatif quant à l'impression de dureté qu'elle semble vouloir nous distiller.

Revenons même sur le titre... les rêveurs. Ces gens qui ont le loisir de rêver leur vie, de rêver leur devenir et d'en faire ce qu'ils veulent. Cela me ramène à l'aspect décalé (et ce n'est pas un compliment) du récit. Cette insouciance ne m'a pas convenu.

Vraiment pas mon univers.
Commenter  J’apprécie          92
Certainement un joli texte plein de sensibilité. Ce n'est pas un roman alors qu'il est annoncé comme tel. C'est plutôt un récit à caractère autobiographique. J'ai été sous le charme jusqu'à la moitié du livre puis suis restée perplexe. C'est très humain, très vécu mais ça manque de construction, de rigueur. Il est clair que c'est la notoriété de l'actrice qui a beaucoup fait pour que ce "roman" soit à ce point encensé à sa sortie car ce n'est pas, et de loin, un grand texte...Mon avis est donc très réservé mais c'est joli et simple à lire. Et c'est habile par endroits.
Commenter  J’apprécie          90
En refermant le livre, j'ai une impression qui me reste, celle d'avoir eu une conversation intime avec ma meilleure amie. J'ai écouté, acquiescé, compati, partagé. Il n'y a pas de chronologie dans les tranches de vie racontées, comme si une idée en appelait une autre au cours d'une discussion.
La seule chose qui m'a gênée dans la lecture c'est le passage régulier du "je" au "elle", une forme de distanciation vis-à-vis de certains passages peut-être.
Merci
Commenter  J’apprécie          92
Dans ce livre j'ai retrouvé la douceur et la délicatesse d'Isabelle Carré, son regard généreux et attentif aux autres.
Ma grande surprise a été de découvrir sa plume, car ce n'est pas un roman autobiographique écrit par une comédienne en vogue mais bien le livre d' une femme dont l'écriture est nourrie depuis des années.

Son enfance est chaotique et ses parents portent des douleurs qui les entravent, mais jamais elle ne juge, jamais elle ne se plaint, elle tente de comprendre et non de stigmatiser son entourage. On découvre aussi une face cachée de cette actrice à la candeur irradiante, et bien malin celui qui l'aurait imaginé.

C'est un beau roman où l'intime se livre avec pudeur.
Commenter  J’apprécie          93
On connaît pour sa carrière d'actrice mais derrière cette profession publique qui est-elle vraiment ? Souvent qualifiée de lumineuse et discrète, intellectuelle parfois et avec l'écriture de ce roman, en grande partie autobiographique, elle nous lève le voile sur son enfance et en l'évoquant on découvre une jeune femme fragile et forte à la fois, avec les traces que laissent une éducation assez libre, dans un milieu "artiste" sans vrais repères ni références, coincée entre deux  parents plus intéressés par leur vie que par leur progéniture.

Je m'exerçais à trouver d'autres vies à ne plus avoir peur de la mienne.(p140)

1969 : sa mère, secrétaire,  issue d'une famille d'aristocrates, possédant château, sens de l'honneur et du nom, sera exilée en banlieue pour éviter le scandale d'une grossesse hors mariage, fera la rencontre du père, issu d'une classe ouvrière,  qui acceptera de l'épouser et de reconnaître l'enfant. Suivrons Isabelle et un autre garçon. Tout ce petit monde vit dans un univers coloré dans tous les sens du terme : les enfants, souvent livrés à eux-mêmes, sans cadre, sans référence, leurs parents étant plus préoccupés par leurs propres vies que par celles de leur progéniture qui frôlera parfois la catastrophe.

Ma mère ne me voit pas, elle ne me sauvera d'aucun danger, elle n'est pas vraiment là, elle ne fait que passer, elle est déjà passée. Elle s'en va. (p12)

Le père, designer, se révélera homosexuel, et deux frères.

Les enfants s'ennuient. les parents, sans doute, aussi. Mais impossible de lire sur leurs visages, ils sont loin, ailleurs, dans une autre vie, inaccessible et compliquée. (p120)

Après une tentative de suicide à 14 ans, Isabelle fera la rencontre de sa vie, le théâtre, qui la sauvera sûrement, elle prendra un studio pour y vivre seule et tenter de se construire une vie. Elle se protège, elle se construit et elle rêve :

J'ai bien fait, me dis-je, je suis vraiment en sécurité ici, tout danger est écarté ! Même celui d'être heureux.(p149)

Qui devient-on quand on sert d'intermédiaire entre ses parents, que l'on doit régler les conflits, les protéger et surtout vivre, vivre, vivre à tout prix !

J'en ai tellement entendu, que les mots et les images se sont gravés en moi. J'ai vieilli d'un seul coup et suis redevenue en même temps une petite fille, celle qui réclame sa part, sa part légitime : qu'on s'occupe d'elle comme on devrait s'occuper d'un enfants. A force de réclamer un dû qui ne viendrait jamais, la vieille dame et la petite fille se sont mêlées l'une à l'autre pour grandir, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus les distinguer.(p165)

La famille finira par se disloquer mais restera malgré tout unie, traversant les épreuves : le départ du frère aîné, le couple à 3 de son père

Je repense à ce trio, à elle, sacrifiée pour qu'un reste d'amour dure, encore un peu, entre ces hommes qui avaient tant de mal à vivre sereinement le fait d'être ensemble. (p185)

 son coming out, son mariage gay, l'arrivée du sida, son incarcération,  etc... sa mère errant, vivant comme une ombre etc....

Isabelle Carré trouvera dans son métier le cadre utile à sa construction, sa bouée de sauvetage

Je serai cadrée par le chef opérateur ou le cadreur en personne, et même si cela peut sembler étrange, je trouverai tous ces cadres nécessaires et effectivement rassurants. (p224)

C'est un récit courageux et lucide sur une enfance hors norme, qui aurait pu la détruire, encore présente. Il y a au fil des mots un regard indulgent et d'intimité avec la petite fille    et l'adolescente qu'elle était, la femme qu'elle est devenue, ses fragilités, sa force également. C'est écrit avec le coeur, simplement, honnêtement,  c'est comme un défouloir mais d'une rare poésie, sans animosité, sans revanche à prendre. Un constat. Elle nous livre ses souvenirs sans amertume, avec la douceur qu'on lui connaît, comme un témoignage d'une famille, d'une époque.

Je continuerai comme ça, comme nous le faisons tous, parce que le reste n'est pas dicible. La partie émergée donne seulement l'idée de l'énormité silencieuse qu'on ne verra jamais. Et puis, il y a toutes les joies, comme les éclaboussures de soleil, les secondes chances, si précieuses que je préfère les taire et continuer de les contempler en silence. (p263)

Une manière d'évacuer peut-être, une sorte de thérapie, de ranger tout ce bazar, d'en tirer des enseignements en revenant dessus, mieux comprendre qui elle est et d'où elle vient.

Une manière d'être en paix avec soi et avec eux.

Sous des apparences fragiles, il y a une volonté farouche de vivre, malgré tout, sans rien occulter, car comme pour tous les êtres humains, les apparences sont loin de toujours refléter la réalité, on le sait les comédiens ont plusieurs vies, dont une, personnelle une fois les lumières éteintes :

Je suis une actrice connue, que personne ne connaît. (p262)

La narration est faite d'aller-retours entre passé, présent, situations, différents protagonistes, par l'enchaînement des faits, des pensées, des situations, parfois il faut quelques secondes, surtout au début, pour savoir s'il est question d'elle, de sa mère, de sa grand-mère.

J'ai été particulièrement touchée par les quelques pages qu'elle consacre (p 265 à 267)  sur le travail de l'écrivain après une émission de radio, sur ses remarques, sur sa sensibilité aux mots, leur importance, la source de création d'autres auteurs. On pourrait penser que ce récit est voyeuriste, impudique.... pas du tout : j'en ressors émue, touchée, on se retrouve parfois dans certains passages, une mise en mots de ressentis. Une enfance parmi tant d'autres.....

La musique est très présente tout au long du livre : nombreuses chansons qui apparaissent comme un écho aux événements. C'est également une radioscopie d'une génération : les années 68 et des adultes propulsés parents alors qu'ils venaient de découvrir une certaine liberté,  une société qui oscille entre le passé et ce nouveau futur, sans avoir tous les codes, dans une société encore conservatrice où il n'était pas non plus facile de montrer qui on était vraiment.

Epigraphe : le roman, c'est la clé des chambres interdites de notre maison.



Lien : http://mumudanslebocage.word..
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (2139) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1696 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}